17 juin 2020

Interview with Roy Woods, Drake’s protégé

Le rappeur canadien de 24 ans se confie sur son nouvel EP “Dem Times”, sa rencontre avec Drake et le producteur Oliver El-Khatib, son collectif Unlock The Underground et sa vision du mouvement #BlackLivesMatter.

Depuis le salon de son appartement en plein cœur de Toronto, Roy Woods accueille Numéro par écran interposé, une tasse de thé à la main. Dès le début de sa carrière, le rappeur canadien rencontre le succès et se fait repérer par Oliver El-Khatib, le manager de Drake. Puis il signe chez OVO Sound, le label du rappeur, Canadien lui aussi. Son titre Jealousy extrait de son premier EP Exis sorti en 2015 marque son entrée sur la scène musicale hip-hop internationale. Mais le musicien est aussi un véritable dénicheur de talents, notamment par le biais de son collectif Unlock the Underground. Après une absence de plus de deux ans suite à l’album phénomène Say Less (2017), le protégé de Drake revient avec Dem Times (2020), un deuxième EP fort de 6 titres intimes bercés dans un rap mélancolique et planant. Rencontre.

 

Numéro : Comment vivez-vous votre confinement ?

Roy Woods : Je suis actuellement chez moi à Toronto au Canada. Ce qui se passe est fou, mais étant habitué en quelque sorte au style de vie du confinement, cela n’a pas été aussi étouffant pour moi. De manière générale, les règles se sont assouplies au Canada et nous pouvons désormais nous rassembler par groupe de 10 personnes, donc cela n’est pas si mal.

 

Avez-vous développé un nouveau talent durant tout ce temps ?

Non, pas du tout ! [Rires.] J’aurais aimé cependant, mais j’ai juste fait ce que j’ai l’habitude de faire, comme cuisiner par exemple.

 

 

 

L’artiste avec lequel j’aimerais un jour collaborer est Frank Ocean. Si je peux arriver jusqu’à Frankie, je serais le plus heureux des hommes !

 

 

 

Vous avez commencé très tôt à jouer et à produire votre musique. Comment tout cela-a-t-il commencé ?

Je suis né à Toronto au Canada, au North General Hospital… à 6h36 du matin… non, je n’en ai aucune idée à vrai dire ! [Rires.] J’ai 24 ans et les cheveux grisonnants, et j’adore faire de la musique. J’ai commencé la musique à 15 ans, j’ai toujours su que je voulais en faire. Lorsque j’étais en troisième, je suis allé dans une école publique, la Terner Fenton Secondary School, où j’ai suivi quelques cours de musique. L’un d’eux était un cours d’instrument, car les cours de chant n’existaient pas – j’ai choisi de faire de la batterie. C’est peut-être le seul instrument que j’ai joué avec la flûte à bec quand j’étais au collège. [Rires] Puis tout a commencé avec la scène musicale de Toronto.

Quels genres musicaux et quels artistes vous ont inspiré à ce moment-là ?

À l’époque, je m’essayais à différents genres. J’ai tenté la house, j’ai commencé à écouter beaucoup de rock… Puis le hip-hop et le R’n’B ont surgi et j’ai ressenti l’envie d’apprendre à écrire de la musique et de chanter des chansons plus originales – parmi lesquelles beaucoup de R’n’B. Il y avait incontestablement des artistes très créatifs à cette époque, The Weeknd, PartyNextDoor, Jay-Z faisaient des choses incroyables.

 

Votre vrai nom est Denzel Spencer, à quoi le pseudonyme Roy Woods fait-il référence ?

Il y a une petite histoire derrière le choix de ce nom de scène. Avant d’être Roy Woods, je m’appelais Pression – c’était court et incisif. Le principe d’une pression quoi. Alors que je commençais à sortir des morceaux en 2013, un ami de mon école qui avait écouté ma musique est venu me voir en disant “salut mec, tu es rappeur c’est bien ça ?” et m’a demandé mon nom de scène. A cela j’ai répondu que c’était Pression en expliquant “court comme une pression”. Il m’a dit que le morceau que je venais de sortir n’allait pas avec le nom. Il était la première et seule personne à m’avoir dit ça, donc je lui ai demandé son avis sur la question. Il a répondu du tac au tac “Roy Woods, je pense que tu devrais t’appeler Roy Woods”, sans même prendre le temps de réfléchir, d’aller faire un tour dans la cour de récréation pour y penser ! [Rires.] J’ai choisi ce nom suite à cela.

