25 nov 2024

Qui est Jack Antonoff, le compositeur de Taylor Swift et du GNX de Kendrick Lamar ?

Collaborateur de Taylor Swift, Lorde ou Lana Del Rey, le producteur américain Jack Antonoff, dix Grammy Awards au compteur, défend “Bleachers”, un nouvel album de rock alternatif signé par son groupe éponyme. Il est également crédité en tant que producteur sur la quasi totalité des morceaux de GNX, le nouvel album surprise de Kendrick Lamar…

Reincarnated de Kendrick Lamar, composé par Jack Antonoff (2024)

Jack Antonoff, l’homme aux dix Grammy Awards

On devine dès l’entame de la discussion que Jack Antonoff ne sera pas un artiste très loquace… Sans doute la faute à la sempiternelle journée promotionnelle pendant laquelle on se doit de répondre une vingtaine de fois aux mêmes questions. “Alors, elle est comment dans la vie Taylor Swift ?” “C’est sympa de bosser avec Lana Del Rey ?” Aujourd’hui, c’est au café du Bristol que le musicien de 39 ans a fait halte avec son épouse, l’actrice et mannequin Margaret Qualley. Oui, Jack Antonoff a souvent joué les producteurs. Notamment pour Lana Del Rey, Taylor Swift, St. Vincent, Lorde ou le groupe de rock britannique The 1975. La fine fleur de la pop mainstream donc.

PHOENIX, ARIZONA – FÉVRIER 09: Jack Antonoff du groupe Bleachers sur scène lors du Bud Light Super Bowl Music Festival. (Photo by Aaron J. Thornton/WireImage)

Mais récemment, c’est dans le hip-hop qu’il s’est illustré. Jack Antonoff est crédité en tant que producteur sur l’intégralité des morceaux de GNX (excepté Peekaboo), le nouvel album surprise de Kendrick Lamar sorti le 22 novembre.

Depuis 2013, il a remporté dix Grammy Awards sur vingt nominations. Ses premiers trophées – “Best New Artist” et “Song of the Year” pour le morceau We Are Young –, il les décroche avec Fun, son groupe d’indie pop alors préféré, lors de la 55e cérémonie, à un certain Frank Ocean. Puis, cette année, il s’impose en solo dans la catégorie “Album of the Year” pour sa participation à l’album Midnights de Taylor Swift et celle du “Producteur of the Year (non classical)”. Il défend aujourd’hui Bleachers, un album de 14 titres perdus entre synthpop et rock indé et signé, cette fois, par son groupe éponyme fondé en 2013. Il est disponible depuis le 8 mars.

L’odyssée rock du groupe Bleachers

Les trois premiers albums de Bleachers – Strange Desire (2014), Gone Now (2017) et Take the Sadness Out of Saturday Night (2021) – ont été écrits en réaction à la perte de sa petite sœur en 2001. Ce nouvel opus est le quatrième que le musicien du New Jersey signe avec l’emblématique label indépendant Dirty Hit (Beabadoobee, The 1975). Porté par les titres Modern Girl, Alma Mater, Tiny Moves, ou Me Before You, l’opus évoque tour à tour l’amour, le deuil, le chagrin et le temps qui passe…

– En quoi ce disque propose-t-il quelque chose de différent ?

– J’ai des idées que je dois absolument sortir sous une autre forme. De sortes de sentiments plus ou moins amusants qui, une fois changés en musique, deviennent quelque chose que vous n’aviez jamais entendu auparavant. C’est inexplicable. Ma musique sort de mes tripes sans processus particulier. Quand je compose, j’oublie le monde et ne me soucie de rien d’autre…

Le producteur derrière les hits de Taylor Swift et Lana Del Rey 

Sans verser dans le mythe du poète maudit, Jack Antonoff fait partie de cette catégorie d’artistes qui peinent à expliquer leur travail. Comme si les mots étaient insuffisants pour définir la création musicale et qu’il fallait nécessairement l’expérimenter pour la comprendre. Lui même reconnait cette faiblesse et admets “plonger dans l’obscurité” à chaque fois qu’il doit signer un nouveau morceau. C’est peut-être pour cela que certaines de ses réponses ressemblent à celles d’une intelligence artificielle.

Fanatique de Bruce Springsteen et de Paul Simon (Simon et Garfunkel), Jack Antonoff signait cette année un album feutré qu’il faut visiblement écouter seul sur l’autoroute. Un disque qui lui permet certainement de se reconnecter avec une musique plus personnelle qui correspond davantage à son identité.

– Cela ne vous agace pas trop que les gens vous associe toujours aux succès de Taylor Swift et de Lana Del Rey ?

– Je ne pense pas vraiment à la façon dont les gens me décrivent. Et puis, entre nous, cette fascination pour mon travail dans la musique pop a toujours existé. Toutes mes collaborations sont intéressantes, je ne fais jamais rien par principe ou par intérêt. J’ai toujours aimé l’idée d’appartenir à une communauté. Je fais de la musique à ma manière, je ne pense pas à un quelconque succès. En tant que producteur, je fais les choses parce qu’il faut que je les fasse.

Bleachers (2024) de Bleachers, disponible.