« J’étais le vilain petit canard » : Clara Luciani se dévoile (sans filtre) dans un documentaire sur Prime Video

Après Jennifer Lopez, Lady Gaga, Beyoncé ou encore Angèle, c’est au tour de Clara Luciani d’avoir droit, à tout juste 30 ans, à son documentaire. Intitulé Clara Luciani : ça commence comme ça et diffusé dès le mercredi 8 février 2023 sur Prime Video, le film retrace le parcours de l’auteure-compositrice-interprète et musicienne française, de l’enfance à Martigues à ses concerts (complets) à l’Accor Arena de Paris. “Ce qui me plairait, explique d’emblée la chanteuse, c’est que ce documentaire donne de l’espoir, qu’on se dise ce n’était pas gagné pour elle mais elle l’a fait, du coup nous aussi on peut le faire.”

Clara Luciani : ça commence comme ça, un documentaire riche en images d’archives inédites

Et on peut dire que le pari est réussi. Philippe Lézin, le réalisateur du documentaire, démontre à l’aide d’interviews de Clara Luciani, de ses proches et de ses collaborateurs, ainsi que de vidéos et d’images d’archives émouvantes de la chanteuse enfant, qu’elle revient de loin. Et qu’on peut très bien avoir été impopulaire à l’école et briller une fois adulte, en enchaînant les tubes, remportant des Victoires de la musique et en faisant la couverture des magazines. 

Clara Luciani, une artiste lumineuse, rongée par les complexes

Les moments les plus touchants du documentaire ne sont pas ceux où on voit la musicienne accoucher de son deuxième album Cœur (2021), en studio, en plein Covid, ni ceux où elle illumine son public lors de sa dernière tournée (le « Respire encore Tour« ). C’est dans les moments intimes où Clara Luciani raconte qu’elle a été victime de harcèlement scolaire (on a déposé des punaises sur sa chaise et on lui a jeté des cailloux dans la cour de récréation) à cause de sa taille (1m73 à l’âge de 8 ans) et de sa voix, qu’elle touche au cœur. L’auteure du puissant et autobiographique J’sais pas plaire (2021) explique s’être dit, très tôt dans sa vie : « Ça ne passera pas par le physique, c’est fichu, alors comment les séduire ? » Elle confie aussi : « J’étais le vilain petit canard.« 

« Aucun plan ne me met en valeur. » Clara Luciani

Clara Luciani se tourne dès l’enfance vers l’humour, faisant le show pour sa famille. Si elle est devenue cette liane sublime vêtue de costumes Gucci étincelants, la chanteuse continue de se voir toujours, quand elle se regarde, comme « la mal aimée de l’école. » En regardant un retour caméra, « la fille qui ne s’aime jamais assez » (comme la décrit l’un de ses producteurs) clame devant ses équipes, pleine de doutes : « Aucun plan ne me met en valeur. » L’artiste révèle également être très mal à l’aise avec les photos, notamment les selfies que ses fans lui réclament dans la rue. « Mon image, avoue l’auteure de La Grenade (2017), il ne faut pas trop que j’y sois confrontée. J’ai du mal quand des proches prennent des photos à Noël alors imagine un peu quand on me demande un selfie dans la rue. Je suis extrêmement mal à l’aise avec ça… » 

Celle qui se sert de sa notoriété pour s’engager (notamment auprès de La Maison des femmes de Marseille) est consciente qu’elle peut, à cause de ses complexes, renvoyer l’image d’une diva : « Ce n’est pas parce que je suis désagréable ou que j’ai pris la grosse tête, c’est juste que je suis mal à l’aise avec les photos. C’est comme ça. » Ce documentaire, qui peut sembler précoce en raison de la courte discographie de l’artiste (deux albums, certes certifiés triple disques de platine), a pour principale qualité de donner du baume au cœur aux nombreux adolescents et adolescentes qui souffrent à cause de leur non adéquation aux normes. Le film montre, à ceux qui en doutaient encore, que la différence est une force et que c’est elle qui transforme des chansons en hymnes. 

Clara Luciani : ça commence comme ça (2023) de Philippe Lézin, disponible sur Prime Video le 8 février 2023.