6 déc 2024

Pourquoi Anya Taylor-Joy, l’actrice de Furiosa, nous fascine autant

Quatre ans après le succès fulgurant de la passionnante mini-série Netflix Le Jeu de la dame, le nom d’Anya Taylor-Joy, 28 ans, est partout. L’ambassadrice internationale de Dior pour la mode et pour la beauté aperçue dans Dune, deuxième partie était au Festival de Cannes en mai dernier pour défendre le cinquième volet de la saga Mad Max, intitulé Furiosa. Alors que le film est diffusé ce vendredi 6 décembre 2024 sur Canal+, portrait d’une ancienne adolescente harcelée devenue l’une des filles les plus populaires au monde.

Anya Taylor-Joy dans Mad Max : Furiosa (2024). © 2024 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.
Anya Taylor-Joy dans le film Furiosa : une saga Mad Max (2024) © Warner Bros.

Quand l’excellente mini-série Le Jeu de la dame est apparue sur Netflix il y a quatre ans, l’engouement fut tel que les échiquiers se sont arrachés, tout comme les vêtements sixties et la couleur de cheveux rousse flamboyante de l’héroïne, devenue la plus prisée de 2020.

Mais Le Jeu de la dame a aussi hissé en un temps record Anya Taylor-Joy, qui incarne une joueuse d’échecs prodige en proie aux addictions, en l’un des noms les plus demandés d’Hollywood. L’actrice, qui enchaîne les projets – Amsterdam, Le Menu et Dune, deuxième partie de Denis Villeneuve, aux côtés de Timothée Chalamet et Zendaya – défendait au Festival de Cannes 2024, le film Furiosa. Une nouvelle aventure féroce et musclée (diffusée sur Canal+ ce vendredi 6 décembre 2024) qui prouve qu’elle joue dans la cour des grands.

Anya Taylor-Joy, héroïne du Jeu de la dame, a passé beaucoup de temps à l’école à pleurer dans les toilettes

Dans ce long-métrage d’horreur fantastique Last Night in Soho (2021) d’Edgar Wright (Baby Driver), à la fois sombre, gore et pop, l’actrice incarne une apprentie chanteuse sexy et badass des années 60 qui finit par vendre ses charmes plutôt que de se produire sur scène, sous l’influence d’un manager machiavélique. Pas à un talent près, Anya Taylor-Joy y déploie un charisme phénoménal tout en démontrant qu’elle sait chanter et danser. Cette versatilité ne date pas d’hier.

Passer d’une aventure (et d’une contrée) à l’autre semble inscrit dans les gènes de la jeune fille. Née à Miami, Anya Taylor-Joy, qui appartient à une fratrie de six enfants, a pour mère une psychologue d’origines espagnole et anglaise qui a vu le jour en Zambie. Tandis que son père est un ancien banquier argentino-écossais né à Buenos Aires, qui a changé de vie pour se consacrer au motonautisme. La famille a vécu en Argentine quand Anya Taylor-Joy n’était encore qu’un bébé puis à Londres.

Anya Taylor-Joy pour la promotion du film Furiosa (2024) © Warner Bros.
Anya Taylor-Joy pour la promotion du film Furiosa (2024) © Warner Bros.

Têtue, la petite fille, réfractaire à l’Angleterre, a continué à ne parler qu’espagnol jusqu’à l’âge de huit ans. Dans les pages du Evening Standard, elle confiait en 2017 : “L’Argentine est un endroit tout vert et il y avait des chevaux et des animaux partout. Tout d’un coup, j’étais dans une grande ville et je ne parlais pas la langue. Je n’avais pas vraiment l’impression de m’intégrer quelque part. J’étais trop anglaise pour être argentine, trop argentine pour être anglaise, trop américaine pour être quoi que ce soit. Les enfants ne me comprenaient tout simplement (…). J’étais enfermée dans des casiers. J’ai passé beaucoup de temps à l’école à pleurer dans les toilettes.

L’enfance de l’Américano-Britannique est marquée par des hauts et des bas, entre pratique du ballet pour canaliser son trop plein d’énergie et harcèlement scolaire subi dès l’âge de quatorze ans, qui la pousse à partir loin (New York) et à quitter l’école deux ans plus tard.

L’actrice a été repérée par la casteuse qui a découvert Kate Moss

C’est aux États-Unis qu’Anya Taylor-Joy prend des cours de comédie, comme une échappatoire aux agressions quotidiennes subies dans la cour d’école. La vengeance sur ses petits camarades attendra un peu. Trois ans après son départ pour la Big Apple, la jeune fille alors âgée de dix-sept ans est de retour à Londres. Elle se fait alors repérée dans la rue, devant un magasin de mode, par la casteuse Sarah Doukas, la femme qui a découvert Kate Moss, et signe illico dans une agence de mannequins.

Les étoiles semblent désormais alignées pour la Londonienne, qui lors d’une séance photo avec des acteurs de la série Downton Abbey confie à l’un des comédiens, Allen Leech, son désir de cinéma. Telle une bonne fée, ce dernier l’oriente vers son agent artistique. La carrière d’Anya Taylor-Joy débute alors en demi-teinte, par une apparition dans la comédie d’horreur bas de gamme Vampire Academy (2014). Et sa scène est coupée au montage. Un mal pour un bien ?

