Pourquoi il faut absolument voir le film Life of Chuck avec Tom Hiddleston
Avec Life of Chuck, son huitième long-métrage en tant que réalisateur, Mike Flanagan délaisse les codes traditionnels de l’horreur pour signer une œuvre lumineuse et bouleversante questionnant notre existence. Adaptée d’une nouvelle de Stephen King publiée en 2020, cette fresque intime s’appuie sur un scénario audacieux et une interprétation toute en finesse de l’acteur Tom Hiddleston. Voici notre chronique du film, au cinéma depuis ce mercredi 11 juin 2025.
par Nathan Merchadier.
Dès les premières minutes, le nouveau long-métrage de Mike Flanagan frappe fort. La ville de Los Angeles en Californie s’effondre, les oiseaux tombent du ciel. Internet est down, et sur tous les écrans, une étrange inscription s’affiche : “39 ans formidables. Merci Chuck.” Alors que la fin du monde semble bien proche, la ville entière cherche à savoir d’où vient ce fameux Chuck dont le visage s’étale soudainement sur tous les panneaux publicitaires…
Life of Chuck, le nouveau film émouvant de Mike Flanagan
Mais plutôt que d’en faire l’énigme centrale de son nouveau film, Mike Flanagan (The Haunting of Hill House) adopte une narration à rebours. Inspiré d’une nouvelle de Stephen King (Si ça saigne, 2020), le film déroule en trois actes la vie d’un homme ordinaire. Celle de Charles Krantz, un comptable introverti, discret et profondément humain. Un héros brillamment incarné par le génial acteur britannique Tom Hiddleston.
Le cinéaste, que l’on connaissait surtout pour ses récits hantés (Doctor Sleep, Jessie, Sermons de minuit), transforme ici une nouvelle aux contours minimalistes en une odyssée émotionnelle et douce-amère, qui embrasse le fantastique sans jamais s’y abandonner totalement. Il y a bien des fantômes dans Life of Chuck, mais ce sont ceux du passé, de l’enfance, de l’amour perdu, des souvenirs qui flottent.
Tom Hiddleston, cœur battant d’un long-métrage inclassable
Ce qui frappe dans Life of Chuck, au-delà de sa structure singulière, c’est peut-être sa capacité à émouvoir sans toujours chercher à le faire par tous les moyens. Mike Flanagan évite la tentation du spectaculaire pour privilégier la simplicité des petits gestes, des regards, des silences.
L’acteur Tom Hiddleston (Loki, Thor) incarne le personnage de Charles à l’âge adulte, aux côtés du très jeune Benjamin Pajak (révélation du film) et Jacob Tremblay (aperçu dans le film Wonder en 2017), dans une distribution qui traverse les âges avec une cohérence rare. Tous parviennent à capter les nuances d’un personnage qui, sans être exceptionnel, devient inoubliable.
Un film qui embrasse les contradictions humaines
Parmi les scènes marquantes, une séquence de danse en pleine rue, sur un solo de batterie endiablé s’impose comme l’une des plus belles surprises de ce long-métrage émouvant. Une célébration de la vie, du corps, de l’instant, qui résume à elle seule l’élégance de cette odyssée intime.
Car à plusieurs reprises, Life of Chuck déploie une poésie visuelle portée par un art du dialogue, fidèle aux autres réalisations de Mike Flanagan. S’il s’appuie sur la prose de Stephen King, il réussit toutefois à la transcender afin d’offrir une version vibrante de sa nouvelle.
Le film évoque alors l’influence du poète américain Walt Whitman, et son célèbre vers : “Je suis vaste, je contiens des multitudes.” Et c’est sans doute là que réside sa plus grande réussite. Dans cette façon d’embrasser les contradictions humaines, les souvenirs et les regrets, sans jamais les juger. Avec ce film inclassable, Mike Flanagan confirme qu’il est bien plus qu’un simple maître de l’horreur : un cinéaste de l’âme, de la mémoire, et de l’invisible.
Life of Chuck (2025), de Mike Flanagan, actuellement au cinéma.