27 nov 2025

Quelles sont les tendances qui ont marqué la pop culture en 2025 ?

En 2025, le gothique n’a jamais été aussi chic, on croit dur comme fer dans l’esthétique religieuse et on dit encore à la mouvance F1Core. Tour d’horizon des tendances (tout sauf ennuyeuses) qui ont marqué la pop culture cette année.

  • par Violaine Schütz

    Nathan Merchadier

    et Ambra Flora.

  • Doja Cat – Jealous Type (2025).

    Le retour des années 80 parmi les grandes tendances de 2025

    Les exubérantes et maximalistes années 80 semblent éternellement de retour. L’influence de cette décennie se ressent à la fois dans la mode, notamment dans les silhouettes architecturales aux épaules XXL vues chez Saint Laurent, dans certains looks Mugler, Carolina Herrera, Stella McCartney, Tom Ford, Schiaparelli ou Versace ou dans le power dressing des héroïnes de la série All’s Fair. À l’opposé du normcore, du culte de la clean girl et du quiet luxury, le revival des années Tapie fait du bien au moral avec son déluge de pièces métallisées, d’imprimé léopard, de pois, de doré et de volumes démesurés.

    Et la pop culture n’est pas en reste. Doja Cat (qui s’est inspirée de Grace Jones pour sa nouvelle identité visuelle), Lady Gaga et The Weeknd ont tous les trois sortis des albums en 2025 qui lorgnaient vers les nappes synthétiques, le funk, la pop ou le rock de cette époque délirante. Côté écrans, le rétro-futuriste Tron: Ares et la saison 5 de Stranger Things nous plongent aussi dans l’imagerie eighties, entre vêtements kitsch, couleurs néon et tubes new wave ou électroniques.

    L’esthétique gothique

    En 2025, l’esthétique gothique semble avoir remplacé l’esthétique Brat très fluo. Tim Burton était de retour pour la saison 2 de la série Mercredi diffusée en août et septembre 2025. La tendance macabre, défendue par Jenna Ortega, a innervé les productions cinématographiques (le Frankenstein de Guillermo del Toro) et musicales.

    La mother monster Lady Gaga a électrisé le monde entier avec le tube The Dead Dance (porté par un clip baroque et sombre) et sa tournée The Mayhem Ball, un spectacle diabolique. Sans oublier le renouveau de Charli xcx avec son clip House (2025), peuplé de corbeaux et de dentelle noire.

    La mouvance dark s’expose même au musée avec l’exposition Gothiques au Louvre-Lens, visible jusqu’en janvier 2026 et nous emmenant des cathédrales à la fantasy. Et la sortie, l’année prochaine, du très attendu Hurlevent, inspiré d’un ouvrage poignant et ténébreux d’Emily Brontë et mettant en scène Margot Robbie et Jacob Elordi, va encore peu plus mettre l’ombre dans la lumière.

    Le retour du sexe à l’écran

    Depuis peu, le sexe a fait un retour remarqué sur nos écrans. Après une décennie marquée par une certaine frilosité à montrer des scènes charnelles de manière crue, le cinéma semble renouer avec la sensualité, sous des formes plus audacieuses et frontales… Entre 2023 et 2025, la température a clairement grimpé au cinéma, grâce à des films qui assument pleinement la tension érotique. L’un des symboles de ce basculement ? Le long-métrage Challengers (2024) de Luca Guadagnino, dont la promotion s’est appuyée sur une scène de sexe en trouple entre Zendaya, Josh O’Connor et Mike Faist.

    D’autres œuvres ont, elles aussi, embrassé l’érotisme de plein fouet, à l’image du thriller Babygirl (2025) d’Halina Reijn, s’ouvrant sur une scène d’orgasme jouée par Nicole Kidman. Et dans les mois à venir, on découvrira au cinéma le drame romantique Hurlevent (2026), dont la bande-annonce sensuelle avec un Jacob Elordi au sommet de son sex-appeal a déjà affolé les réseaux. Mais aussi Pillion, une romance gay avec Alexander Skarsgård, qui revisite les pratiques BDSM.

    Le revival du style Old Hollywood

    À l’opposé de l’esthétique Y2K, prédominante ces dernières années, le très chic style Old Hollywood a eu le vent en poupe en 2025. Cette allure follement glamour, sensuelle et sophistiquée consiste à recréer les silhouettes des actrices de l’âge d’or du cinéma américain, des années 1920 aux années 1960. Longues robes de soirées, velours, lamé, escarpins, gants, bijoux imposants… Les essentiels de la panoplie Old Hollywood sont des pièces parfaites pour le tapis rouge ou la soirée de gala. Et pour les arborer, il faut soigner sa coiffure (le brushing est obligatoire) et sa mise en beauté (les lèvres rouges sont les bienvenues).

