Angelina Jolie vend une toile de Winston Churchill pour 7 millions de livres

Maroc, 1943. À l’issue de la conférence de Casablanca réunissant les alliés pour une ultime planification de la victoire contre l’Allemagne nazie, Winston Churchill entraîne le président américain Franklin Roosevelt pour une virée à Marrakech. Du haut de la terrasse de la Villa Taylor, un hôtel de luxe qui deviendra le repère de la jet-set dans les années 70, l’homme d’État britannique saisit les contours vibrants de la mosquée Koutoubia, prémices d’une oeuvre rare, la seule de ses quelques 400 œuvres réalisée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sublime témoignage d’un moment historique, le tableau sera ensuite offert au chef d’État américain à l’occasion de son anniversaire, comme symbole de la “relation spéciale” entre les deux puissances, mais aussi comme le souvenir d’un interlude enchanteur au milieu du tumulte de la guerre…

 

Après la mort de Franklin Roosevelt en 1945, le tableau revient à son fils, qui le vend dans les années 50 à plusieurs collectionneurs avant que l’œuvre n’élise domicile chez MR Rau, un antiquaire de luxe de la Nouvelle-Orléans. Un beau jour de 2011, l’un des couples les plus célèbres d’Hollywood flâne dans cette grande ville de Louisiane et s’y arrête : il s’agit de Brad Pitt et Angelina Jolie, ensemble depuis quelques années et bientôt fiancés. Séduit par la toile du chef d’État britannique qui vaut à l’époque un peu plus d’un million de dollars, l’acteur américain l’offre à son épouse. Quelques années plus tard, après leur divorce, c’est à Angelina Jolie que revient l’œuvre d’art la plus symbolique de Winston Churchill. Aux côtés d’autres oeuvres contemporaines, l’actrice intègre Tower of the Koutoubia mosque à sa collection The Jolie Family Collection, avant de la mettre aux enchères de la maison de vente Christie’s début février. Un mois plus tard, le tableau a été vendu pour la somme exceptionnelle de 7 millions de livres, soit un peu plus de 8 millions d’euros, et près de 6 fois sa valeur de départ.