10 mar 2025

Odyssey : quels artistes se produiront à Paris pour les concerts monumentaux de Cercle ?

Depuis sa création en 2016, l’agence de production musicale Cercle a diffusé plus de 240 émissions dans 31 pays différents. Cette année, elle s’impose définitivement avec Cercle : Odyssey, une série de concerts immersifs monumentaux à Paris, Mexico et Los Angeles. Au programme : Max Richter, Ben Böhmer ou encore le pianiste Sofiane Pamart…

propos recueillis par Alexis Thibault.

La folle histoire de Cercle, digne héritier des Boiler Room londoniennes

Il paraît que tout a commencé dans un appartement, celui de Derek Barbolla. “Il a créé une sorte de mini radio en filmant des DJ dans son propre salon. Mais le tapage diurne a rendu fou les voisins”, souriait son ancien collaborateur, Pol Souchier, lorsqu’il racontait la genèse du projet à Numéro, il y a quelques années. “En véritable cinéphile, Derek a toujours voulu mêler musique et vidéo sans pour autant devenir réalisateur de clip. Bien avant la création de Cercle, il écumait les boîtes parisiennes. D’ailleurs, c’est comme ça qu’il a rencontré Phillipe Tuchmann qui, à l’époque, était le DA du Faust. Phil a demandé à Derek de venir filmer un de ses événements et de le retransmettre en direct sur Internet, il était persuadé que les gens regarderaient depuis chez eux. C’est l’inverse qui s’est produit, tout le monde voulait débarquer.

Derek Barbolla a donc développé le projet Cercle en tournant des vidéos dans une simple cave. Mais, très vite, il veut frapper un grand coup en imaginant un DJ set, à huis clos, au deuxième étage de la tour Eiffel, diffusé en direct sur Facebook. Quelque chose de grandiose ! L’artiste Mome sortait son album Panorama au même moment… c’est ainsi que tout commence.

FKJ dans le concert de Cercle dans le desert Salar de Uyuni.

Des concerts dans les plus beaux endroits du monde

Depuis sa création en 2016, l’agence de production musicale Cercle a diffusé plus de 240 émissions dans 31 pays différents. Digne héritier du projet londonien Boiler Room – qui diffuse les set de DJ en direct sur Internet –, les créateurs de Cercle ont vu encore plus loin en installant platines et sound system dans les lieux les plus improbables de la planète bleue. En 2016, les Français ont bel et bien installé le DJ Mome entre les jambes d’acier de la tour Eiffel. Plus tard, après une émission au sommet des Alpes suisses, ils parachutaient le multi-instrumentiste FKJ sur une plateforme effleurant la surface d’une eau miroitante dans le désert Salar de Uyuni, au sud-ouest de la Bolivie.

Cercle est devenu un média musical respecté, scruté par des labels désireux de voir leurs artistes exalter dans des lieux somptueux. Drop, un projet lancé en 2019 par l’équipe, étendait alors le concept au hip-hop, à la pop et à la soul. “Nous créons des lives originaux tout en valorisant le patrimoine. Dans l’inconscient collectif la musique électronique est toujours associée à la rave, aux caves sombres et à la drogue. Et certains puristes souhaitent encore rester dans cet univers obscur et métallique. Cercle propulse la musique électronique hors de sa zone de confort.” En 2019, l’équipe de Cercle comptait sept membres. En 2025, ils sont plus d’une trentaine…

Odyssey, le nouveau projet monumental de Cercle

Longtemps le credo de Cercle aura été de raconter une histoire, de valoriser des patrimoines culturels et de redorer le blason de la musique électronique qui avait alorsmauvaise presse… notamment auprès des offices de tourisme. “Nos débats sont liés à des problèmes d’éthique et aux possibles polémiques qui pourraient surgir car un lieu déchainerait les passions. Quelque chose de trop politique par exemple. Nous cherchons à nous imprégner des paysages : au sommet d’une montagne, nous pensons plutôt à une musique épique et grandiloquente pour que l’émission soit un chef d’œuvre. Notre statut a changé la donne, lorsque nous tournons une émission, nous effectuons la promotion d’un endroit, de son histoire et de tout ce qui se rapporte à lui de près ou de loin.

