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Coup d’envoi de la Fashion Week de Paris avec Weinsanto et Vaquera
Après avoir électrisé Milan, la Fashion Week printemps-été 2026 vient de s’ouvrir à Paris ce lundi 29 septembre. Quelques heures avant la présentation de la nouvelle collection Saint Laurent au Trocadéro, les défilés de Weinsanto et Vaquera donnaient le ton d’une semaine qui s’annonce intense, et riche en surprises…
par Louise Menard,




Madame de Pompadour, star du défilé Weinsanto
Provocants, sensuels et volontairement pittoresques, les shows du créateur Victor Weinsanto reposent toujours sur la même recette. Cette fois-ci, inspiré des mœurs de la cour des 17e et 18e siècles, le défilé printemps-été 2026 fait la part belle aux courtisanes. Et ressemble à un savoureux mélange entre le sulfureux Les Liaisons dangereuses (1989), mettant en scène Glenn Close et Uma Thurman, et le raffiné Marie-Antoinette (2006), réalisé par Sofia Coppola.
Côté looks, le jeune créateur mise sur l’exubérance, le baroque et la gourmandise des teintes, redoublant de crinolines volumineuses. Et usant également de matières luxueuses (taffetas, velours, jacquard damassé), d’imprimés floraux, de lacets et de corsets. Le tout porté par des mannequins langoureuses coiffées de chignons hauts et perchées sur des souliers signés Christian Louboutin, ami proche du couturier. Rien de très surprenant jusqu’ici.
Cependant, cette saison introduit une nouveauté notable. En effet, aux côtés d’une splendide mini-robe sculpturale faite d’empiècements de bois – fruit d’une collaboration avec l’ébéniste Amaury Darras et l’artiste Damien Mouliera – Victor Weinsanto révèle pour la première fois vingt pièces de joaillerie fine. Conçues au sein des ateliers suisses Van Der Bauwede, ces créations sont le résultat de plus d’un an de travail. Faits d’or et de diamants, elles ont été travaillées comme des broderies et des lacis délicats. À mi-chemin entre couture et joaillerie. Un nouveau chapitre s’ouvre-t-il pour le créateur ? Affaire à suivre.




Au défilé Vaquera, de la lingerie et des sneakers Nike
Depuis maintenant trois ans, Vaquera a choisi Paris comme décor pour présenter sa collection printemps-été 2026. Une manière électrique d’inaugurer avec d’autres marques prometteuses de la scène émergentes (Julie Kegels, Weinsanto) la semaine de la mode parisienne. Mais surtout un moyen pour la griffe new-yorkaise de continuer à faire dialoguer l’énergie brute de la Grosse Pomme. Et une certaine effervescence toute parisienne.
C’est ainsi dans un immeuble désaffecté du 15e arrondissement que Patric DiCaprio et Bryn Taubensee ont dévoilé leur collection printemps-été 2026. Fidèles au caractère théâtral qui a marqué leurs débuts à New York, les créateurs ont imaginé une scène surélevée. Où les mannequins défilent comme sur un podium de cabaret underground, oscillant entre glamour et exubérance.
Trois mois après leur installation à Paris, le duo pousse plus loin son vocabulaire. Et questionne la notion de “bon” et de “mauvais goût”. La lingerie détournée devient alors un vêtement d’extérieur, arborée fièrement sur des hoodies ou des tee-shirts, comme un manifeste d’émancipation. L’ensemble est infusé de références à la “culture club”, née dans les nuits des années 70-80, et bourrée de références Y2K. Ici, un tee-shirt s’orne d’un casque de DJ imprimé au niveau du cou, là, une écharpe en fausse fourrure léopard réveille l’énergie sauvage des dancefloors des années 2000.
Mais la réelle surprise de ce défilé réside probablement du côté des accessoires. Lorsque apparaît une paire de sneakers issue d’une collaboration exclusive avec Nike, à semelle massive, marquée de motifs rouges évoquant des traces de rouge à lèvres. Ou encore, lorsque la marque détourne les codes de l’équitation en présentant une série de chapeaux façon “bombe de cavalier”.
Avec cette collection printemps-été 2026, Vaquera confirme sa mue. Longtemps nourrie par une énergie punk, la marque new-yorkaise enracine désormais son imaginaire à Paris. Distribuée chez Dover Street Market et soutenue par Comme des Garçons, la griffe poursuit sa trajectoire rock. Chaque saison un peu plus assumée. Et la ville lumière se présente comme l’un des terrains de jeu les plus propices à ces expérimentations. Toujours plus irrévérencieuses…