Qui est Dawn Richard, fille spirituelle des Daft Punk et de Jazmine Sullivan ?
À 37 ans, la chanteuse Dawn Richard a dévoilé vendredi dernier son septième album solo, “Second Line”, un voyage musical entre la Nouvelle-Orléans et la Station Spatiale Internationale. La chanteuse invente pour l’occasion le genre « R’n’B futuriste », quelque part entre les Daft Punk et Jazmine Sullivan.
Par La rédaction.
Si Dawn Richard se targue d’être une artiste indépendante, cela ne l’a pas empêchée de surfer sur la vague du star system américain à ses débuts. Repérée en 2004 lors d’une audition pour la troisième saison de l’émission Making the Band sur la chaîne MTV, la chanteuse forme un groupe de R’n’B féminin en 2005, Danity Kane. Après plusieurs collaborations avec des superstars telles que Lil Wayne et Flo Rida, le groupe se sépare, et Dawn Richard rejoint alors le collectif Diddy Dirty Money : deux aventures qui lui permettront de comprendre les rouages de la pop commerciale.
Dès 2011, elle entame une carrière en solo, bien décidée à faire de la musique qui lui plaît vraiment. Originaire de la Nouvelle-Orléans, on peut dire de Dawn Richard qu’elle était prédisposée à entamer une carrière dans la musique : son père, Frank Richard, est chanteur et percussionniste du groupe funk Chocolate Milk, et sa mère, d’origine créole, est à la tête de l’école de danse du quartier. Forte de ses influences multiples, elle entame une carrière solo à 24 ans, et se lance déjà dans un projet ambitieux : un recueil musical en trois volumes, dont le premier, l’album Goldenheart, sera dévoilé en juillet 2012.
Cinq ans après avoir complété sa trilogie musicale, avec Blackheart (2015) et Redemptionheart (2016), Dawn Richard dévoile un album scintillant aux accents plus électroniques, Second Line (2021), dont le titre s’inspire d’une danse aux mouvements flous et peu chorégraphiés, pratiquée simplement pour le plaisir. La recherche du plaisir, telle a été sa quête durant ses dix ans de carrière en tant qu’artiste solo. Comme musicienne indépendante, Dawn Richard construit son parcours entre liberté créatrice et contraintes financières – ses clips étant souvent manufacturés –, mais se réjouit d’avoir le luxe de se moquer de l’impératif du single à tous prix, et préfère se laisser surprendre : “De toutes façons, on ne sait jamais ce qui va marcher avant que ça sorte,” résume-t-elle. Au lieu de rêver à grimper dans les classements musicaux, elle se plaît à imaginer de vraies expériences sonores, qui s’écoutent du début à la fin.
Sans faillir à cette aspiration, les seize titres du dernier album de Dawn Richard sont issus d’une rencontre entre les ingrédients d’un tube pop et la musicalité instinctive de la Nouvelle-Orléans, saupoudrée de rythmes éléctro-dance : si son flow R’n’B y est magnifié par ses influences louisianaises, la chanteuse de 37 ans s’aventure pour la première fois de sa carrière dans l’univers de la musique éléctronique. “Vous n’avez jamais remarqué que tous les musiciens qui font de l’électro sont blancs ?” déclare-t-elle devant les hochements de tête des trois hôtes de l’émission musicale The Fresh Movement. “On ne voit jamais de Noirs dans l’espace dans la pop culture.” Alors pour y remédier, Dawn Richard enfile un costume chromé et étincelant, se coiffe d’une natte interminable telle une guerrière de l’espace, et livre une chorégraphie dans un vaisseau spatial… Et si l’on ne sait pas si son costume pourra résister aux conditions extrêmes de la vie en apesanteur, son R’n’B futuriste a de quoi égayer l’espace tout entier de son groove chaleureux.
Second Line (2021), de Dawn Richard, disponible.