Kaia Gerber, Camille Rowe, Bella Hadid… Quand les mannequins deviennent actrices
Kaia Gerber, Bella Hadid, Camille Rowe, Cara Delevingne, Milla Jovovich… Numéro braque ses projecteurs sur 7 mannequins actrices.
par La rédaction.
Publié le 30 mai 2025. Modifié le 6 juin 2025.

Quand les mannequins deviennent actrices
Depuis les années 1950, le passage des mannequins au cinéma n’est pas nouveau. Lauren Bacall, découverte par Harper’s Bazaar, ouvre la voie avec Le Port de l’angoisse (1944), suivie par d’autres figures mythiques comme Jane Fonda, qui commence dans la mode avant de briller dans Barbarella (1968). Le phénomène prendra une nouvelle ampleur dans les années 1990 avec des icônes comme Milla Jovovich ou Rebecca Romijn, qui rejoignent tour à tour des blockbusters. Vingt ans plus tard, la porosité entre mode et cinéma s’intensifie encore avec des figures comme Cara Delevingne ou Emily Ratajkowski, incarnant une génération plus polyvalente, prête à jouer avec les codes…
Kaia Gerber, mannequin en vogue et actrice dans Bottoms
Fille de la mythique Cindy Crawford, Kaia Gerber semblait déjà vouée à un destin glamour. Mais là où d’autres se contenteraient de capitaliser sur leur héritage, elle choisit une autre voie. Mannequin et actrice. Dans Bottoms (2023), comédie étudiante déjà culte réalisée par Emma Seligman (Shiva Baby), elle campe Brittany, une pom-pom girl aux airs de déjà vu. Ici, deux lycéennes queer fondent un club de self-défense pour draguer les filles populaires. Une déconstruction ironique des codes du teen movie américain. Kaia Gerber s’y distingue par son jeu décalé, entre charme naïf et regard critique sur son propre personnage. Un sens de la comédie rare chez les « filles de ».
Bottoms (2023) d’Emma Seligman, disponible en VOD.
Bella Hadid et ses premiers pas d’actrice dans Ramy
Connue pour ses campagnes avec les maisons Dior ou Balenciaga, Bella Hadid reste l’une des figures les plus emblématiques du mannequinat des années 2010. Américaine, d’origine palestinienne et néerlandaise, elle s’est peu à peu détournée des podiums pour explorer des formes d’expression plus personnelles.
En 2022, elle fait notamment ses débuts en tant qu’actrice dans la saison 3 de la série Ramy, ovni télévisuel acclamé par la critique. Elle y incarne Lena, une militante spirituelle et mystique qui partage avec le héros ses doutes identitaires. Une apparition brève mais remarquée, notamment pour son jeu étonnamment sobre et sa capacité à s’effacer derrière un rôle. Deux ans plus tard, elle confirme cette orientation en rejoignant le casting de la série Yellowstone…
Ramy (depuis 2019) d’Ari Katcher, Ramy Youssef et Ryan Welch, disponible sur Arte TV.
Camille Rowe, mannequin et actrice à l’affiche d’un mariage sans fin
Avec son accent français voilé et sa moue à la Brigitte Bardot, Camille Rowe incarne une esthétique européenne devenue rare à Hollywood. Dans Knuckledust (2020), thriller britannique réalisé par James Kermack, la Franco-américaine incarne Serena, directrice d’un club de combat underground où s’affrontent les pires déchets de la société. Un rôle à contre-emploi, bien loin des podiums. Son jeu est froid, presque clinique. Et le personnage, à la fois stratège et spectatrice d’une violence absurde, évoque une vision moderne de la femme fatale.
Par ailleurs, on retrouve la mannequin ce vendredi 30 mai 2025 dans une rom com qui confirme encore davantage ses talents d’actrice : Un mariage sans fin. Une chose est sûr : une longue carière de comedienne attend la mannequin que l’on a vue dans plusieurs autres projets, notamment Sous emprise.
