A part Björk et Orelsan, que nous réserve la prochaine édition du festival We Love Green?
Pour sa septième édition, les 2 et 3 juin 2018, le festival écolo We Love Green s’installe au cœur du bois de Vincennes. Après l’annonce des participations de l’islandaise Björk ou du rappeur Orelsan, de nouveaux noms s’ajoutent à la liste des invités. Parmi eux, des superstars telles que Migos, The Internet ou Tyler The Creator mais aussi des artistes moins connus qui ont marqué l’année 2017 en France et à l’étranger à l’image de Lomepal, King Krule ou Jorja Smith.
Par Alexis Thibault.
Samedi 2 juin
Migos, le groupe qui règne sur la trap
Avec un style à l’apogée du bling-bling, une utilisation quasi-permanente du vocoder et des rythmes trap ultra modernes, les trois membres du groupe Migos ont pris d’assaut l’industrie musicale avec fulgurance. Quavo, Takeoff et Offset ont déjà collaboré avec les grands pontes du hip-hop américain et leurs derniers tubes en date Motorsport (en featuring avec Cardi B et Nicki Minaj) et Stir Fry (en collaboration avec Pharrell) ont tout simplement dynamité les plates formes de téléchargement. Nommé au Grammy Awards du meilleur album de rap US cette année, leur album Culture est un sérieux conçurent au Damn de Kendrick Lamar. Adoubé par la presse autant que par ses homologes, le groupe d’Atlanta a révolutionné la trap avec une image encore plus extravagante.
Lomepal, rappeur, skater et disque d'or
Le rappeur parisien a intitulé son premier album Flip en référence à sa seconde passion après la musique : le skate. Tantôt blasé tantôt rêveur, ses clips et ses textes intègrent une forme d’ego trip à d’étranges dystopies, à l’image des son titre Palpal. Alors que la nouvelle vague du rap bruxellois déferle sur la capitale, de Roméo Elvis à Damso, Antoine Valentinelli de son vrai nom a frappé un grand coup en 2017 : son univers au mille personnages lui permet de finir l’année un disque d’or sous le bras.
Jorja Smith, diva contemporaine
À la croisée de la soul, du rap et du R&B, la chanteuse britannique de 20 ans a tout d’une diva contemporaine. Elle a repris le vibrato de sa chanteuse favorite Amy Winehouse et les beats dévorants des Fugees pour bouleverser tout le monde avec son EP Project 11 en 2016. En juin prochain, Jorja Smith présentera donc son groove élégant et sa voix scintillante avec, on l’espère de nouveaux titres pour le festival.
Honey Dijon, la miss des nightclubs
“Le dancefloor est un moyen de produire de l’égalité”, tel est le credo de cette miss transgenre qui a écumé les nightclubs de Chicago avant de produire sa propre house résolument soul. Transgenre, Honey Dijon l’est jusque dans sa musique : un son pluriel, synthétique, lumineux. Véritable icône mode, la DJ américaine défend les droits LGBT et promeut cette mixité jusque dans ses DJ sets.
Dimanche 3 juin
Tyler The Creator, rappeur nonchalant
Leader du collectif Odd Future qui a vu naître Frank Ocean ou Syd la voix du groupe néo-soul The Internet (qui sera aussi sur la scène de We Love Green), Tyler The Creator a tout du sale gosse. Natif de Californie, l’artiste propose un rap multicolore de son accoutrement jusqu’aux sonorités. Son dernier album en date, Scum Fuck Flower Boy, consiste en une œuvre atypique pétaradante avec son lot de featurings – A$AP Rocky, Estelle ou Roy Ayers – ses identités à la pelle et un flow déroutant. Tyler the Creator porte bien son nom et propose une incroyable galerie de personnages, son énergie inattendue se superpose à sa nonchalance et fait de lui un sérieux prétendant au titre de meilleur album de l’année aux Grammy Awards.
King Krule, le crooner que l'on attendait pas
Parfois jazzman écumant son spleen avec son pote Jamie XX, souvent électrique sur scène comme lors de son live aux côtés du duo anglais Mount Kimbie, Archy Marshall, le crooner de 23 ans se souviendra de l’année 2017. Autrefois Zoo Kid, l’artiste s’est imposé avec l’album résolument dark The Ooz, virée glaciale entre souvenirs trip-hop et soubresaut post-punk. Avec sa voix d’outre-tombe cet enfant faussement sage capable d’éclater sa guitare sur scène signe l’un des meilleurs albums de l’année.
Father John Misty ressucite les sixties
Le chanteur folk américain Josh Tillman alias Father John Misty ressuscite avec brio le style 1960-1970 incarné par Bob Dylan ou les Doobie Brothers. Le public se délecte de ses paroles peace and love emportées par ses nombreuses ballades acoustiques, à l’image du morceau “Real Love Baby” : “So tell me what's wrong with the feeling / I'm a flower, you're my bee” (Dis moi ce qui ne va pas entre nous / Je suis une fleur, tu es mon abeille) interprète l’artiste hippie à la mèche rebelle. Dans son clip loufoque “Total Entertainment Forever” issu de son dernier album Pure Comedy, sorti en avril 2017, l'artiste rend hommage au groupe Nirvana et met en scène un faux Kurt Cobain martyrisé. Une façon pour l’artiste de dénoncer le capitalisme et ses conséquences désastreuses sur notre environnement.
La programmation :
Samedi 2 juin :
Jamie XX – Migos – Orelsan – Beck – Lomepal – Ibeyi – Jorja Smith – Honey Dijon
Dimanche 3 juin :
Björk – Tyler, The Creator – King Krule – The Internet – Daphni – Father John Misty – Young Marco – Morritz Von Oswald