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Jack Antonoff, l’homme derrière les hits de Kendrick Lamar et Taylor Swift
Collaborateur de Taylor Swift ou Lana Del Rey le producteur américain Jack Antonoff, 11 Grammy Awards au compteur (pour 37 nominations), s’impose comme l’un des plus grands faiseurs de tubes de l’Amérique. Il est nommé à 7 reprises aux Grammy Awards 2026 grâce à ses collaborations avec Kendrick Lamar et Sabrina Carpenter.
par Alexis Thibault.
Publié le 29 août 2025. Modifié le 12 novembre 2025.
Jack Antonoff, l’homme aux onze Grammy Awards
On devine dès l’entame de la discussion que Jack Antonoff ne sera pas un artiste très loquace… Sans doute la faute à la sempiternelle journée promotionnelle pendant laquelle on se doit de répondre une vingtaine de fois aux mêmes questions. “Alors, elle est comment dans la vie Taylor Swift ?” “C’est sympa de bosser avec Lana Del Rey ?”
Fin 2024 c’est au café du Bristol que le musicien de 41 ans a fait halte avec son épouse, l’actrice et mannequin Margaret Qualley. Oui, Jack Antonoff a souvent joué les producteurs. Notamment pour Lana Del Rey, Taylor Swift, St. Vincent, Lorde ou le groupe de rock britannique The 1975. La fine fleur de la pop mainstream donc.
En 2025, lors de la 67e cérémonie des Grammy Awards, Jack Antonoff n’est pas monté sur scène. En revanche, on l’a vu danser aux côtés de sa compagne et de Taylor Swift puis célébrer dans la foulée la victoire de Sabrina Carpenter dont l’opus Short n’ Sweet (2024) a été sacré meilleur album pop et le titre Expresso meilleure performance pop en solo. Antonoff est justement l’un des architectes de ce disque aux côtés de John Ryan (compositeur des One Direction) et Ian Kirkpatrick (Future Nostalgia de Dua Lipa).

Jack Antonoff, l’homme derrière les albums de Kendrick Lamar et de Sabrina Carpenter
Meilleure chanson rap pour TV Off. Meilleure chanson pour Manchild et Luther. Album de l’année pour GNX de Kendrick Lamar ou Man’s Best Friend de Sabrina Carpenter… Il y a de fortes chances que Jack Antonoff reparte avec plusieurs trophées lors de la cérémonie des Grammy Awards 2026. Collaborateur incontournable de la scène pop et alternative, il continue d’imposer sa patte sur les plus grands projets musicaux. Depuis 2013, il a remporté 11 Grammy Awards sur 37 nominations. Ses premiers succès – “Best New Artist” et “Song of the Year” pour le morceau We Are Young –, il les décroche avec Fun, son groupe d’indie pop alors préféré, lors de la 55e cérémonie, à un certain Frank Ocean.
Puis, en 2024 il s’impose en solo dans la catégorie “Album of the Year”. On salue à l’époque sa participation à l’album Midnights de Taylor Swift. Celle du “Producteur of the Year (non classical)”, aussi. Il défend aujourd’hui Bleachers, un album de 14 titres perdus entre synthpop et rock indé et signé, cette fois, par son groupe éponyme fondé en 2013. Il est disponible depuis le 8 mars.
L’odyssée rock du groupe Bleachers
Les trois premiers albums de Bleachers – Strange Desire (2014), Gone Now (2017) et Take the Sadness Out of Saturday Night (2021) – ont été écrits en réaction à la perte de sa petite sœur en 2001. Ce nouvel opus est le quatrième que le musicien du New Jersey signe avec l’emblématique label indépendant Dirty Hit (Beabadoobee, The 1975). Porté par les titres Modern Girl, Alma Mater, Tiny Moves, ou Me Before You, l’opus évoque tour à tour l’amour, le deuil, le chagrin et le temps qui passe…
– En quoi ce disque propose-t-il quelque chose de différent ?
– J’ai des idées que je dois absolument sortir sous une autre forme. De sortes de sentiments plus ou moins amusants qui, une fois changés en musique, deviennent quelque chose que vous n’aviez jamais entendu auparavant. C’est inexplicable. Ma musique sort de mes tripes sans processus particulier. Quand je compose, j’oublie le monde et ne me soucie de rien d’autre…
Le producteur derrière les hits de Taylor Swift et Lana Del Rey
Jack Antonoff fait partie de cette catégorie d’artistes qui peinent à expliquer leur travail. Comme si les mots étaient insuffisants pour définir la création musicale et qu’il fallait nécessairement l’expérimenter pour la comprendre. Lui-même reconnait cette faiblesse et admet “plonger dans l’obscurité” à chaque fois qu’il doit signer un nouveau morceau. C’est peut-être pour cela que certaines de ses réponses ressemblent à celles d’une intelligence artificielle.
Fanatique de Bruce Springsteen et de Paul Simon (Simon et Garfunkel), Jack Antonoff signait cette année un album feutré qu’il faut visiblement écouter seul sur l’autoroute. Un disque qui lui permet certainement de se reconnecter avec une musique plus personnelle qui correspond davantage à son identité.
– Cela ne vous agace pas trop que les gens vous associe toujours aux succès de Taylor Swift et de Lana Del Rey ?
– Je ne pense pas vraiment à la façon dont les gens me décrivent. Et puis, entre nous, cette fascination pour mon travail dans la musique pop a toujours existé. Toutes mes collaborations sont intéressantes, je ne fais jamais rien par principe ou par intérêt. J’ai toujours aimé l’idée d’appartenir à une communauté. Je fais de la musique à ma manière, je ne pense pas à un quelconque succès. En tant que producteur, je fais les choses parce qu’il faut que je les fasse.
GNX (2024) de Kendrick Lamar, Man’s Best Friend (2025) de Sabrina Carpenter et Bleachers (2024) de Bleachers, disponible.