Un mariage sans fin (2025) de Patrick Cassir, disponible sur Prime Video.
Gabbriette Bechtel en nouvelle étoile de l’horreur
Avec son look goth-glam et sa voix rauque, Gabbriette Bechtel alias Gabbriette tranche inévitablement dans le paysage de la mode. Née à Orange County en Californie, elle se fait connaître comme leader du groupe punk-féministe Nasty Cherry, soutenu par une certaine Charli xcx. Mais c’est aussi au cinéma qu’elle semble vouloir s’ancrer durablement.
En 2018, elle apparaît donc dans le film conceptuel Perfect, produit par Steven Soderbergh, mais c’est dans le reboot de Souviens-toi… L’été dernier (2025) qu’elle va crever vraiment l’écran. Elle y incarne Tyler, une survivante queer et provocatrice, déjouant les codes classiques de la « final girl ». Son passé de performeuse musicale alimente son jeu d’actrice très physique, presque performatif.
Souviens-toi… L’été dernier (2025) de Jennifer Kaytin Robinson, au cinéma le 16 juillet.
Cara Delevingne devient l’enchanteresse de Suicide Squad
La Britannique Cara Delevingne est l’un des rares mannequins de sa génération à avoir conquis Hollywood avec un aplomb presque punk. Après des débuts dans la mode salués pour leur audace, elle se tourne très tôt vers le cinéma. En 2016, elle décroche le rôle de l’Enchanteresse dans le Suicide Squad de David Ayer.
Sorcière antique enfermée dans le corps d’une archéologue, son personnage oscille entre possession démoniaque et vulnérabilité humaine. Le costume, les gestes, la voix : tout participe à créer une figure aussi fascinante qu’inquiétante. Depuis, elle a multiplié les rôles dans des films comme Valérian ou la série Carnival Row, s’affirmant comme une actrice à part entière, à la croisière des genres et des médias.
Suicide Squad (2016) de David Ayer, disponible sur Netflix.
Emily Ratajkowski, mannequin et actrice dans Gone Girl
Plus connue pour ses apparitions sur Instagram que sur pellicule, Emily Ratajkowski n’en est pas moins une actrice au potentiel largement sous-estimé. En 2014, elle fait sensation dans Gone Girl, le thriller hitchcockien de David Fincher, où elle incarne Andie Fitzgerald, jeune maîtresse du personnage principal, Nick (Ben Affleck).
Dans ce rôle secondaire mais crucial, la mannequin star déjoue les attentes avec un jeu tout en tension, refusant l’hypersexualisation facile. Sa scène de confrontation avec Rosamund Pike reste l’une des plus marquantes du film. D’origine américaine et polonaise, Emily Ratajkowski utilise depuis sa notoriété pour dénoncer les abus du système médiatique et les contradictions de l’industrie du divertissement. Son essai féministe, My Body, est disponible depuis 2021.
Gone Girl (2014) de David Fincher, disponible sur Disney +.
Milla Jovovich, top model et star de l’action et la science-fiction
Si l’expression “top model devenue actrice” devait avoir une icône absolue, ce serait forcément Milla Jovovich. Née à Kiev, en Ukraine, puis naturalisée américaine, elle incarne un parcours unique entre haute couture et héroïnes badass. Révélée au cinéma dans Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson, elle y campe Leeloo, entité suprême d’un futur où le salut de l’humanité passe par la pureté. Habillée par Jean-Paul Gaultier, elle devient instantanément une icône visuelle.
Mais au-delà du costume, c’est sa performance intense et physique qui marque. Milla Jovovich insuffle à Leeloo une candeur extraterrestre et une violence désespérée. Ce rôle ouvre la voie à une carrière très cinématographique, notamment dans la franchise Resident Evil, où elle s’impose comme l’une des rares femmes à tenir une saga d’action sur plus d’une décennie…
Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson disponible en VOD.