17 mai 2019

Que vaut le nouvel album de Carly Rae Jepsen ?

En 2011, son Call Me Maybe” affolait les charts et le monde. La pop star canadienne d’une fraîcheur inouïe réitère l’essai avec “Dedicated”, son quatrième album caractérisé par un disco romantique, qui mérite qu’on lui dédie bien plus qu’une seule nuit d’écoute.

Call Me Maybe fait partie de ces morceaux qui restent en tête des heures durant sans que l'on puisse l’ôter et s'empêcher de le chanter en même temps. Ce single sorti en 2011 valait à Carly Rae d'être l’objet d'un clip parodique (avec Selena Gomez et Justin Bieber au casting) et d'être le sujet de pages entières d'explications de paroles sur le net. Depuis, personne n'a oublié cette irrésistible friandise de pistes de danse, même si la jeune femme a beaucoup refait parler d'elle avec l'excellent album synthpop Emotion en 2015, sur lequel on trouvait de brillants compositeurs (Blood Orange, Rostam Batmanglij). L’an dernier, la chanteuse a aussi été au cœur d'un mouvement de memes – ces liens ou images propagés sur Internet – qui suggérait, comme on le ferait pour une héroïne des temps modernes, qu'on donne à la chanteuse une épée (la campagne virale “Give Carly Rae a Sword”). Son nouveau disque – Dedicated– pourrait justement lui servir d’arme pour reconquérir les cœurs. 

Le nouvel essai assume son côté pop sucré avec une nonchalance et une naïveté qui colle parfaitement à la belle saison à venir et au désir d’insouciance qui l’accompagne. Les festivités s’ouvrent par le dansant Julien, une ritournelle funk à teneur amoureuse. Drug Like Me, qui lui succède, s’inscrit dans la même veine sentimentale et dancefloor. Le reste du disque s’écoule au même tempo en distillant des hymnes plein de références aux 70’s, 80’s et 90’s. On pense à Prince, Robyn, Kylie Minogue, Paula Abdul, Donna Summer, Giorgio Moroder ou Britney Spears (avant la crise et le crâne rasé). Même la mélancolie est douce, chantée par la Canadienne (à l’instar du romantique He Needs Me), et le saxophone séduisant sur Run Away With Me. D’abord connu sous le nom de code Music to Clean Your House To, l’album s’écoute avec plaisir en dehors des heures de ménage, de soirées en club ou d’exercices à la salle de gym.

Régressive, hédoniste et très sensuelle, la voix de Carly (33 ans, comme le Christ) agit tout au long comme un remède à n’importe quel bad mood. A l’image de sa pochette – la chanteuse, le dos nu, blonde, avec une tenue blanche sexy, il évoque la pop à synthés de l’époque Wham! Quand deux notes de musique suffisaient à faire oublier une dure journée… semaine… ou un chagrin d’amour carabiné. L’essence même de la pop. 

 

En concert à la Gaité Lyrique à Paris le 27 mai prochain. Dedicated (Polydor).