Les plus beaux moments des cérémonies des César
Alors que la 49e cérémonie des César approche – elle se tiendra le 23 février 2024-, Numéro revient sur les moments les plus émouvants de ces dernières décennies, de l’intervention poétique d’Isabelle Adjani aux larmes de Charlotte Gainsbourg et de Vanessa Paradis.
par Violaine Schütz.
Isabelle Adjani déclamant du Salman Rushdie aux César 1989
En 1989, lors de la cérémonie des César, l’immense actrice Isabelle Adjani remporte un troisième César pour son incarnation habitée de la sculptrice Camille Claudel dans le film du même nom (sorti au cinéma en 1988). Non seulement la star française éblouit les invités avec sa robe de princesse Yves Saint Laurent haute couture de l’été 1982, ses colliers de perles et ses boucles folles. Mais elle envoûte aussi l’assemblée par ses mots. En effet, la comédienne récite un extrait du livre Les Versets sataniques (1988) de l’écrivain Salman Rushdie, qui fait alors l’objet d’une fatwa.
Vanessa Paradis lutte contre les larmes aux César 1990
Elle n’a pas encore fêté sa majorité qu’elle reçoit déjà, en 1990, le César du « meilleur jeune espoir féminin » pour son rôle dans le bouleversant Noce blanche (1989) de Jean-Claude Brisseau (1989). Dans une sublime robe ajourée signée Azzedine Alaïa, Vanessa Paradis reçoit son prix avec beaucoup d’émotion, et peine à entamer son discours, envahie par des larmes de joie. “J’ai déjà pleuré aux Victoires, je ne vais pas pleurer aux César encore !” ironise-t-elle alors, avant de remercier ses collaborateurs et proches d’une voix tremblante. L’année suivante, la jeune actrice marquera, sans le vouloir, à nouveau l’histoire de la cérémonie…
La timidité touchante de Charlotte Gainsbourg aux César 1986
En 1986, lors de la cérémonie des César, Charlotte Gainsbourg, qui n’a que 14 ans, est chamboulée par l’émotion. La plus jeune césarisée de l’histoire de cette institution du cinéma français est récompensée pour sa prestation exceptionnelle d’adolescente qui cherche sa voie dans le film Claude Miller L’Effrontée. Sacrée « meilleur jeune espoir féminin », l’actrice et chanteuse, très timide, apparaît le visage masqué par ses cheveux et incapable de faire un discours. Comme ses parents, présents dans la salle – Jane Birkin et Serge Gainsbourg -, le public, attendri, a du mal à contenir ses larmes.
Le sacre de Jeanne Moreau aux César 1992
S’il ne s’agit ni du premier ni du dernier César que la grande actrice française Jeanne Moreau (1928-2017) recevra au cours de sa brillante carrière, sa montée sur scène en 1992 pour recevoir le prix de la « meilleure actrice » pour La Vieille qui marchait dans la mer (de Laurent Heynemann, sorti en 1991) marque les esprits. Autour d’elle, les applaudissements n’en finissent plus et l’émotion est palpable : tous savent qu’il se trouvent en présence d’une des légendes du cinéma français.
Avec retenue et élégance, la star accepte sa récompense qu’elle attribue à “son étoile, sa chance et son désir d’aller toujours plus loin, malgré toutes les embûches que cela comporte. » Nommées à ses côtés, les jeunes actrices Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Anouk Grinberg et Irène Jacob sont subjuguées face à une Jeanne Moreau qui leur dédie sa victoire.
Romane Bohringer rendant hommage au réalisateur disparu Cyril Collard aux César 1993
Aux César 1993, l’actrice Romane Bohringer, fille de Richard Bohringer, aurait du être aux anges. En effet, la comédienne y était récompensée par le prix du « meilleur jeune espoir féminin » pour son rôle poignant dans Les Nuits fauves (1992). Sauf que le réalisateur et acteur du film culte de toute une génération, Cyril Collard, vient de décéder quelques jours plus tôt de complications liées au sida. En larmes, l’héroïne de L’Amour flou (2018) parvient alors les mots justes pour lui rendre un bel hommage : « J’espère que t’es fière de moi Cyril. Si tu savais comme je suis fière d’avoir été ta Laura. C’est le plus beau cadeau qu’on m’ai fait dans ma vie. » Elle prend également le temps de remercier son entourage, notamment son père, qui lui aussi succombe à l’émotion.