Anya Taylor-Joy pour la promotion du film Furiosa (2024) © Warner Bros.

Anya Taylor-Joy, la révélation ensorcelante de The Witch

Après cette incartade oubliable, l’actrice va enchaîner les séries et les films intéressants aux univers visuels forts. On la voit dans la série fantastique Atlantis (2014),le film d’horreur The Witch (2015) quila révèle au grand public, le long-métrage de science-fiction Morgane (2016) puis dans le biopic Barry (2016) qui relate la jeunesse de Barack Obama. La lauréate du Trophée Chopard (à Cannes, en 2017) désormais ambassadrice monde de Dior pour la mode et la beautéattire presque toujours l’admiration de la critique avec son jeu habité.

Mutine, juvénile, gracieuse et dégageant parfois une noirceur fascinante, la beauté étrange et rétro, très vieil Hollywood, de l’actrice évoque à la fois Christina Ricci, Mia Farrow et Bette Davis. De quoi lui attirer des rôles d’héroïne à l’aura gothique, comme celui d’une adolescente victime d’un ravisseur aux personnalités multiples dans le thriller Split (2017) de M. Night Shyamalan ou des apparitions hantées dans le film d’horreur espagnol Le Secret des Marrowbone (2017) ou l’émouvante mini-série historique Miniaturiste (2017).

Anya Taylor-Joy à la première de Dune, deuxième partie au Lincoln Center, le 25 février 2024 à New York. © Dia Dipasupil / FilmMagic. - furiosa
Anya Taylor-Joy à la première de Dune, deuxième partie au Lincoln Center, le 25 février 2024 à New York. © Dia Dipasupil / FilmMagic.

De Peaky Blinders à Dune, deuxième partie et Furiosa : des films aux univers forts

Après avoir joué dans Radioactive (2020), le biopic de Marjane Satrapi consacré à Marie Curie, la série culte Peaky Blinders (saison 5, 2019) aux côtés de Cillian Murphy, et une nouvelle adaptation de Jane Austen, Emma. (2020), rien ne semble arrêter l’actrice. On fait appel à elle à la fois pour un blockbuster (le Marvel Les Nouveaux Mutants sorti l’an dernier) ou pour une série audacieuse comme Le Jeu de la dame (2020) qui lui vaut un Golden Globe de la meilleure actrice dans une mini-série. Éclatante dans Last Night in Soho (2021), on ne verra qu’elle sur les écrans dans les années à venir. 

L’artiste a en effet joué dans The Northman (2022), qui conte l’histoire d’une vengeance se déroulant chez les Vikings, en Islande, au Xe siècle, et dans Amsterdam (2022) avec Christian Bale, Taylor Swift, Margot Robbie et Rami Malek. Celle qui possède un passeport américain, un autre britannique ainsi que la résidence argentine a aussi brillé dans la comédie noire Le Menu (2022). 

Dans les colonnes de Numéro, l’actrice confiait à propos de ses choix de rôles et du Menu : “Je pense que les personnages vous choisissent autant que vous les choisissez. Je vois définitivement une corrélation dans tous les personnages que j’ai joués, dans le sens où ce sont généralement des outsiders qui se révoltent et utilisent leur intelligence pour triompher d’une situation dans laquelle ils se trouvent. Ce qui est toujours amusant parce que cela signifie que vous vous embarquez dans un voyage avec eux, avec une nette évolution entre le moment où vous commencez et celui où vous arrivez à la fin. Mais oui, j’ai aimé que Margot (du film Le Menu) soit piquante et qu’elle ne semble vraiment pas se soucier de ce que les autres pensent d’elle. C’était fun à jouer.

Anya Taylor-Joy en Dior à l'avant-première de Dune: Part Two (Dune, deuxième partie), à Londres, le 15 février 2024. Photo par Samir Hussein/WireImage via Getty Images.
Anya Taylor-Joy en Dior à l’avant-première de Dune: Part Two (Dune, deuxième partie), à Londres, le 15 février 2024. Photo par Samir Hussein/WireImage via Getty Images.

Une incursion dans un film de Romain Gavras

Mais les projets les plus importants de la comédienne pourraient voir le jour seulement cette année. L’actrice joue en effet un petit rôle dans le film Dune, deuxième partie de Denis Villeneuve (qui sort ce mercredi 28 février 2024). Un long-métrage ambitieux qui a donné lieu à des apparitions hypnotiques en robes sculpturales aux avant-premières du film (Dior, Maison Margiela Artisanal) de la part de cette artiste caméléon qui devrait muer d’ici peu en immense star…

Une prophétie qui pourrait se concrétiser dans les années à venir. Après avoir crevé l’écran dans le préquel de Mad Max: Fury Road, Furiosa en 2024, dans un rôle autrefois interprété par Charlize Theron, l’actrice va enchaîner les tournages. Entre Sacrifice, le prochain film de Romain Gavras, le thriller Netflix How to Kill Your Family et deux projets ambitieux pour Apple TV+, le visage magnétique d’Anya Taylor-Joy va nous hanter encore longtemps…

Furiosa : une saga Mad Max (2204) de George Miller, avec Anya Taylor-Joy, diffusé le 6 décembre 2024 sur Canal+.