 

Vous avez sorti en mai dernier un EP intitulé Dem Times qui m’a fait penser sous certains aspects à votre tout premier album Say Less (2017). On y découvre six titres abordant vos sentiments amoureux et suivant une progression particulière. Que vouliez-vous raconter avec ce nouvel EP ?

Avec cet EP, je souhaitais révéler une autre facette de ma vie que je n’avais pas encore pu traiter avant. Je pense que j’ai mixé un peu du vieux Roy et de ce qu’il a traversé avec le potentiel actuel du nouveau Roy. Je n’ai sorti aucun titre depuis Say Less, par conséquent cet EP est une sorte de capsule temporelle de ces deux dernières années. Je dirais même de mon “absence”. Pas de manière exhaustive et complète, mais de façon partiale avec les hauts et les bas que j’ai vécu pendant ces deux ans. Arriver sur la scène musicale avec un premier album, aujourd’hui sortir cet EP pendant le confinement, puis un deuxième album en préparation m’aidera à étendre ces deux années.

Quand découvrira-t-on ce deuxième album ?

Je veux absolument le sortir cette année. Je croise les doigts ! Ce nouvel album sera une manière de conclure ce cycle entre l’histoire raconté dans Dem Times et mon absence de deux ans après Say Less. Il contient beaucoup de titres lourds, plongeant au cœur même de divers sujets, surtout centrés autour de ma vie personnelle et amoureuse. L’album va explorer un espace plus… profond.

 

Y découvrirons-nous de nouvelles collaborations ?

Je ne veux pas gâcher la surprise, mais l’artiste avec lequel j’aimerais un jour collaborer est Frank Ocean. Si je peux arriver jusqu’à Frankie, je serais le plus heureux des hommes !

 

Comment écrivez-vous votre musique ?

J’écris tout de moi-même dans la majorité des cas, parfois depuis Toronto ou Los Angeles – deux villes à l’atmosphère différente. J’aime être entouré de mon équipe, ils m’apportent une vibe et des idées. J’apprécie le fait d’être dans une pièce remplie de différentes personnes donnant leur avis.

 

N’est-ce pas impressionnant de recevoir l’avis de Drake et de travailler à ses côtés dès le début ?

Quand tout a commencé j’étais nerveux, car je savais que j’étais jeune. Je n’étais pas le plus jeune de l’industrie musicale, mais j’étais le plus jeune du label. Par ailleurs, je n’avais pas à 20 ans la connaissance que j’ai aujourd’hui à 24. J’étais juste un petit enfant perdu. [Rires.] Je regardais autour de moi en pensant “cet endroit est magnifique, je ne connais pas ces gens, je veux juste faire ma musique”. Je suis impressionné de voir comment j’ai réussi à gérer cela à mon arrivée compte tenu de toutes les informations que je n’avais pas à l’époque. J’étais une éponge m’imprégnant de tout ce qui m’entourait, de l’environnent et des gens.  

 

 

Les musiciens ont un grand rôle à jouer dans tout cela, car cela va plus loin que juste de la musique : il s’agit de quelque chose que nous visons. Nous traversons ces expériences dans nos vies, pas seulement en tant qu’artistes, mais en tant que personne.”

 

 

Comment avez-vous commencé à travailler avec OVO Sound, le label créé par Drake, son manager Oliver El-Khatib et Noah 40 Shebib ?

Oliver m’a contacté via Instagram en 2014. J’échangeais mes chansons avec lui via la plateforme, les modifiais, les renvoyais pendant quelques temps, avant qu’il me propose de signer avec OVO Sound, où je suis toujours. C’est une des meilleures décisions que j’ai prise de toute ma vie. Dédicace à Oliver, reste comme tu es mon pote ! [Rires.]

 

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis votre rencontre avec Oliver ?

La seule chose qui ait réellement changé est mon mode de vie. Vous serez sans doute surprise de savoir que je fais beaucoup plus de ménage – je déteste le désordre, ça me frustre ! [Rires.] Je cuisine beaucoup plus, je suis un amoureux des chiens – j’en ai deux et j’ai aussi un chat. J’ai toute une petite famille chez moi. J’essaie juste de vivre ma vie, d’apprécier ce que j’ai, d’avoir des expériences à raconter, même les plus banales. Je ne pense pas avoir changé, je me suis juste ajusté à tout ce qui m’arrive. Je me sens toujours le même et en suis heureux du moment que je peux faire ma musique.

