22 oct 2025

7 films de vampires à (re)voir pour Halloween

Thirst de Park Chan-wook, Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch ou l’improbable Vampire humaniste cherche suicidaire consentant d’Ariane Louis-Seize… Découvrez sept films de vampires à voir absolument à quelques jours de la fête d’Halloween.

  • par La rédaction.

  • Publié le 22 octobre 2025. Modifié le 27 octobre 2025.

    La bande-annonce de Dracula (2025) de Luc Besson.

    Dracula, une nouvelle adaptation de l’œuvre culte signée Luc Besson

    On croyait tout connaître du vampire. Pourtant, voilà que Luc Besson resurgit en 2025, soit deux ans après le controversé Dogman (2023) pour s’attaquer à un personnage emblématique de la littérature et du cinémaDracula. Dans son récit, le vampire apparaît encore comme un prince condamné, errant dans une solitude glaciale. Loin du sang facile et des cris convenus, le réalisateur français explore les profondeurs mélancoliques du gothique.

    Luc Besson se confronte en effet au monument littéraire de l’écrivain irlandais Bram Stoker, son Dracula de 1897. Comme toujours, il voit grand : 45 millions d’euros, une Europe ravagée par la guerre, les passions et la foi. Caleb Landry Jones, acteur au visage torturé, offrira-t-il au prince des ténèbres une humanité bouleversante ? Autour de lui, Zoë Bleu, Christoph Waltz et Matilda De Angelis complètent un casting ambitieux.

    Quels sont les meilleurs films de vampires ?

    Parmi les chefs-d’œuvre du cinéma vampirique, il aurait été juste d’évoquer le Nosferatu (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau, œuvre obsédante, ainsi que son remake de Robert Eggers. Dracula (1958), porté par Christopher Lee, demeure une référence gothique incontournable.

    Le subtil Vampyr (1932) de Carl Theodor Dreyer, la poésie macabre de Let the Right One In (2008), le raffinement queer de The Hunger (1983), l’énergie sauvage de Near Dark (1987) et la fougue adolescente de The Lost Boys (1987) méritent tout autant d’être redécouverts… Mais voici notre sélection subjective des meilleurs films sur le mythe du vampire à quelques jours d’Halloween.

    La bande-annonce d’Aux Frontières de l’Aube (1987).

    Aux Frontières de l’aube de Kathryn Bigelow

    Sorti en (1987) sous le titre original Near Dark, Aux Frontières de l’aube marque la première incursion de Kathryn Bigelow dans le film de genre. Il s’agit aussi de l’un des plus grands films de vampires des années 80, bien qu’il ait longtemps été éclipsé par The Lost Boys de Joel Schumacher, sorti la même année. Ici, le vampirisme se confond avec une errance américaine : une troupe de vampires nomades sillonne les routes désertiques dans un pick-up, comme une version pervertie de la famille.

    Kathryn Bigelow injecte dans ce récit d’amour et de sang une puissance visuelle crépusculaire, à mi-chemin entre western et film noir. La lumière y est toujours sur le point de mourir, les corps suintant de désir et de fatalité. C’est l’acteur Bill Paxton qui incarne Severen, un vampire-biker dément à la jubilation quasi shakespearienne. Un film sec, nerveux, d’une beauté toxique.

    Aux Frontières de l’aube (1897) de Kathryn Bigelow, disponible en DVD et VOD.

    La bande-annonce d’Entretien avec un vampire (1994).

    Entretien avec un vampire avec Brad Pitt et Tom Cruise

    Sorti en (1994), Entretien avec un vampire reste, aujourd’hui encore, le chant le plus opératique du cinéma vampirique hollywoodien. Neil Jordan, adaptant l’œuvre d’Anne Rice, y orchestre une fresque baroque où le sang est à la fois poison, dépendance et éternité. Tom Cruise, sublime de cruauté feinte, donne à Lestat une ambiguïté presque théâtrale, face à Louis, incarné par Brad Pitt, un personnage éternellement déchiré entre morale et désir.

    Le film embrasse l’ampleur romanesque du XIXe siècle pour mieux la faire éclater dans une esthétique gothique flamboyante. À l’heure des vampires dédramatisés, cette œuvre demeure un sommet de lyrisme noir.

    Entretien avec un vampire (1994) de Neil Jordan, disponible sur Netflix et HBO Max.

    Only Lovers Left Alive (2013) de Jim Jarmusch.

    Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch

    Avec Only Lovers Left Alive (2013), Jim Jarmusch offre au vampire une version élégiaque, élégante, presque immobile. Le couple formé par Tilda Swinton et Tom Hiddleston, amoureux maudits et cultivés, traverse les siècles comme on traverse une bibliothèque.

    À Détroit et Tanger, les lieux sont des vestiges, les sons sont brumeux, et la lumière, toujours filtrée, semble malade. Jim Jarmusch filme la vampirisation comme une métaphore de l’art : vivre éternellement, oui, mais à quel prix ? Loin de l’horreur, ce sont le spleen, l’ironie et la décadence douce qui dominent. Un poème visuel envoûtant.

    Only Lovers Left Alive (2013) de Jim Jarmusch, disponible sur Canal VOD.

    La bande-annonce de Dracula (1992) de Francis Ford Coppola.

    Dracula de Francis Ford Coppola

    Sorti en (1992), le film Dracula de Francis Ford Coppola reste un délire visuel et sonore, baroque jusqu’à l’excès et fidèle au roman de Bram Stoker. Gary Oldman, brillant et hallucinant, incarne un comte déchiré entre cruauté et passion. Le film multiplie les effets de style analogiques, presque artisanaux, dans une célébration du cinéma d’avant la CGI.

    La sexualité y est frontale, perverse et stylisée à l’extrême. Rarement le vampire n’a été aussi sensuel, romantique et grotesque à la fois. Coppola fait du mythe une tragédie shakespearienne trempée dans le sang, l’érotisme et le gothique. Certainement l’un des meilleurs films de vampires de l’histoire.

    Dracula (1992) de Francis Ford Coppola disponible sur Netflix.

    La bande-annonce d’A Girl Walks Home Alone at Night (2014) d’Ana Lily Amirpour.

    A Girl Walks Home Alone at Night

    Premier film de la réalisatrice américaine d’origine iranienne Ana Lily Amirpour, A Girl Walks Home Alone at Night (2014) marie western spaghetti, néo-noir et fable féministe dans une esthétique noir et blanc d’une rare beauté. L’Iran y devient un territoire fantasmé, presque spectral, où une femme vampire solitaire rôde à la recherche de justice ou de tendresse.

    Le film comporte peu de dialogues, mais chaque plan est une énigme sensorielle. Quant à la musique, omniprésente, elle fait corps avec la mise en scène. On pense à Jim Jarmusch, mais aussi au regretté David Lynch. Ana Lily Amirpour trace toutefois une ligne propre : la vengeance y est silencieuse, les morsures métaphores, et la nuit infiniment belle.

    A Girl Walks Home Alone at Night (2014) d’Ana Lily Amirpour, disponible en DVD et VOD.

    La bande-annonce de Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (2023) d’Ariane Louis-Seize.

    Vampire humaniste cherche suicidaire consentant

    Avec ce titre à rallonge, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (2023) d’Ariane Louis-Seize évoque d’emblée une bulle de poésie morbide. Le film québécois suit une jeune vampire végétarienne en formation, en pleine crise identitaire. Son malaise se heurte à celui d’un adolescent suicidaire qu’elle rencontre, et une forme d’amour étrange naît. La mise en scène douce et minimaliste contraste avec la dureté des sujets abordés : solitude, mort choisie, culpabilité. Ce n’est jamais pesant, toujours léger, souvent drôle. Une véritable bouffée d’air nocturne, entre coming-of-age et conte gothique doux-amer.

    Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (2023) d’Ariane Louis-Seize, disponible en DVD et VOD.

    La bande-annonce de Thirst, ceci est mon sang (2009) de Park Chan-wook

    Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook

    Dans Thirst (2009), Park Chan-wook mêle tragédie chrétienne, pulsions sexuelles et satire noire. Dans cette version coréenne du mythe vampirique, un prêtre, contaminé lors d’une expérience médicale, se transforme en créature de la nuit. Dès lors, sa foi, son désir et sa culpabilité s’entrechoquent violemment. Le style de Park Chan-wook est, comme toujours, virtuose et imprévisible : les cadrages décentrés, les éclats d’humour noir, les jaillissements de violence et les silences lourds forment une œuvre aussi dérangeante qu’hypnotique. Qu’interroge ce film ? La morale, le corps, le péché – tout ce que le vampire incarne depuis toujours, mais ici avec une ferveur renouvelée.

    Thirst (2009) de Park Chan-wook, disponible sur Arte France.