Klaus Nomi, a new wave legend resurrected…
Plus de trente ans après sa sortie, le premier album de l’artiste allemand éponyme Klaus Nomi est réédité en vinyle par la maison de disques Real Gone Music. L’occasion de redécouvrir cette œuvre majeure d’un des personnages les plus iconiques de la scène new wave.
Par Matthieu Jacquet.
On connaît sa silhouette, son costume triangulaire en plastique noir et blanc, son grand nœud papillon. On se rappelle son visage pâle et fardé, celui d’un personnage énigmatique pouvant évoquer aussi bien un vampire qu’un mime ou un alien, comme il se qualifiait lui-même. On retient également sa voix lyrique et haut perchée, merveilleusement soulignée par sa désormais notoire interprétation d’un extrait de l’opéra King Arthur de Purcell rebaptisé The Cold Song. Toutefois, plus de trente ans après son décès, cet artiste allemand dont la carrière n’a pas excédé cinq années, reste encore bien mystérieux.
Fort d’un apprentissage de la musique classique et du chant lyrique en tant que contre-ténor [voix masculine située dans le registre aigu du ténor], Klaus Sperber, de son vrai nom, fait ses débuts sur scène à New York dans les années 70. Sa rencontre avec David Bowie, qui l’invitera à le rejoindre comme choriste en 1979, lui vaudra une visibilité non négligeable. Deux ans plus tard, il sort son premier album, sobrement intitulé Klaus Nomi.
Certifié disque d’or en France, Klaus Nomi sera réédité en vinyle par la maison de disques Real Gone Music le 14 juin prochain. Dès sa sortie en 1981, l’opus annonçait l’univers si singulier du musicien, fondé sur sa technique de chanteur d’opéra mâtinée d’influences rock. De cette combinaison naquit alors une musique froide aux accents dramatiques indéniablement liée au courant new wave, en plein essor à l’époque. En 1983, un an après la sortie de son deuxième album, Simple Man, Klaus Nomi est emporté à l’âge de 39 ans : il est l’une des premières victimes célèbres de ce que l’on appellera par la suite le sida. S’il n’a pu réaliser que deux albums de son vivant, son originalité et son talent feront néanmoins de lui une icône de son époque. Comme le rappelait justement Benoît Sabatier, ancien rédacteur en chef adjoint du magazine Technikart : “Toute l’histoire du rock s’est construite sur la transgression. Jim Morrison qui montre sa bite, Iggy Pop, Divine, Klaus Nomi, David Bowie… des artistes panthéonisés, qui, à chaque fois, ont été transgressifs.” Quinze ans après la sortie du documentaire The Nomi Song retraçant l’histoire de ce musicien hors norme, la réédition de cet album phare nous replonge dans une œuvre aussi brève qu’intense.
Klaus Nomi de Klaus Nomi, réédition en vinyle le 14 juin (Real Gone Music).