3 sep 2020

Boy George, The Cure and Tears For Fears set to reclaim their thrones in 2019

Boy George et Culture Club en concert au palais Garnier, Tears For Fears à l’AccorHotels Arena, The Cure au festival Rock en Seine… Ces trois groupes préparent leur prochaine arrivée au panthéon du son avec un baroud d’honneur résolument new wave.

Robert Smith du groupe The Cure
Robert Smith from the bande The Cure

À quoi bon prospecter sur Spotify, errer sur YouTube ou écumer les ondes à la recherche de la dernière pépite musicale lorsqu’on peut s’en remettre à des valeurs sûres? Si les sonorités eighties semblent aujourd’hui l’apanage d’une jeune scène française en mal d’inventivité, leurs créateurs ne s’avouent pas vaincus : Boy George et Culture Club en concert au palais Garnier, Tears For Fears à l’AccorHotels Arena, The Cure au festival Rock en Seine… Ces trois groupes (nés en 1981 pour les deux premiers, et en 1976 pour le troisième) préparent leur prochaine arrivée au panthéon du son avec un baroud d’honneur résolument new wave. Mais faut-il vraiment succomber au charme d’antan ? La nostalgie ne dissimule-t-elle pas une bande de types exténués qui, guiboles bringuebalantes, toussotent dans le micro en se plaquant une main sur la tête pour masquer leur calvitie ? Si, comme pour le vin, l’accumulation des années ne garantit pas la qualité, il faudra donc se contenter de l’optimisme avant d’acheter sa place en fosse.

 

 

1. Boy George et Culture Club dynamitent le palais Garnier

 

Le 2 décembre, le groupe britannique Culture Club revient en force sur la scène du palais Garnier, emmené par son leader Boy George. Séparés depuis 19 ans, Mikey Craig (bassiste), Jon Moss (batteur), Roy Hay (guitariste) et l’excentrique interprète Boy Georges se sont reformés pour produire un sixième album, Life, sorti en octobre, et se retrouvent sur scène à Paris pour un concert unique. Sonorités reggae et paroles fédératrices, les nouveaux morceaux sont plus sages et moins subversifs qu’à l’époque. En témoigne le clip de leur premier titre poétique et bienveillant: Let Somebody Love You où l’on retrouve un Boy George qui se pavane au milieu de la foule. Sourire aux lèvres, yeux charbonneux et chapeau haut de forme ne sont pas sans rappeler les looks ambigus et anticonformistes de la star des eighties, qui avait largement défrayé la chronique de l’époque avec ses dreadlocks multicolores, ses surplus de fard à joues et ses manucures extravagantes.

 

Libre et sans complexes, le groupe à l’origine de la complainte néo-reggae Do You Really Want to Hurt Me (1982) ou encore des tubes Karma Chameleon (1983) et It’s a Miracle (1983) s’est inscrit comme un véritable ovni pop et funk dès ses débuts en 1981. Culture Club, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre en boîte de nuit entre Boy George et le futur guitariste Mikey Craig, rejoints par les musiciens Jon Moss et Roy Hay, avec qui ils écriront des musiques inspirées des courants disco, jazz-rock, soul et reggae. Mais c’est aussi le récit d’un groupe rebelle qui plaît aux adolescents borderline, à la communauté gay et aux jeunes filles qui adoptent le style de l’icône Boy George. Le groupe a d’ailleurs vendu plus de 50 millions d’albums aux quatre coins du monde. La consécration viendra avec son album Colour by Numbers (1983) vendu à près de 16 millions d’exemplaires. En 2018, les quatre complices se donnent une nouvelle fois l’opportunité de vibrer auprès du public français dans le cadre de Club Life Tour, leur tournée mondiale.

 

 

Boy George et Culture Club en concert au palais Garnier le 2 décembre.

Why bother prospecting on Spotify, perusing YouTube or skimming the airwaves in search of the latest musical nugget when you can rely on a safe bet? While the sounds of the eighties seem today to be a prerogative of a young French scene struggling to be inventive, their originators are far from beaten: Boy George and Culture Club in concert at the Palais Garnier, Tears For Fears at the AccorHotels Arena, The Cure at the Rock en Seine festival… These three bands (the first two born in 1981, the third started in 1976) are preparing their comeback in the pantheon of sounds with a resolutely New Wave round of honour. But must we really succumb to the charms of yesteryear? Isn’t this just nostalgia barely concealing a gang of knackered old guys, legs wobbling, coughing into their mics, hands pressed to their heads trying to hide their baldness? If, like wine, accumulated years does not guarantee quality, we’ll just have to be satisfied with optimism before buying our tickets for the mosh pit.

