24 juil 2025

Mostra de Venise 2025 : le nouveau film de Jim Jarmusch sera présenté en compétition

Le célèbre réalisateur indépendant Jim Jarmusch prépare un nouveau film, Father Mother Sister Brother, qui sera présenté en compétition officielle lors de la 82e édition de la Mostra de Venise. Au casting, on retrouve Cate Blanchett et Adam Driver…

  • par Alexis Thibault.

  • Le grand retour de Jim Jarmusch à la Mostra de Venise 2025

    Cinq ans après son long-métrage de zombies The Dead Don’t Die, Jim Jarmusch revient hanter les salles obscures avec un puzzle poétique en trois actes. Intitulé sobrement Father Mother Sister Brother, le film co-produit par Saint Laurent explore les lignes de faille entre générations, de la côte brumeuse des États-Unis à l’élégance grise de Paris en passant par Dublin.

    Au casting, on retrouve Cate Blanchett, Adam Driver, Charlotte Rampling ou encore Indya Moore donnent chair à cette fresque intime. Une odyssée familiale qui rejoint donc la sélection officielle de la Mostra de Venise 2025, quelques mois après avoir été pressenti pour être projeté à Cannes.

    Cette année, la Mostra de Venise se déroulera du 27 août au 6 septembre 2025 et compte parmi les membres du jury le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof (Les Graines du figuier sauvage) ou encore la cinéaste française Julia Ducournau. En compétition, on retrouvera notamment Paolo Sorrentino qui ouvrira le festival avec son nouveau film intitulé La Grazia.

    À ses côtés, le long-métrage After the Hunt de Luca Guadagnino, avec Julia RobertsAyo Edebiri et Andrew Garfield promet son lot de surprises. Le réalisateur Guillermo del Toro est pour sa part attendu avec Frankenstein, mettant en scène Jacob Elordi et Oscar Isaac.

    Une star du cinéma indépendant en concert à La Cigale

    On lui doit des films majeurs tels que Stranger Than Paradise (1984), Dead Man (1995), Only Lovers Left Alive (2013), le splendide Paterson (2016) avec Adam Driver, The Dead Don’t Die (2019) ou Gimme Danger (2016), un documentaire de plus de deux heures sur Iggy & The Stooges. Au-delà de ses choix de BO raffinés, le cinéaste américain Jim Jarmusch est aussi musicien et s’adonne depuis plusieurs décennies à diverses expérimentations sonore, notamment avec son groupe Sqürl, dont le premier EP – Ep #1 (Naked Kiss Music) – voit le jour en 2010.

    Ce projet, Jim Jarmusch le fonde avec Carter Logan. On parle de drone rock, de post-rock, d’ambient faite de bourdonnements, de guitares saturées et de boucles hypnotiques. Fortement influencé par le krautrock – ce rock progressif psychédélique allemand qui émerge à la fin des années 1960 – Sqürl s’amuse avec les boucles. La musique du groupe est souvent uniquement instrumentale et les harmonies dissonantes. En guise d’exemple : leur travail apparaît sur la bande originale d’Only Lovers Left Alive (2013).

    En 2025, le réalisateur est revenu en concert à Paris, le 7 juillet, cette fois avec un projet plus minimaliste et mystique : son duo avec le luthiste Jozef Van Wissem. Loin de l’imagerie post-rock de Sqürl, cette collaboration traduit une fascination commune pour le temps suspendu, la méditation sonore et les atmosphères baroques…

    The Mystery of Heaven (2012) de Jim Jarmusch et Jozef Van Wissem.

    Un duo surprenant formé avec Jozef Van Wissem

    L’association peut évidemment surprendre. Jim Jarmusch et le luthiste hollandais Jozef Van Wissem défendent des compositions minimalistes, rigoureuses et répétitives. Leur musique se construit ainsi autour du luth renaissance et des nappes dissonantes, parfois proches du drone, conférant à l’ensemble une dimension quasi liturgique.

    Leur collaboration est notamment marquée par des albums comme The Mystery of Heaven, en 2012 ou An Attempt to Draw Aside the Veil, en 2019. Deux voyages instrospectifs. Si l’on retrouve chez Jarmusch cette obsession pour l’atmosphère sonore, c’est aussi parce que la musique est au cœur de son cinéma…

    De Tom Waits à RZA en passant par Iggy Pop, Jim Jarmusch a toujours donné une place centrale aux musiciens dans ses films, travaillant avec eux comme de véritables partenaires créatifs. Depuis ses débuts, il compose même ses films comme des partitions, articulant dialogues laconiques et silences éloquents dans un régime d’une musicalité évidente. Dans Dead Man, la guitare erratique de Neil Young accompagnait par exemple le voyage hallucino-poétique de Johnny Depp.

    Le film Father Mother Sister Brother de Jim Jarmusch, présenté en compétition à la Mostra de Venise 2025.