25 fév 2019

“Les réseaux sociaux sont une réalité distordue.” Rencontre avec Jorja Smith, révélation musicale de l’année

Si la jeunesse rimait autrefois avec l’insouciance, à l’ère des réseaux sociaux, elle rime souvent, chez les vingtenaires déjà stars, avec une forme de sagesse précoce. Numéro s’est entretenu avec Jorja Smith, l’une des figures de proue de cette jeune génération pour évoquer notre époque tumultueuse et la regarder à travers ses yeux.

Propos recueillis par Delphine Roche.

Illustration Golgotha.

Numéro : Quel âge avez-vous ?

Jorja Smith : J’ai 21 ans.

 

Où êtes-vous née et où vivez-vous aujourd’hui ?
Je suis née à Walsall. C’est là que j’ai grandi et c’est là que ma famille vit. Il y a trois ans, j’ai déménagé à Londres, et j’y vis aujourd’hui.

 

Comment décririez-vous l’esprit de votre génération ?
Innovant.

 

Qu’est-ce qui vous apporte de la joie et de l’espoir dans votre vie quotidienne ?

Les emplois du temps, les plans et les listes qui se remplissent.

 

Quand avez-vous pleuré pour la dernière fois, et pourquoi ?
Je n’ai pas pleuré récemment. La dernière fois que cela m’est arrivé, c’était quand je regardais Les Figures de l’ombre [ce film narre le destin, au début des années 60, de trois femmes scientifiques afro-américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale, tout en étant maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins].

 

Les réseaux sociaux sont…

Une réalité distordue.

 

Que répondez-vous aux personnes plus âgées que vous qui se plaignent du monde actuel et disent que tout était mieux avant ?

J’écoute et je ne les contredis pas, parce que je comprends que leur point de vue puisse être différent du mien.

 

Imaginons un instant que vous soyez une voyante. À quoi ressemblera le monde dans vingt ans ?
Il ne sera pas très différent. Il sera probablement même très similaire à celui d’aujourd’hui.