 

1. Boy George and Culture Club blast the Palais Garnier

 

On December 2nd, British band Culture Club were back with a vengeance at the Palais Garnier driven by leader Boy George. Having split up 19 years ago, Mikey Craig (bassist), Jon Moss (drummer), Roy Hay (guitarist) and the eccentric singer Boy George have reformed to produce a sixth album, Life, released in October and are on stage in Paris for one night only. With their reggae sonorities and unifying lyrics, the new tracks are wiser and less subversive than back in the day. Just look at the video for the first poetic and compassionate track, Let Somebody Love You where we see a Boy George striding through the middle of a crowd. A smile on his face, kohled eyes and a top hat are all reminiscent of the ambiguous and nonconformist looks of the 80s star, who regularly hit the headlines with his multicolour dreadlocks, excess blusher and extravagant manicures.

 

Free and uncomplicated, the group behind the neo-reggae lament Do You Really Want to Hurt Me (1982) and hit singles Karma Chameleon (1983) and It’s a Miracle (1983) arrived in the charts like a veritable pop/funk UFO when they first started out in 1981. Culture Club was born from a nightclub encounter between Boy George and the future guitarist Mikey Craig, then joined by musicians Jon Moss and Roy Hay, with whom they wrote music inspired by the disco, jazz-rock, soul and reggae vibes of the era. But it’s also the story of a rebellious band that appealed to borderline adolescents, the gay community and girls who adopted the iconic style of Boy George. Consecration came with their album Colour by Numbers (1983) which sold nearly 16 million copies and over the years the band sold more than 50 million albums around the world. Now in 2018, the four amigos are giving the French public another chance to vibrate to their electric sounds as part of their worldwide Club Life Tour.

2. Tears For Fears, décharge new wave à l’AccorHotels Arena

 

Tous les spectateurs de la dernière comédie de Gilles Lellouche Le Grand Bain, chronique humoristique d'une bande de déprimés dans l’univers de la natation synchronisée, ont pu s’en apercevoir : Everybody Wants to Rule the World, le hit du groupe Tears For Fears, qui ouvre le film, n’a rien perdu de son efficacité. Et en 2001 déjà, le réalisateur Richard Kelly illustrait son sombre Donnie Darko avec Head Over Heels, un autre titre datant de 1985 du groupe britannique. Avec six albums studios et plus de 30 millions de disques vendus, Roland Orzabal et Curt Smith, fondateurs de la bande en 1981, ont régné sur la new wave des eighties. Mais contrairement aux acteurs dirigés par Gilles Lellouche, c’est dans un bain de synthétiseurs qu’ils ont plongé. 

 

Ce braquage de la scène musicale, Tears For Fears l’effectue dès 1982 avec Mad World : le titre fait une entrée fracassante dans tous les top 40 et se classe numéro 1 au Royaume-Uni. Reprise par l’artiste Gary Jules au début des années 2000, cette chanson s’inspire des théories du psychologue américain Arthur Janov, et notamment de sa “thérapie primale” de 1967 qui cherche à guérir la névrose… Nappes de synthés, accords de guitares plaqués qui se réverbèrent et mélodies jouées au clavier à la fois redondantes et reconnaissables… Tears For Fears est le groupe new wave par excellence – genre musical dont le nom s’inspire de la Nouvelle Vague cinématographique des années 50 – une réponse expérimentale tourmentée, psychédélique et parfois sombre au post-punk, lui-même successeur du punk authentique des années 70. En 2019, ce groupe d’instrumentistes hors pair revient et investit la scène de l’AccorHotels Arena et de plusieurs festivals de l’Hexagone. Il reprendra les succès qui ont fait sa renommée tels que Shout et révèlera deux morceaux inédits : I Love You But I’m Lost et Stay, premières nouvelles compositions depuis 2004.

 

 

Tears For Fears en concert à l’AccorHotels Arena le 21 février 2019.

 

2. Tears For Fears, New Wave at the AccorHotels Arena

 

Anyone who’s seen Gilles Lellouche’s most recent comedy Sink or Swim, a humoristic portrayal of a group of depressives in the world of synchronised swimming, would have noticed it: Everybody Wants to Rule the World, Tears For Fears big hit, that opened the movie, has lost none of its effectiveness. Already in 2001, director Richard Kelly illustrated his sombre Donnie Darko with Head Over Heels, another track by the British band from 1985. With six studio albums and more than 30 million records sold, Roland Orzabal and Curt Smith, who founded the band in 1981, ruled eighties new wave. But unlike the actors directed by Gilles Lellouche, these two dived into a pool of pop synthesisers.