Vous vous engagez aussi à révéler de nouveaux talents. Parlez-nous du collectif Unlock The Underground que vous avez créé.

Nous avons trouvé le nom du projet suite à une discussion entre amis. De là tout s’est enchaîné. Le collectif est quelque chose d’énorme pour nous, c’est notre identité en tant qu’équipe. A chaque chose que j’entreprends, j’essaie de faire découvrir Unlock The Underground aux gens. Vous n’avez pas besoin d’être nécessairement musicien pour “réussir”, il y a des gens qui ont besoin de quelqu’un dans l’entourage de cette star. Vous pouvez aimer la musique sans réaliser que vous avez un talent caché dans le fait même d’aimer la musique – vous n’êtes jamais trop jeune pour quoique ce soit, vous n’en faites jamais trop, et rien n’est synonyme de fin du monde. C’est l’idée que je défends et qu’UTU défend.

 

Comment dénichez-vous vos talents ?

De manière naturelle. Soit nous recherchons un profil spécifique, soit les gens viennent avec ce qu’ils ont à nous proposer. Cela dépend de ce que l’univers nous réserve. [Rires.]

 

 

“Je ne suis pas un grand orateur. Je mets tout dans ma musique.”

 

 

Au vu de la situation politique et sociale actuelle concernant les violences policières exercées à l’encontre des personnes noires, des écrans noirs ont envahi les réseaux sociaux sous le hashtag #BlackOutTuesday et beaucoup d’artistes appellent l’industrie musicale à faire des dons et inclure davantage de personnes non blanches dans la vie économique – parmi eux The Weeknd. Pensez-vous que l’industrie musicale à une part à jouer dans cette question de société ?

Oui indéniablement. Il suffit de regarder ce qu’on nous montre à la télévision, sur Instagram ou sur Twitter. Les musiciens ont un grand rôle à jouer dans tout cela, car cela va plus loin que la musique : il s’agit de quelque chose que nous vivons. Nous traversons ces expériences dans nos vies, pas seulement en tant qu’artistes, mais en tant que personne de manière générale. Quand il s’agit de ma couleur de peau, je veux être traité de la même manière que le gars qui fait le même travail que moi. Je ne veux pas que mes enfants aient à subir cela en raison de leur couleur de peau. Je pense que l’égalité est une chose que notre génération a vu, que c’est une possibilité, mais que nous n’avons pas encore eu la chance de briser ce cycle qui dure depuis trop longtemps. Les gens issus de n’importe quelle industrie, que ce soit la musique, le sport ou autre, ont une plateforme dont ils peuvent se servir pour apporter un changement positif, réveiller les consciences et faire que les gens y prêtent attention. Je ressens de plus en plus que notre travail en tant que musicien est d’informer les gens sur ce qu’ils ne savent pas et de leur laisser choisir de se joindre au combat ou non. Je ne veux simplement pas rester les bras croisés.

 

En cela les réseaux sociaux trouvent leur utilité afin de communiquer à un large public des réflexions qui seraient moins audibles sur un plateau de télévision. Où vous sentez-vous le plus libre de vous exprimer ?

A travers ma musique, car je ne suis pas un grand orateur. Je mets tout dans ma musique et j’ai toujours fait ça même avant Instagram et Twitter. Je m’exprime quand même sur ces plateformes, mais je choisis quand ou comment. Je pense aussi qu’il faut être très prudent à ce que vous dites sur les réseaux sociaux, car cela peut être vite mal compris ou déformé, alors que vous pensiez simplement donner votre avis.

 

Ce début d’année a été bouleversé par beaucoup de choses, comment envisagez-vous la suite ?

Avec un peu de chance, je serai en tournée l’année prochaine. J’attends que les choses se calment afin de pouvoir aller travailler régulièrement aux États-Unis sur mon prochain album. J’espère pouvoir organiser une tournée en Europe. C’est Paris qui me manque le plus, j’y suis allé à deux reprises pour des concerts, cette ville est tellement belle – la ville de l’amour, n’est-ce pas !

 

L'EP Dem Times de Roy Woods disponible [OVO Sound].

