Grâce à The Batman, le groupe culte Nirvana ressuscite dans les charts
Trente ans après sa sortie, l’un des plus beaux titres de Nirvana, Something in the Way, connaît une renaissance en haut des charts grâce à son omniprésence envoûtante dans le blockbuster The Batman de Matt Reeves.
Par Violaine Schütz.
Numéro 1 au box office avec 1,8 millions d’entrées réalisées en France en moins d’un mois, le très sombre The Batman de Matt Reeves a su conquérir le public comme la critique. Il s’est même attiré les louanges de Kanye West sur les réseaux sociaux. Résultat ? Son influence se fait déjà sentir profondément, notamment musicalement. Sa bande-son bat en effet des records d’écoute, même si la chanson qu’on entend plusieurs fois dans ces nouvelles aventures du chevalier noir a plus de trente ans. En effet, ce sont les notes lancinantes et fascinantes de Something in the Way de Nirvana, un morceau présent sur l’album Nevermind (1991) qui illustre les images de Robert Pattinson en proie à ses démons (et à ceux du monde).
Le titre qui n’était pas sorti en single à l’époque connaît depuis que le film est diffusé au cinéma (soit depuis le 2 mars dernier) un regain d’engouement. Selon Spotify, le nombre d’écoutes a progressé de 1200% une semaine après l’apparition du film de super-héros dans les salles obscures. La chanson du groupe phare du grunge figure également parmi les titres les plus recherchés sur Shazam (dans le top 10 mondial). Quant à l’album culte Nevermind, qui fêtera ses trente ans avec la sortie d’un beau coffret anniversaire le 27 mai prochain, il s’est hissé dans le top des meilleures ventes de CD et vinyles d’Amazon ces dernières semaines. Écoulé depuis à plus de 35 millions d’exemplaires depuis sa sortie en 1991, ce chef-d’œuvre qui a encapsulé avec brio le sentiment de colère adolescente reste l’un des disques de rock les plus importants de ces trente trois dernières décennies.
Concernant Something in the Way, qui figure à la toute fin de Nevermind, il s’agit de l’un des morceaux les plus intimistes et calmes écrits par le groupe. En effet, Kurt Cobain y chanterait ce qu’il a ressenti la période de sa vie où – adolescent – il aurait dormi sous un pont situé près de la rivière Wishkah, à Aberdeen (Washington), soit non loin de chez lui. Il fuyait alors les disputes de ses parents ainsi qu’un environnement délétère. La ballade poignante, d’une grande simplicité technique (deux accords tournent en boucle), a été joué lors de l’enregistrement sur une guitare de mauvaise qualité et légèrement désaccordée, ce qui a rendu difficile le placement de la basse. Désespérée et sublime, la chanson est l’une des préférées des fans de Nirvana et sa noirceur colle aussi bien à The Batman et à son héros torturé qu’à nos temps troublés.
Nevermind (réédition du 30e anniversaire) de Nirvana, coffret comprenant 8 vinyles et un livre, disponible le 27 mai prochain.