6 things you (probably) didn’t know about Gorillaz
Le groupe virtuel et animé de Damon Albarn revient après six ans d’absence avec le très coloré, dansant, efficace et éclectique Humanz. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur une entité aussi successful qu’énigmatique.
par Violaine Schütz.
1. De la détestation au grand amour
Les deux têtes pensantes du projet Gorillaz, Damon Albarn, le charismatique leader de Blur et Jamie Hewlett, auteur de la bande dessinée Tank Girl, se détestaient avant de former le groupe. Ils sont en effet rencontrés en 1990 via Graham Coxon de Blur qui était très friand des dessins de Hewlett pour une interview croisée publiée par le magazine Deadline. Mais Hewlett voyait en Albarn un « un branleur ». Et le fait qu’Hewlett sorte avec l’ex-petite amie de Coxon, Jane Oliver du groupe Elastica compliquait encore les choses. Pourtant, Albarn et Hewlett deviennent colocataires à Londres en 1997. Et Hewlett finit par rompre avec Olliver. A la même période, Albarn se sépare de Justine, la chanteuse androgyne d’Elastica. Cette concordance d’expérience les soude, la création artistique restant le meilleur remède contre les peines de cœur.
2. Un groupe qui doit tout à l’année du singe
Le nom Gorillaz viendrait du fait qu’Hewlett et Albarn sont nés tous les deux en 1968, qui était l’année du singe en Chine. La Chine est d’ailleurs l’une des passions communes des deux hommes, en plus de Clint Eastwood, de zombies et de vampires. Amanteurs de théâtre chinois, ils ont adapté un célèbre conte chinois dans un opéra appelé Monkey: Journey to the West.
3. L’influence (masquée) de MTV
A la manière des Residents et de Daft Punk, la grande intuition de Gorillaz a été de se cacher derrière des personnages, alors que les visages des pop stars (et leurs corps) sont de plus en plus starifées. Cette idée est née devant le visionnage de MTV par les deux colocataires. Hewlett s’est rendu compte que regarder MTV trop longtemps pouvait rendre fou car aucun groupe n’est vraiment intéressant visuellement. D’où l’envie de se démarquer par un groupe virtuel, existant par l’animation. D’ailleurs au départ, Albarn et Hewlett avaient caché le fait qu’ils étaient aux manettes du projet. Et les premiers musiciens de Gorillaz soit Albarn, Del the Funky Homosapien, Dan the Automator et Kid Koala se planquaient derrière des membres inventés appelés 2D, Murdoc Niccals, Russel Hobbs et Noodle et donnant de fausses interviews.
4. Une ambition débordante
En 2007, juste avant que Gorillaz sorte son troisième album, Plastic Beach, Albarn expliquait vouloir enregistrer « le plus grand album pop que j’ai jamais fait ». Pour se faire, il invita un casting impressionnant puisant dans tous les genres : Snoop Dogg, Lou Reed, Mos Def, Bobby Womack, Mark E. Smith, Mick Jones, Paul Simonon, De La Soul, Little Dragon, Hypnotic Brass Ensemble ou encore le Lebanese National Orchestra for Oriental Arabic Music. En mixant toutes sortes d’influences, de l’électro au rap en passant par le rock et le reggae, Albarn est allé très loin dans l’invention de nouveaux territoires sonores hybrides. Niveau visuel, Hewlett aussi a mis la barre haut. Il a travaillé sur une série télé à propos de ses personnages et a confié que DreamWorks avait commencé à produire un film d’animation finalement abandonné car il fut jugé beaucoup trop sombre pour un projet coûtant des millions de dollars.
5. L’hymne anti-Trump
En janvier 2017, le groupe anglais sortait le single Hallelujah Money, l’une des meilleures chansons du nouvel album, Humanz. Ce morceau en collaboration avec le français Benjamin Clementine était publié avant la veille de l’investiture de Donald Trump. Il s’agissait d’une critique véhémente du nouveau président des États-Unis ainsi que de son culte de l’argent.
6. Un art consommé du featuring
Alors qu’ils ont vendu des millions d’albums, Gorillaz continuent de se réinventer. Pour leur nouvel album, Humanz, ils ont crée une party virtuelle à travers le monde et une vidéo en 360° de Saturnz Barz ; Ils ont même reconstruit la Spirit House vue dans le clip dans trois villes (Brooklyn, Berlin & Amsterdam). Les featurings sont aussi assez bluffants : Vince Staples, Grace Jones, Danny Brown, Kelela, De La Soul ou encore Kali Uchis. Mais surtout Noel Gallagher d’Oasis. Les deux stars ennemis de la brit pop dans les années 90 enfin réconciliées. Parce que même les singes ont une part d’humanité.
Humanz (Warner) de Gorillaz, disponible.