MorMor illustre son spleen dans un clip animé
Un an après la sortie de son dernier EP intitulé “Some Place Else” (2019), le canadien MorMor revient avec le clip de “Don’t Cry”, un nouveau projet animé vidé de ses couleurs, à l’image de la palette d’émotions ressenties par l’artiste durant la période de confinement.
Par Allan Lemarchand.
Piégé dans une journée sans fin. C’est l’image qu’a choisi le jeune canadien Seth Nyquist – mieux connu sous le nom de MorMor – pour traduire ses sentiments d’angoisse et d’emprisonnement ressentis durant la période de confinement. Avec le clip de Don’t Cry, l’artiste partage sa perception du monde, répétitive et monochrome, matérialisée en différentes teintes de gris. Enfermé entre les quatre murs de son appartement, une figure sans traits distinctifs – symbole d’une certaine universalité – s’adonne à un rituel quotidien qui semble répété à l’infini. Si quelques rayons de soleil parviennent à se glisser à travers la fenêtre, ces derniers créent un jeu d’ombres et forment un cercueil, une image sans équivoque qui vient soutenir les propos du chanteur : “Si je venais à mourir, nul ne me laisserait jamais partir/Le calme était tout ce que vous aviez jusqu’à présent, le futur est en feu.”
Découvert en 2015 avec son premier EP Live For Nothing, MorMor dévoile déjà à l’époque un son propre à son univers composé de teintes sombres, aux accents indie pop. Cinq ans plus tard, la notion clé pour aborder la proposition musicale de l’artiste canadien reste inchangée ; l’honnêteté, pure et dure. Multi-instrumentiste, l’artiste originaire de Toronto utilise la composition comme un réel exutoire à ses angoisses, enregistrant et produisant lui-même ses morceaux. Encensé par la critique, MorMor se place comme le nouveau prodige de la pop. En 2018, le site internet Pitchfork avait d’ailleurs classé son EP Heaven’s Only Wishful à la 58e place de sa compilation des meilleures sorties de l’année.
Don’t Cry, MorMor.