27 oct 2021

Anya Taylor-Joy, l’héroïne magnétique du Jeu de la dame à l’affiche de Last Night in Soho

Un an après le succès fulgurant de la passionnante mini-série Netflix Le Jeu de la dame, le nom et le minois mutin d’Anya Taylor-Joy, 25 ans, sont partout. Nommée cette semaine ambassadrice internationale de Dior pour la mode et pour la beauté, l’actrice est également à l’affiche du séduisant Last Night in Soho qui sort ce mercredi. Portrait d’une ancienne adolescente harcelée devenue l’une des filles les plus populaires au monde.

Quand l’excellente mini-série Le Jeu de la dame est apparue sur Netflix l’an dernier, l’engouement fut tel que les échiquiers se sont arrachés, tout comme les vêtements sixties et la couleur de cheveux rousse flamboyante de l’héroïne, devenue la plus prisée de 2020. Mais la série a aussi hissé en un temps record Anya Taylor-Joy, qui incarne une joueuse d’échecs prodige en proie aux addictions, en l’un des noms les plus demandés d’Hollywood. L’actrice est aujourd’hui à l’affiche de Last Night in Soho, le nouveau film d’Edgar Wright (Baby Driver) sorti en salle ce mercredi. Dans ce long-métrage d’horreur fantastique à la fois sombre, gore et pop, elle incarne une apprentie chanteuse sexy et badass des années 60 qui finit par vendre ses charmes plutôt que de se produire sur scène, sous l’influence d’un manager machiavélique. Pas à un talent près, Anya Taylor-Joy y déploie un charisme phénoménal tout en démontrant qu’elle sait chanter et danser.

 

Cette versatilité ne date pas d’hier. Passer d’une aventure (et d’une contrée) à l’autre semble inscrit dans les gènes de la jeune fille. Née à Miami, Anya Taylor-Joy, qui appartient à une fratrie de six enfants, a pour mère une psychologue d’origines espagnole et anglaise qui a vu le jour en Zambie. Tandis que son père est un ancien banquier argentino-écossais né à Buenos Aires, qui a changé de vie pour se consacrer au motonautisme. La famille a vécu en Argentine quand Anya Taylor-Joy n’était encore qu’un bébé puis à Londres. Têtue, la petite fille, réfractaire à l’Angleterre, a continué à ne parler qu’espagnol jusqu’à l’âge de huit ans. Dans les pages du Evening Standard, elle confiait en 2017 : « L’Argentine est un endroit tout vert et il y avait des chevaux et des animaux partout. Tout d’un coup, j’étais dans une grande ville et je ne parlais pas la langue. Je n’avais pas vraiment l’impression de m’intégrer quelque part. J’étais trop anglaise pour être argentine, trop argentine pour être anglaise, trop américaine pour être quoi que ce soit. Les enfants ne me comprenaient tout simplement (…). J’étais enfermée dans des casiers. J’ai passé beaucoup de temps à l’école à pleurer dans les toilettes. » L’enfance de l’Américano-Britannique est marquée par des hauts et des bas, entre pratique du ballet pour canaliser son trop plein d’énergie et harcèlement scolaire subi dès l’âge de quatorze ans, qui la pousse à partir loin (New York) et à quitter l’école deux ans plus tard.

C’est aux États-Unis qu’Anya Taylor-Joy prend des cours de comédie, comme une échappatoire aux agressions quotidiennes subies dans la cour d’école. La vengeance sur ses petits camarades attendra un peu. Trois ans après son départ pour la Big Apple, la jeune fille alors âgée de dix-sept ans est de retour à Londres. Elle se fait alors repérée dans la rue, devant un magasin de mode, par la casteuse Sarah Doukas, la femme qui a découvert Kate Moss, et signe illico dans une agence de mannequins. Les étoiles semblent désormais alignées pour la Londonienne, qui lors d’une séance photo avec des acteurs de la série Downton Abbey confie à l’un des comédiens, Allen Leech, son désir de cinéma. Telle une bonne fée, ce dernier l’oriente vers son agent artistique. La carrière d’Anya Taylor-Joy débute alors en demi-teinte, par une apparition dans la comédie d’horreur bas de gamme Vampire Academy (2014). Et sa scène est coupée au montage. Un mal pour un bien ?

 

Après cette incartade oubliable, l’actrice va enchaîner les séries et les films intéressants aux univers visuels forts. On la voit dans la série fantastique Atlantis (2014), le film d’horreur The Witch (2015) qui la révèle au grand public, le long-métrage de science-fiction Morgane (2016) puis dans le biopic Barry (2016) qui relate la jeunesse de Barack Obama. La lauréate du Trophée Chopard (à Cannes, en 2017) attire presque toujours l’admiration de la critique avec son jeu habité et son regard hypnotique. Mutine, juvénile, gracieuse et dégageant parfois une noirceur fascinante, la beauté étrange et rétro, très vieil Hollywood, de l’actrice évoque à la fois une version blonde de Christina Ricci, une fille cachée de Mia Farrow et une Bette Davis moderne. De quoi lui attirer des rôles d’héroïne à l’aura gothique, comme celui d’une adolescente victime d’un ravisseur aux personnalités multiples dans le thriller Split (2017) de M. Night Shyamalan ou des apparitions hantées dans le film d’horreur espagnol Le Secret des Marrowbone (2017) ou l’émouvante mini-série historique Miniaturiste (2017).

Après avoir joué dans Radioactive (2020), le biopic de Marjane Satrapi consacré à Marie Curie, la série culte Peaky Blinders (saison 5, 2019), et une nouvelle adaptation de Jane Austen, Emma. (2020), rien ne semble arrêter l’actrice. On fait appel à elle à la fois pour un blockbuster (le Marvel Les Nouveaux Mutants sorti l’an dernier) ou pour une série audacieuse comme Le Jeu de la dame (2020) qui lui vaut un Golden Globe de la meilleure actrice dans une mini-série. Éclatante dans Last Night in Soho, on ne verra qu’elle sur les écrans dans les mois et années à venir.

 

L’artiste sera en effet à l’affiche de The Northman (2022), qui conte l’histoire d’une vengeance se déroulant chez les Vikings, en Islande, au Xe siècle, d’un remake de Nosferatu sur le mythe des vampires ou encore du très attendu Canterbury Glass (titre provisoire) avec Christian Bale, Taylor Swift, Margot Robbie et Rami Malek. Celle qui possède un passeport américain, un autre britannique ainsi que la résidence argentine sera aussi dans la comédie noire The Menu et reprendra le rôle de Charlize Theron dans le préquel de Mad Max: Fury Road, prévu pour 2024. Entre temps, elle incarnera une héroïne inspirante dans la vraie vie puisqu’Anya Taylor-Joy vient d’être nommée ambassadrice monde de Dior pour la mode et la beauté. On peut donc espérer une avalanche d’apparitions tout en smoky eye hypnotique et robes de soirée sculpturales sur les tapis rouges de la part de cette artiste caméléon qui devrait muer d’ici peu en immense star…

 

Last Night in Soho (2021) d’Edgar Wright, actuellement en salle.