8 artistes qui ont retourné le Stade de France, de Burna Boy à Céline Dion

Par Emma Naroumbo Armaing.

Au Cœur du Stade, l’album live de Céline Dion

Au cours de ses deux représentations à guichets fermés, les 19 et 20 juin 1999, Céline Dion a rassemblé près de 180 000 spectateurs, inscrivant son nom dans l’histoire du Stade de France. Elle devient ainsi la première artiste à franchir la barre symbolique des 90 000 spectateurs par soirée, un record qui a redéfini les ambitions des tournées internationales.

Ces concerts, monumentaux tant par la scénographie que par la puissance vocale, incarnent un moment charnière pour la diva québécoise. L’enregistrement de ces deux soirées servira de base à son 21e album solo et 4e album live, Au cœur du stade (1999), qui témoigne de cette communion exceptionnelle avec le public. Plus qu’une performance, il s’agit d’une consécration : celle d’une artiste devenue référence mondiale de la pop francophone.

Au cœur du stade (1999) de Céline Dion, disponible en VOD.

Jul, le phénomène marseillais débarque à Paris

Devenu incontournable, Jul a bâti une œuvre prolifique à un rythme effréné, cumulant albums, mixtapes et collaborations depuis Dans ma paranoïa (2014). Indépendant, libre de ses choix artistiques et éditoriaux, il a su fédérer une communauté qui voit en lui bien plus qu’un rappeur : une voix populaire, directe et sans fard.

Sa conquête du Stade de France s’inscrit dans une trajectoire singulière, celle d’un artiste parti des quartiers Nord de Marseille pour remplir la plus grande enceinte hexagonale. Lors de ses concerts, l’arène se transforme en un vaste karaoké collectif où chaque refrain – de Je tourne en rond (2015) à La machine (2020) – devient hymne.

Dérapage [single] de Jul, disponible.

Bruce Springsteen : la légende du rock en concert au stade de France

Le 29 mai 2003, Bruce Springsteen électrise la scène du Stade de France avec une intensité qui tient du rituel collectif. La tournée accompagne son 12e album studio, The Rising (2002), écrit en hommage aux victimes et survivants des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Chaque morceau y résonne comme une prière séculière, mêlant ferveur rock et mémoire nationale.

Dix ans plus tard, en 2013, Springsteen revient fouler la pelouse du Stade, confirmant un lien particulier avec le public français. Ces deux passages ont contribué à forger une relation quasi sacrée entre “le Boss” et ses fans hexagonaux. Pour l’enceinte de Saint-Denis, ce fut la preuve qu’elle pouvait aussi devenir un sanctuaire pour la mythologie rock américaine.

Nebraska’82 : Expanded Edition de Bruce Springsteen, disponible le 25 octobre.

Indochine : le rock français se met en scène.

Le 26 juin 2010, Indochine réalise un coup d’éclat : remplir à guichets fermés le Stade de France avec plus de 80 000 spectateurs, une première pour un groupe français. Porté par une énergie contagieuse et une scénographie démesurée, l’événement devient un moment de communion entre plusieurs générations de fans. Les “aventuriers” du pop-rock à tendance new wave marquent ainsi une étape décisive dans leur carrière. Le pari est gagné : démontrer que le rock hexagonal peut rivaliser avec les mastodontes internationaux.

Quatre ans plus tard, en 2014, le groupe revient pour un nouveau triomphe, confirmant son statut de légende vivante de la scène française. Ces dates ont contribué à repositionner Indochine comme un phénomène intergénérationnel, capable de fédérer à une échelle monumentale.

DJ Snake et son spectacle pyrotechnique

Avec DJ Snake, la France tient l’un de ses rares producteurs devenus icônes mondiales. Depuis l’explosif Turn Down for What (2013), réalisé avec Lil Jon, jusqu’au succès planétaire de Taki Taki (2018), le Parisien a façonné une signature hybride, nourrie de hip-hop, d’EDM et de sonorités latines.

Ses prestations au Stade de France sont à l’image de son esthétique : monumentales, pyrotechniques et conçues comme de véritables expériences sensorielles. Derrière les machines, il orchestre un dialogue constant entre cultures urbaines et dancefloors globaux. L’annonce de son “final show” en mai 2025 a résonné comme un adieu spectaculaire…

Something Wrong [single] de DJ Snake et Don Toliver, disponible.

Beyoncé & Jay-Z : un concert culte au Stade de France

Le 14 juillet 2018, jour de fête nationale, le couple le plus puissant de l’industrie musicale, Beyoncé et Jay-Z, enflamme le Stade de France lors de leur tournée On the Run II (2018). Le choix de la date, symboliquement forte, confère au concert une aura particulière, entre performance artistique et célébration populaire. En quelques jours, l’événement affiche complet, forçant l’organisation à ouvrir une seconde date pour répondre à la demande.

Le spectacle, pensé comme une fresque cinématographique, mêle mise en scène monumentale, imagerie de couple mythifié et catalogue de tubes planétaires. La complicité des deux artistes, sur scène comme dans la narration visuelle, fait de ce show une expérience totale. Le Stade devient, le temps d’un soir, l’épicentre mondial de la pop et du hip-hop. Depuis, il accueille régulièrement Beyoncé pour chacune de ses tournées internationales…

Cowboy Carter (2024) de Beyoncé, disponible.

 

BTS : la K-Pop sud-coréenne débarque en France.

En juin 2019, le phénomène planétaire BTS fait son entrée fracassante au Stade de France dans le cadre de sa tournée Love Yourself: Speak Yourself (2019). Pour leur premier passage dans cette enceinte, le groupe sud-coréen offre une performance spectaculaire, combinant chorégraphies millimétrées, pyrotechnie et interactions constantes avec un public survolté. La “BTS Army”, communauté mondiale qui avait déjà propulsé le groupe en tête du Billboard K-Pop en 2018, répond présente en masse.

Ce moment marque un tournant : jamais un groupe asiatique n’avait rassemblé une telle foule en Europe avec une telle ferveur. Le succès est tel que ces concerts sont immédiatement considérés comme historiques, tant par l’ampleur de la production que par l’énergie transmise.

Permission to Dance on Stage (live) de BTS, disponible.

Burna Boy : une figure incontournable de la scène nigériane

Figure majeure de la nouvelle scène nigériane, Burna Boy s’impose depuis Outside (2018) et African Giant (2019). Devenu l’un des architectes de l’afrofusion contemporaine, il croise les cadences de l’afrobeats, le souffle du reggae et du hip-hop, imposant un style incandescent qui rayonne bien au-delà du continent africain.

Le succès de Ye (2018) puis de Last Last (2022) a achevé de faire de lui une star globale, invitée sur les plus grandes scènes du monde. Sa venue au Stade de France en avril 2025 marque un jalon symbolique : jamais un artiste africain n’avait occupé seul un tel espace en France. À travers ses shows solaires, Burna Boy ne se contente pas de divertir : il redéfinit les contours de la pop mondiale et donne un souffle panafricain à la scène internationale.

D’autres artistes au Stade de France

D’autres artistes se sont également produits sur cette scène légendaire. Citons Johnny Hallyday (1998, 2009, 2012), les Rolling Stones (1998, 2006, 2007, 2014), Paul McCartney (2004), U2 (2009), Muse (2010, 2019), les Black Eyed Peas (2011), Madonna (2008, 2012), Rihanna (2013), Bruno Mars (2018) ou Ed Sheeran (2018).

David Guetta en concert au Stade de France le 13 juin 2026.
System of a Down en concert au Stade de France le 2 juillet 2026.