5 pochettes d’albums ultra sexuelles qui ont fait scandale
Alors que la pochette du prochain disque de Sabrina Carpenter met la toile en émoi, retour sur ces pochettes d’albums très sexuelles qui ont fait scandale, des Rolling Stones à Nicki Minaj.
par Violaine Schütz.
Publié le 18 juin 2025. Modifié le 19 juin 2025.

La pochette sulfureuse de l’album Man’s Best Friend de Sabrina Carpenter
Le nouvel album de la pop star Sabrina Carpenter, Man’s Best Friend, prévu pour le 29 août 2025, fait déjà beaucoup parler de lui. Et ce n’est pas pour des raisons musicales. On y voit la chanteuse à quatre pattes en mini robe noire, les cheveux tirés par un homme en costume (qui représente le pouvoir) dans un cliché très SM/soft porn. Une image qui n’est pas au goût de tout le monde.
Pour beaucoup de féministes s’exprimant sur les réseaux sociaux, cette pochette est dégradante pour l’image de la femme. La raison ? Elle apparaît dans une position d’ultime soumission face à un homme. Pour d’autres, elle pervertit les codes en apparaissant – consciemment – comme l’on voudrait qu’elle soit. Et en assumant pleinement son côté sexuel. Quoi qu’il en soit, on déplore que la talentueuse Sabrina Carpenter soit jugée sur sa sexualité et son apparence, alors qu’il s’agit d’une femme puissante et libre.

L’Anaconda de Nicki Minaj, une image ultra sexy qui a créé la polémique
En 2014, la rappeuse Nicki Minaj sort le single du tube Anaconda et devient l’un des sujets les plus commentés sur la toile. Non seulement, elle apparaît tout en fesses dénudées et rebondies sur la pochette du single. Mais en plus, son clip multiplie les déhanchés et les poses dignes d’un film érotique. Ces images divisent. Pour certains, elles sont avilissantes, réduisant les femmes au rang d’objets sexuels. Pour d’autres, elles représentent une femme qui sait ce qu’elle veut et assume ses désirs.
Au sujet d’Anaconda, l’artiste Camille Henrot (qui s’est inspirée de Nicki Minaj dans ses dessins) déclarait dans une interview accordée au Guardian en 2015 : “J’ai été frappée par sa radicalité et sa majesté. Cela ne me semblait pas particulièrement sexy. Cela ressemble plus à un statement sur la volonté d’oublier les stéréotypes et sur l’acceptation de soi. C’est vulgaire, mais c’est beau.”

Country Life de Roxy Music : quand la lingerie part en campagne
Le groupe de glam rock britannique Roxy Music, emmené par l’irrésistible Bryan Ferry, est aussi connu pour ses nombreux tubes (More than This, Love is the Drug) que pour son esthétique ultra glamour. Les pochettes de leurs albums étaient ainsi toutes très soignées, dévoilant des mannequins souvent connues (Amanda Lear, Jerry Hall) dans des mises en scène chic et sexy.
Parmi elles, la couverture du quatrième album du groupe, Country Life (1974), photographiée par Eric Boman, a fait grand bruit. On y voit deux jeunes femmes allemandes (Constanze Karoli et Eveline Grunwald) en sous-vêtements transparents, qui cachent leurs parties intimes avec leurs mains et leurs bras. Immortalisées devant de la végétation avec un flash, elles semblent avoir été prises en flagrant délit d’un crime invisible (l’exhibitionnisme ?). Résultat ? Ce cliché a été censuré dans plusieurs pays. Pourtant, il semble bien innocent à une époque où nous sommes surchargés d’images montrant des femmes sexualisées.

Sticky Fingers des Rolling Stones, l’une des pochettes d’albums rock qui fit le plus scandale
C’est l’une des pochettes d’albums les plus cultes du rock. Et des plus scandaleuses. En 1971, les Rolling Stones publient leur disque Sticky Fingers et la musique n’est pas la seule chose qui sidère la critique et le public. Sulfureux, le groupe a décidé de miser sur une couverture d’opus très sexuelle : l’entrejambe (proéminente) d’un homme en gros plan. Dans l’histoire de la musique, ce sont plutôt des images de femmes nues qui ont créé la polémique. Ce qui ajoute encore au parfum de scandale entourant l’objet à l’époque.
L’idée est venue d’Andy Warhol (le photographe et concepteur de l’artwork), qui, en 1969, parle du concept à Mick Jagger lors d’une soirée new-yorkaise. Un zoom sur une paire de jeans avec une fermeture éclair qui fonctionne vraiment et s’ouvre sur un slip en coton blanc… Sauf que la fameuse fermeture ne fit pas plaisir aux disquaires. En effet, la braguette rayait les vinyles et rendait chaotique l’écoute du morceau Sister Morphine. Le problème sera ensuite réparé. Quant à l’identité du propriétaire de ce jean, on ignore encore s’il s’agit de l’acteur Joe Dallesandro, du maquilleur Corey Tippin ou du musicien Eric Emerson.

Le full frontal décrié de la pochette du disque Two Virgins de John Lennon et Yoko Ono
En 1968, les Beatles font sensation en sortant l’album blanc. Mais John Lennon publie aussi cette année-là un disque qui va faire du bruit. Accompagné de sa petite amie, Yoko Ono, il imagine un opus expérimental baptisé Unfinished Music No.1: Two Virgins. Si la musique avant-gardiste du duo ne fait pas l’unanimité (l’album ne contient que deux pistes constituées de divers bruits divers et de discussions), sa pochette crée aussi le scandale.
En effet, les deux artistes apparaissent entièrement nus, de face au recto et de dos au verso du disque. Par conséquent, les labels EMI et Capitol ne veulent pas le distribuer. C’est Track Records qui publiera l’album au Royaume-Uni et Tetragrammaton aux États-Unis. Il est alors confectionné avec du papier kraft par-dessus pour ne laisser voir que les visages des musiciens. En 1969, la police du New Jersey saisit 30 000 exemplaires du disque, jugeant qu’il s’agit de pornographie.