Au début du mois de janvier, Cercle a donné rendez-vous à Numéro au parc des expositions de la porte de Versailles. Ici les téléphones sont formellement interdits. L’agence prépare Cercle Odyssey, sont nouvel événement monumental annoncé depuis juin 2024 : une série de concerts immersifs internationaux qui se dérouleront à Los Angeles, Mexico et Paris (du 28 mai au 1er juin 2025).

Le concept : une immersion totale à 360° orchestrée par Derek Barbolla, le réalisateur Neels Castillon et la chorégraphe Fanny Sage. D’ordinaire, Cercle s’en allait pour capter les prestations de ses artistes. Désormais, ce sont les environnements pittoresques qui pénètrent directement dans l’espace puisque des images d’une qualité éblouissante sont projetées dans une salle immense sur le plafond et les murs de douze mètres de hauteur…

Max Richter, un compositeur star en concert pour Cercle Odyssey

L’expérience s’inspire, comme son nom l’indique, du voyage d’Ulysse, héros de la guerre de Troie dont Homère narre l’épopée grecque antique extraordinaire. Au programme, le compositeur et musicien germano-britannique Max Richter, port-étendard du mouvement post-minimaliste ainsi que l’artiste allemand Monolink qui propose une techno mélodique qui lorgne l’electronica, genre musical expérimental aux rythmes irréguliers privilégiant les textures évolutives et les progressions atmosphériques plutôt que des motifs répétitifs.

Deux artistes dont les compositions permettent une myriade de transitions vidéo et un large choix de variations d’images. On découvre alors des orages splendides dans la nuit noire ainsi que d’immenses vagues bleues qui semblent vouloir se déverser sur le public. Le choix de Max Richter semble évident.

En 2020, à l’occasion d’Art Basel Miami, le compositeur avait collaboré avec la maison de soins suisse La Prairie et l’artiste japonais Nobuhiro Nakanishi. Ensemble, ils dévoilaient une installation composée de photographies des montagnes suisses prises par le Japonais. La musique de Max Richter traduisait alors les murmures de la pluie, les colères du vent et le bruissement des herbes affolées. “L’une des caractéristiques du mouvement post-minimaliste est la répétition, expliquait le musicien. J’admire la façon dont Nobuhiro Nakanishi porte différents regards simultanés sur une même chose et recompose cette expérience du réel. Nous sommes des créateurs d’histoires. Et ce sont ces histoires qui nous permettent de naviguer au sein de la réalité.

Véritables événements nomades, les concerts immersifs de Cercle font évidemment halte à Paris. La capacité totale de la salle sera de 5 500 personnes et il faudra a priori débourser environ 130 euros pour assister à la prestation de Max Richter.

Cercle Odyssey clôture sa tournée à Paris

La grande tournée de Cercle Odyssey s’achèvera donc à Paris avec deux performances du compositeur Max Richter mais aussi une prestation de l’artiste français Yamê, la collaboration entre le producteur NTO et le pianiste Sofiane Pamart, un set de Bonobo ainsi qu’un concert de l’Allemand Ben Böhmer. Retrouvez le programme complet ci-dessous.

Mercredi 28 mai – 17h : Max Richter | 21h30 : Max Richter
Jeudi 29 mai – 17h : Yamê
Vendredi 30 mai – 17h : NTO x Sofiane Pamart | 21h30 : Monolink
Samedi 31 mai – 17h : Bonobo | 21h30 : Ben Böhmer
Dimanche 1er juin – 17h : Monolink | 21h30 : Ben Böhmer

Préventes disponibles pour les dates à Mexico City, Los Angeles et Paris.

Cercle Odyssey, prestation immersive de Max Richter le 28 mai à Paris, prestation immersive de Monolink le 1er juin à Paris.