Rencontre avec Victor Belmondo, nouvel espoir du cinéma français
Dans le film Vivre, mourir, renaître au cinéma ce mercredi 25 septembre 2024, l’acteur français Victor Belmondo (Bardot, Envole-moi, Elle & lui et le reste du monde), petit-fils de Jean-Paul Belmondo, s’illustre avec brio dans le registre du drame en endossant le rôle très sensible de Cyril Varga, un photographe séropositif qui entretient une relation amoureuse avec Sammy, un jeune père incarné par Théo Christine. Rencontre avec l’un des nouveaux espoirs du cinéma français.
propos recueillis par Nathan Merchadier.
L’interview de l’acteur Victor Belmondo, à l’affiche du film Vivre, mourir, renaître
Numéro : Dans le très beau film Vivre, mourir, renaître (2024) de Gaël Morel, vous vous plongez avec une justesse déconcertante dans le personnage de Cyril Varga, un photographe séropositif. Que pouvez-vous nous dire de ce rôle ?
Victor Belmondo : C’est un très beau film dont je suis très fier, dans lequel j’incarne un personnage qui m’a profondément ému. Je pense d’ailleurs que je n’avais jamais donné autant à un long-métrage avant cela. C’est un film qui se passe dans les années 90 et qui parle du Sida. Je joue avec Théo Christine et Lou Lampros, avec lesquelles j’ai vraiment vécu quelque chose de très fort sur le plateau. C’était une belle aventure avec des rencontres très particulières.
En 2023, vous avez incarné l’acteur Roger Vadim dans la série Bardot. Était-ce un challenge de se plonger dans la peau d’un personnage ayant déjà existé ?
C’était la première fois que je jouais un personnage qui avait déjà existé et je n’ai pas du tout voulu rentrer dans le mimétisme. Je n’avais pas envie me mettre à marcher ou à parler comme lui. L’important, c’était de le respecter et de ne rien faire de trop différent de son caractère. Pour cela, je me suis replongé dans ses films, en lisant ses interviews, en regardant des documentaires. C’est quelqu’un qui a existé, donc il faut aussi respecter sa mémoire. Le travail de documentation était génial et passionnant et m’a permis de découvrir un homme fascinant.
“Je n’ai pris conscience qu’assez tard, que je venais d’une famille médiatisée.” Victor Belmondo
Était-ce difficile de grandir et d’évoluer dans une famille très médiatisée ?
Avec mes frères, je pense que nous avons été assez protégés. Je n’ai pris conscience qu’assez tard que je venais d’une famille médiatisée et qu’il y avait des membres de ma famille qui étaient connus. Mes parents m’ont éduqué dans un mode de vie assez éloigné des médias. Et puis, je ne suis pas non plus le fils de Johnny Hallyday. Il n’y avait pas des dizaines de photographes autour de chez nous.
Y a-t’il des conseils que votre grand-père Jean-Paul Belmondo vous a donné et qui vous ont marqué ?
Nous allions souvent voir des films ensemble mais il n’était pas de ceux qui théorisent le cinéma. C’est quelqu’un qui avait une immense culture cinématographique, qui a travaillé avec d’immenses réalisateurs, mais il allait voir de tout. Et d’ailleurs, c’est à l’image de sa carrière. Il a aussi bien travaillé avec des grands auteurs qu’il n’a tourné dans des films très populaires. Je pense que si j’ai pris quelque chose de ses goûts, c’est cet éclectisme-là et cette absence de snobisme sur quelconque genre de cinéma. Et aussi une immense curiosité.
Quel est votre film préféré de sa filmographie ?
Sans hésiter, Un singe en hiver (1962) d’Henri Verneuil.
“Quand Harry rencontre Sally (1989) ou encore Love Actually (2003) font partie des films qui ont marqué des générations”. Victor Belmondo.
Plus tôt dans l’année, vous étiez à l’affiche de la comédie romantique Elle & lui & le reste du monde (2024). Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter le rôle de Marco ?
J’ai tout de suite trouvé le projet très original car c’est un film qui possède une identité forte. La première scène dure 20 minutes et dans le scénario, elle s’étend sur une trentaine de pages. Je me suis donc demandé si ce film allait être un huis clos ou s’il serait simplement centré sur un appel téléphonique. De plus, le personnage de Marco m’a touché par son innocence car il est très pur, ce qui est assez rare. On se demande toujours quelles sont les failles de nos personnages. Lui, ses failles, ce sont ses qualités, car il veut trop bien faire.
Partagez-vous des similitudes avec ce personnage ?
Je me retrouve dans sa maladresse et dans son empathie, c’est pour cela qu’il m’a touché. Parfois, mon empathie, surtout avec les gens proches de ma famille, me pousse à aller trop loin et à me mettre dans des situations indélicates.
Êtes-vous par ailleurs un grand fan des comédies romantiques ?
Je dois vous avouer que je ne suis pas un immense consommateur de comédies romantiques. Mais j’ai quand même quelques petites références : Quand Harry rencontre Sally (1989) ou encore Love Actually (2003). Ça fait partie des films qui ont marqué des générations. Après, j’aime tout ce qui se fait au cinéma et je vais voir beaucoup de films.
Vous allez prochainement incarner un membre de la BRI dans Bastion 36, une production signée Olivier Marchal et produite par Netflix. Comment vous êtes-vous préparé à endosser ce rôle très musclé ?
Le tournage de ce film était complètement nouveau pour moi. J’ai eu l’impression de recommencer quelque chose et de réapprendre mon métier. J’ai eu très peu de temps pour me préparer alors qu’il y a beaucoup de scènes de combats dans le film. J’ai aussi pris beaucoup de masse car j’étais très fin à ce moment-là. Je n’avais pas envie d’être trop gringalet pour un rôle de cette trempe. Je suis allé au stand de tir et puis j’ai énormément répété pour les cascades et les scènes de bagarre. Tous les jours, du matin au soir, six jours sur sept… Mais c’était nécessaire pour essayer d’atteindre un minimum de crédibilité. Je répétais mes scènes de combats en les apprenant par cœur, comme des chorégraphies de danse.
Dans un autre registre, vous serez prochainement à l’affiche d’une comédie musicale intitulée Joli Joli (2024) avec Clara Luciani…
Dans ce film, j’expérimente encore autre chose. J’ai chanté alors que je ne l’avais jamais fait de ma vie. Rétrospectivement, cette année a été assez intéressante en terme de découvertes. J’ai appris de nouvelles choses et j’ai tourné des longs-métrages appartenant à des registres qui m’étaient jusqu’alors inconnus…
Le film Vivre, mourir, renaître (2024) de Gaël Morel, avec Victor Belmondo, Lou Lampros et Théo Christine, actuellement au cinéma. Le film Elle & lui et le reste du monde (2024) avec Victor Belmondo et Galatéa Bellugi, disponible sur Canal VOD.