From the living-room of his apartment in the heart of Toronto, Roy Woods virtually welcomes Numéro, a cup of tea in his hand. From the very start of his career, the Canadian rapper was hugely acclaimed. After getting noticed by Drake’s manager Oliver El-Khatib, he then signed for OVO Sound, the Canadian rapper’s music label. The track Jealousy from his first EP Exis released in 2015, was a turning point in his career and sealed his position on the international hip-hop scene. Besides, the musician is a real talent hunter. Through his collective Unlock The Underground, he digs up new artists and professional and gives them a platform to showcase their gift. After a two-year absence following the release of his phenomenal album Say Less (2017), Drake’s protégé comes back with Dem Times (2020), a second EP of 6 intimate tracks cradled in a melancholic and trippy rap.

 

Numéro: How is lockdown going for you?

Roy Woods: I am currently back home in Toronto, Canada. The circumstances of what is going on are really crazy, but I am kind of used to the quarantine lifestyle, so it has been a smooth cell for me. Over here in Canada, the rules have been loosened up a bit and people can meet in groups of 10 now, so it hasn’t been too bad.

 

Did you develop some new talent during this time?

No, I didn’t! [Laughs.] It would have been nice though, but just did what I am used to do, like cooking for instance.

 

 

One artist I definitely want to collaborate with for a long time is Frank Ocean. If I can get to Frankie, I will be the happiest man!”

 

 

You started playing and producing your music at a very young age. How did it all start?

I was born in Toronto, Canada, North General Hospital… 6:36 am… no, actually I have no idea! [Laughs.] I am 24… hair is grey! I just love to make music. I started when I was 15 years old and I took it pretty seriously. I always knew I wanted to do music, so when I was in grade 9, I went to a public school called Terner Fenton Secondary School and attended a couple of music classes. One of them was instrument, and as singing classes didn’t exist, I picked the drums. It was perhaps the only instrument I have ever played, aside from the recorder in middle school! [Laughs.] Everything really started with the local music scene here in Toronto.

Which kind of artists and musical genres influenced you at the time?

I was still dabbling between different genres at that time. I got into house music and started to listen to a lot of rock… Then hip-hop and R'n'B came in, and I felt like starting teaching myself how to write music and sing more original songs, among which a lot of R'n'B ones. There was definitely a lot of creative artists at that time – The Weeknd, PartyNextDoor, Jay-Z were doing an incredible job.

 

Your real name is Denzel Spencer, what does Roy Woods stand for?

There is a little story behind that name. Before being Roy Woods, I used to call myself Pression – short and impactful. Like a pression, right! When I started dropping some music around 2013, a friend of mine from school who used to listen to my music came up to me and said, “hey man, you’re a rapper, right?” and asked for my stage name. I answered Pression and explained “short for the pression”. He then said that the song I had just released didn’t go with the name. He was the first and only person to tell me that, so I asked him about his opinion on the question. He immediately replied “Roy Woods, I think it should be Roy Woods!”, without even thinking twice and taking a moment to have a lap around the school to think about it! [Laughs.] So, I ended up picking up that name.

 

Last May, you released a new EP titled Dem Times that reminds me about your first album Say Less (2017) in many aspects. In it, you are exposing your feelings in six progressive tracks. What story do you want to tell with this EP?

I wanted to show another side of my life, that I have been dealing with before in my music. I feel like I gave a little bit of the old Roy and what he has been going through with the potential of the new Roy. I haven’t dropped any music since Say Less, therefore this EP is a kind of time capsule of the last two years – I would say of my “absence”. Not fully or completely, but in a partial way with the ups and downs I have undergone over those two years. First, coming out on the international music scene with my first album, now releasing this EP during quarantine, and then preparing a second studio album will help finish expending those two years.

When will we be able to discover this second album?

I definitely want to drop it this year. Fingers crossed! This new album will serve concluding the cycle from my two-year absence after Say Less to the story I am telling in Dem Times. There are many heavy songs in it, going deep into different topics, mostly about my personal and love life. It will go into a deeper hole…

 

Can we expect some new collaborations on it?

I don’t want to spoil to much, but one artist I definitely want to collaborate with for a long time is Frank Ocean. If I can get to Frankie, I will be the happiest man!

 

How do you usually write your music?

For the most part, I write everything on my own, either from Toronto or Los Angeles – two cities with two different atmospheres. I also like having my team around, they bring me a vibe and lots of ideas. I love being in a room full of different people giving their opinion on things.

