Bonnie Banane sort un nouvel EP étonnant aux sonorités jungle
L’excentrique chanteuse et comédienne française Bonnie Banane dévoile un nouvel EP futuriste, S.O.S., avec trois morceaux jungle aux titres cryptiques. Une nouvelle transformation envoûtante.
Au sein d’un paysage lunaire en proie aux flammes, elle apparaît, mi-fragile mi-vaillante, enlevant sa chemise d’une blancheur immaculée pour dévoiler son armure de métal. Cette femme cyborg qui semble s’apprêter à sauver le monde, c’est Bonnie Banane sur la pochette – conçue par l’artiste numérique suisse à l’univers fantastique Dexter Maurer – de son nouvel EP, S.O.S., sorti ce jeudi 21 juillet. L’artiste française à l’univers sexy, fantasque et absurde, qui a collaboré avec Myth Syzer, Flavien Berger et Ichon, ne cesse de surprendre.
Après s’être essayée à la néo-pop, au R’n’B, au funk, à l’électro et à la trap dans ses précédents singles, elle innove encore en proposant un EP jungle (style musical électronique né en Angleterre dans les années 90) au tempo ultra rapide et agressif. Sur les trois morceaux, CDH, CDA, ALA, la prose sensuelle et engagée de la chanteuse entre dans un corps-à-corps avec les sons électroniques survoltées produits en partie par Ponko (Damso, Lous and the Yakuza). Sa voix céleste prononce des paroles sous forme d’un aveu de sensibilité : “Ne reste de moi qu’un cœur d’artichaut », chante-t-elle sur CDA. La magnétique Bonnie Banane manie puissamment les mots et nous propulse dans son monde surréaliste où le langage imagé allie justesse et musicalité. Ce nouvel EP intime et club à la fois, conçu comme un dialogue avec les ovnis, est emprunt d’une touche de nostalgie et invite à l’amour. “J’veux voir que des gens à l’aise […] / Dans leur vie dans leur corps / Et qui refusent pas l’amour qu’on leur donne » entend-on sur ALA.
Celle qui se définit comme la fille de Coluche et de Beyoncé prouve encore une fois sa passion pour les métamorphoses. Apparue en clown pour l’épilogue de son premier album, Sexy Planet (2020), en créature flamboyante vêtue de cuir défiant la caméra du regard sur la session Colors de son morceau Mauvaise Foi (2020) ou encore sans artifice dans le clip de Flash (2020) – réalisé par Mati Diop –, elle se présente cette fois en Jeanne d’Arc des temps modernes à l’univers rétro-futuriste hypnotique.
S.O.S. (2022) de Bonnie Banane, disponible sur toutes les plateformes.