Beach House, la pop psychédélique au ralenti
“7”, c’est le nom de son septième et dernier album. Depuis ses débuts en 2004, le groupe américain Beach House propose une pop psychédélique au ralenti. Mais pourquoi sa musique nous fait-elle encore vibrer ?
Par Marthe Rousseau.
Lorsqu’elle chante face au micro, sa frange brune lui tombe sur les yeux. L’air aussi désinvolte que fragile, Victoria Legrand interroge avec son timbre de voix ni vraiment homme ni vraiment femme, déjouant tout pronostic sur le genre même du groupe. Écouter Beach House, ce n’est pas écouter une chanteuse ou un chanteur mais ressentir une musique atemporelle. Le temps, Victoria Legrand et Alex Scally le suspendent depuis leur formation en 2004 à Baltimore.
Un tempo très lent auquel notre société a renoncé, un timbre voilé d’une pure beauté, des notes de synthé vaporeuses et des riffs de guitare pénétrants… Beach House nous plonge dans un état quasi hypnotique, une léthargie que l’on accepte sans peine. Liturgiques, aussi, les intonations du clavier qui résonnent comme un orgue dans une église. Aérienne, sa musique est faite de vagues dans lesquelles les notes crépitent comme des bulles prêtes à exploser.
À l’image du titre Levitation, ou des astronautes mis en orbite dans le clip Space Song, la loi de la pesanteur n’est plus qu’une légende car Beach House nous transporte aux confins d’une galaxie aliénante. Dans le psychédélique Lemon Glow, titre phare de son nouvel album, 7, la mélodie électro entêtante se répète sans fin, soutenue par des guitares saturées. Album après album, le style caractéristique de Beach House projette chaque morceau hors du temps.