 

Tears for Fears attack on the music world began in 1982 with Mad World, the track that stormed the UK top 40 and went right to number 1. Covered by the artist Gary Jules in the early 2000s, the song was inspired by theories of the American psychologist Arthur Janov, and most notably his “primal therapy” of 1967 which sought to treat neurosis… Layers of synthesisers, reverberating guitar chords and melodies played on keyboards that are both excessive and recognisable… Tears for Fears was the new wave group par excellence – a music genre whose name was inspired by the cinematic Nouvelle Vague of the 1950s – a tormented experimental repost, psychedelic and sometimes dark in a post punk way, itself a successor of authentic punk of the 1970s. In 2019, these outstanding musicians are back on stage at the AccorHotels Arena and several other festivals around France. They’ll be playing their most successful songs including Shout alongside brand new tracks I Love You But I’m Lost and Stay, their first new compositions since 2004.

 

Tears For Fears in concert at the AccorHotels Arena on February 21st 2019.

3. The Cure vampirise Rock en Seine

 

Pour célébrer ses 40 ans, le groupe de rock britannique The Cure est de retour sur scène le 23 août 2019 dans les allées du domaine national de Saint-Cloud à l’occasion du festival Rock en Seine. Emmenés par le leader Robert Smith, Roger O’Donnell (claviers), Simon Gallup (basse), Reeves Gabrels (guitare) et Jason Cooper (batterie) réinterpréteront les succès mythiques et imprégnés de spleen du groupe comme Boys Don’t Cry (1979) Close to Me (1985) ou encore Just Like Heaven (1987). Si le collectif s’est rapidement fait connaître en Europe, c’est avant tout pour l’imagerie soignée et torturée de ses clips. Cheveux en pétard, teint pâle, yeux sombres et tenues minimalistes, les musiciens ont excellé dans l’art de la retenue. Entre pudeur et inspirations gothico-rock, le groupe se démarque par cette réserve mélancolique qui parle au public des années 80.

 

Énigmatique et angoissante, l’empreinte du groupe de rock The Cure a traversé les générations. Si l’aventure musicale débute en 1976, c’est trois ans plus tard que le groupe sort son premier album Three Imaginary Boys salué par la critique. Une façon pour le groupe de trouver ses marques lors de concerts en Angleterre et au pays de Galles avant d’enchaîner l’enregistrement d’autres albums (Faith en 1981 et Pornography en 1982, entre autres) dominés par des rythmes lents, voire oppressants, et réalisés dans des moments d’excès (drogue et alcool). Plus qu’une simple volonté, le groupe souhaite ardemment préserver ce côté intimiste et ne privilégie pas les shows monumentaux dans des stades ou de trop grandes salles. The Cure reste un des groupes de rock les plus influents de ces trois dernières décennies et inspire toujours l’imaginaire musical de nombreux artistes, à l’image du groupe de rock alternatif britannique Placebo ou encore du groupe de métal américain Deftones.

 

The Cure sera en concert le 23 août 2019 au festival Rock en Seine à Saint-Cloud.

 

3. The Cure vampirises Rock en Seine

 

To celebrate their 40th anniversary, British rock band, The Cure is back on stage on August 23rd 2019among the manicured greenery of Saint-Cloud’s national park at the Rock en Seine festival. Led by Robert Smith, Roger O’Donnell (keys), Simon Gallup (bass), Reeves Gabrels (guitar) and Jason Cooper (drums) will be reinterpreting the legendary, melancholic successes of the band like Boys Don’t Cry (1979) Close to Me (1985) andJust Like Heaven (1987). Much of the band’s instant success in Europe was down to the carefully tortured look they created in their music videos. Messy hair, whitened complexions, dark eyes and understated black garb, the musicians excelled in the art of restraint. Between modesty and gothic-rock inspirations, the band stood out with their miserable reserve and proved massively popular with a slice of angsty 80s youth.

 

Enigmatic and agonised, The Cure’s original impression has traversed the generations. While the musical adventure began in 1976, it was three years later when the group released their first album Three Imaginary Boys much to the delight of music critics. And the crowds, who filled their concerts, before they went on to record other albums (Faith in 1981 and Pornography in 1982, among others) dominated by slow, almost oppressive rhythms, made during moments of excess (drugs and alcohol). More than just a pretention, the band seriously wanted to maintain the intimate aspect to their work and never played monumental shows in big venues or stadiums. Today The Cure remains one of the most influential rock bands of the last three decades, continuing to inspire the musical imagination of countless artists like the British alternative rock band Placebo and the American metal group Deftones.

 

The Cure will be in concert on August 23rd 2019 at the Rock en Seine festival in Saint-Cloud.