 

Wasn't it impressive to receive Drake’s opinion and to work along with him right from the beginning?

I was very nervous when it all started, because I knew I was young. I wasn’t the youngest in the industry, but I was the youngest on the label. Besides, I didn’t know at the age of 20 what I know now at 24. I was just a lost little kid! [Laughs.] I was looking around me like “this is a beautiful place, I don’t know those people, I just want to do my job”. I feel extremely impressed with the way I managed dealing with it when I arrived, especially with all the information I was lacking at the time. I was a sponge socking up everything around me, the environment and the people.

 

 

Musicians definitely have a big role in this, because it is deeper than just music: it is something that we live through. We have gone through those experiences in our lives, not just as artists, but as persons.

 

 

How did you come to work with OVO Sound, the music label created by Drake, his manager Oliver El-Khatib and Noah 40 Shebib?

Olivier reached out to me through Instagram in 2014. I would share my songs with him through the platform, going back and forth chopping them up a couple of times, before he asked me to sign with OVO Sound, where I am right now. It is one of the best decisions I have ever made in my life. 100% to Olivier, stay big homie! [Laughs.]

 

What has changed for you since you met Oliver?

The only thing that has really changed is the lifestyle. You will probably be surprised to know that I actually clean a lot – I hate the mess, it just frustrates me! [Laughs.] I also cook a lot more, I am a huge dog person – I have two dogs and a cat as well. I have a whole little family here at home. I am just trying to live my life, to enjoy what I have and to have experiences I can talk about, even it they are normal ones. I don’t feel like that I have changed, I feel like I have just adjusted to everything that is going on. I still feel I am same guy, which I’m happy about as long as I can make my music.

You also are committed to find out about new talents. Tell us more about your collective Unlock The Underground…

We came up with that name through conversation with my friends. After that, it just skyrocketed. The collective is a big thing for us, it is our identity as a team. In everything I do, I try to let people know what Unlock The Underground is about. You don’t necessarily have to be a musician to be “successful”, some people need somebody around that star. You can like music, without realizing that you have a hidden talent within the very fact of loving music – you are never too young to do anything, you never do too much and nothing ever is the end of the world. That is what I stand for and what UTU stands for.

 

How do you unearth those talents?

It is all natural. We either look for a specific profile, or someone just comes in to offer his talent to us. Depends on who the universe wants us to work with. [Laughs.]

 

 

I am not much of a big talker. I just put everything in my music.

 

 

About the current political and social situation regarding police brutality against black people, black screens have taken over social media with the hashtag #BlackOutTuesday and many artists – among them The Weeknd – have taken a stand compelling the music industry to donate and to include more non-white people on an economical level. Do you think that the music industry has a role to play in this social issue?

Yes, for sure. You just have to take a look at what you see on TV, on Instagram or on Twitter. Musicians definitely have a big role in this, because it is deeper than just music: it is something that we live through. We have gone through those experiences in our lives, not just as artists, but as persons in general. When it comes to the color of my skin, I want to be treated as good as the guy who is doing the same job as me. I don’t want any of my kids to go through these things because of their skin color. I think that equality is a thing our generation has seen as a possibility, but has never had the chance to break this cycle. People coming from music, sports or any other industry, do have a platform they can use to bring some positive change, to raise awareness and to get people to really care. I feel more and more like our job as musicians is to inform people about the things they don’t know and let them choose whether or not they want to join the fight. I just don’t want to do nothing.

 

In that sense, social media may help people communicate with a larger audience some ideas that would be less audible on a TV show for example. Where do you find your space to express yourself the freest?

Through my music, because I am not much of a big talker. I just put everything in my music and I have always been doing that even before having Instagram or Twitter. I still do express myself on social media from time to time, but I choose how to and when to. I also think that you have to carefully watch what you say on social media, because it can easily be misunderstood or deconstructed, when you actually felt like giving your opinion.

 

The beginning of this year has been turned upside down in many aspects, what will be your next step?

Hopefully, I will be on tour next year. I am going to wait for everything to die down, before going back to work regularly on my next album in the US. I wish I will be able to tour in Europe. Paris is the city I miss the most, I went there twice for concerts, it is so beautiful – the city of love, right! 

 

 

Dem Times (2020) by Roy Woods is available [OVO Sound].