Kylie Minogue, Raye, Nathy Peluso… Les stars au Bilbao BBK Live Festival
Kylie Minogue, Raye, Kaytranada… Annoncé comme l’un des événements musicaux incontournables de l’été en Europe, le Bilbao BBK Live Festival 2025 n’a pas déçu ses spectateurs.
par La rédaction.
Publié le 21 juillet 2025. Modifié le 23 juillet 2025.
Le Bilbao BBK Live Festival : une incroyable fusion des genres
Le Bilbao BBK Live propose d’abord un vertige – musical, géographique, sensoriel. Depuis les hauteurs de Kobetamendi, ce festival espagnol, installé sur les flancs verdoyants du Pays basque, déploie chaque année une scénographie grandiose. En 2025, le BBK a frappé fort. Plus de 80 artistes, 12 scènes, et trois jours (10, 11 et 12 juillet) d’une programmation qui assume une ambition : décloisonner.
Depuis sa création en 2006, le Bilbao BBK Live s’est imposé comme l’un des phares du paysage musical espagnol. À l’instar de Primavera Sound ou du Sónar barcelonais, le festival incarne à la fois le dynamisme culturel basque et une certaine idée du raffinement musical européen. Une communion sonore, parfois au cœur d’une forêt, où la modernité pop croise l’expérimentation électronique la plus brute.
À commencer par les genres. Le jeudi s’est ouvert avec une proposition aventureuse : la pop hybride et cinématique de Japanese Breakfast, désormais incontournable depuis Jubilee, croise le punk sucré de Hinds, fierté madrilène, et l’électro rageuse des Argentins Ca7riel y Paco Amoroso, duo explosif qui redéfinit les codes du hip-hop latin et a littéralement enflammé la scène San Miguel…
Pulp, Kylie Minogue et Ca7triel y Paco Amoroso enflamment le BBK Live
Un peu plus tôt dans la soirée, Judeline, jeune perle andalouse à la voix diaphane, avait offert une prestation tout aussi intense, mais dans un tout autre registre. Caniculaire, au sens propre comme au figuré, son concert a pris une dimension quasi-mystique. Entre reggaetón déconstruit, trip-hop éthéré et influences flamencas modernisées, la chanteuse a hypnotisé le public.
Mais c’est surtout Pulp, reformé en grande pompe, qui a livré un concert événement sous une Lune splendide. Jarvis Cocker, toujours aussi magnétique, a exhumé les hymnes britpop générationnels avec une ironie intacte. Choc des générations. D’autant que le festival accueillait aussi le trio hip‑hop nord‑irlandais Kneecap. Le groupe s’est fait remarquer pour ses récentes prises de position radicales sur la guerre à Gaza, arborant des drapeaux palestiniens en live et accusant Israël de “génocide”, ce qui a déclenché des réactions politiques et des annulations de festivals sous la pression du pouvoir politique. Le BBK Live a tenu bon !
La programmation parallèle, parfois risquée du BBK Live s’affirme avec le plus de panache. Pendant que Kylie Minogue, impératrice de la pop synthétique, enchaînait sur la grande scène une revue kitsch assumée — tenues à paillettes et chorégraphies calibrées incluses, avec un changement de look toutes les deux minutes —, le batteur Makaya McCraven livrait, à quelques centaines de mètres, un moment suspendu. Mêlant jazz, hip-hop et textures ambient dans un set d’une virtuosité tranquille, l’Américain proposait une autre temporalité. Moins spectaculaire, mais infiniment plus riche.
Les spectateurs ont aussi pu compter sur Damiano David, le chanteur félin de Måneskin, venu explorer une veine plus glam et personnelle. Ou encore le groupe français L’Impératrice, fort de ses grooves retro-futuristes, traqué par les caméras d’Arte Concert…
La ville de Bilbao, un théâtre musical
Le vendredi, le festival s’est autorisé un virage radical, placé sous le signe du féminin pluriel. Malgré la tempête, on retrouve Raye, nouvelle sensation UK passée de l’ombre à la lumière avec son album confessionnel My 21st Century Blues.
Il faut remonter à 2006 pour voir naître le Bilbao BBK Live, dans une ville alors en pleine mue. Emportée par un vaste mouvement de revitalisation urbaine initié dès les années 90, la capitale de la province de Biscaye se métamorphosait après des décennies d’industrialisation. L’ouverture du musée Guggenheim, en 1996, signé Frank Gehry, cristallisait ce renouveau : Bilbao, ville d’art et de design, aspirait à devenir une capitale culturelle de l’Europe du Nord.
Le BBK s’impose comme un territoire en soi. Un espace de liberté créative où l’on vient autant pour la découverte que pour l’évidence. Autant pour danser que pour écouter. En s’imposant comme l’un des rendez-vous les plus curieux et exigeants d’Europe, il trace une ligne claire. La musique est un monde ouvert.