    Parmi les stars qui ont ressuscité l’allure de Marilyn Monroe, Grace Kelly et Audrey Hepburn et d’autres étoiles d’un autre temps, on compte Sabrina Carpenter (notamment avec son look beauté étudié et sa chevelure de sirène tout au long de son Short n’ Sweet Tour), Taylor Swift (dans le clip de The Fate of Ophelia), Lily Allen lors du défilé 16Arlington x Antony Price qui avait lieu en novembre 2025 à Londres ou Pamela Anderson lors de la tournée promotionnelle du film Y a t il un flic pour sauver le monde ?.

    L’esthétique religieuse

    L’imagerie liée à la religion continue de fasciner et d’inspirer la pop culture. Robes longues monacales, voiles, croix, couleur blanche… La panoplie des bonnes sœurs se réinvente et envahit la profane pop culture. L’album spirituel Lux de Rosalía (inspiré par des figures de Saintes) symbolise parfaitement l’importance prise par l’esthétique sacrée et nous donne envie de croire que la tendance va perdurer tant la star a de l’influence sur ses pairs.

    De son côté, dans le clip « visualiser » de la chanson Pussy Palace, Lily Allen apparaît telle une nonne sulfureuse. Récemment, la chanteuse Ethel Cain s’illustrait en prêtresse pop folk, s’inscrivant dans l’héritage de Lana Del Rey et de l’icône de la musique Madonna. Cette dernière a souvent joué avec les codes de l’Église catholique (pour mieux pulvériser le puritanisme), quitte à flirter avec le blasphème et à provoquer l’ire des institutions.

    Côté cinéma, Mère Teresa et le prophète Joseph inspirent de nouvelles adaptations cinématographiques. Le biopic Teresa (2025) de Teona Strugar Mitevska, dans lequel Noomi Rapace prête ses traits à la religieuse et The Carpenter’s Son (2026) avec Nicolas Cage en Joseph et la chanteuse FKA twigs en Vierge Marie devraient rencontrer de nombreux fidèles dans les salles de cinéma.

    Le F1Core

    Parmi les phénomènes qui ont marqué l’année 2025, le F1Core s’est imposé à vitesse grand V comme l’une des tendances les plus virales. Propulsé par le succès du film F1 avec Brad Pitt, Damson Idris et Javier Bardem, le mouvement a rapidement dépassé les salles de cinéma pour s’installer dans la culture pop. La chanteuse Tate McRae, présente sur la BO du long-métrage a défendu cette esthétique inspirée de la Formule 1 dans son clip de Just Keep Watching.

    Combinaisons de pilote, casques colorés et bottes techniques… Les marques ont aussi beaucoup fait pour rendre l’imagerie des courses automobiles (devenues ultra hype avec le programme Formula 1 : Pilotes de leur destin sur Netflix) en pole position. On pense notamment à la ligne F1 de Puma pilotée par A$AP Rocky et à Beyoncé parée d’une combinaison Louis Vuitton sur mesure pour entrer dans le bolide de Lewis Hamilton lors du Grand Prix de Las Vegas il y a quelques jours.

    L’indie sleaze en force

    Si les années 2000 sont toujours à la mode (notamment grâce à la chanteuse Tate McRae qui ressuscite l’ère Britney Spears), les codes esthétiques des années 2010 étaient partout en 2025. Le style trash, débraillé et rock nommé indie sleaze fait d’écharpes fines, de bottes de pluie, de pièces colorées et moulantes signées American Apparel et de jeans slim a été arboré par les pop stars influentes telles qu’Addison Rae et Charli xcx.

    Véritable antidote à l’uniformité des looks scandinaves un peu trop lisses vus en masse sur Instagram, la tendance indie sleaze (défendue jadis par Kate Moss, Amy Winehouse et Alexa Chung) célèbre le chaos et séduit les it girls les plus punk et fascinantes du moment.

    Et dans le domaine de la musique, les stars de l’époque ont beaucoup fait parler d’elles, que ce soit Lily Allen (de retour avec un nouvel album vengeur), Robyn (qui a sorti un puissant single), Kid Cudi, Katy Perry (en tournée) ou les membres des Daft Punk, qui se sont illustrés dans des aventures en solo. On a même assisté au retour de l’actrice et cinéaste Lena Dunham, star de cette époque sauvage avec sa série culte et dévergondée Girls (2012-2017), qui a réalisé le show Too Much, dévoilé sur Netflix en 2025.