Louis Vuitton célèbre le mouvement Art déco avec une exposition à Paris

Par Maïlys Celeux-Lanval.

Louis Vuitton à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925

Elle a attiré près de six millions de visiteurs. En 1925, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes réunit vingt-et-un pays participants sur vingt-trois hectares, entre les 7^e et 8^e arrondissements de Paris. L’événement est colossal, le retentissement immense, et l’Art déco entre dans l’histoire comme l’un des mouvements majeurs des arts décoratifs au 20^e siècle. Des milliers d’artistes, d’architectes, d’artisans et de designers y montrent leurs meubles, leurs luminaires, leurs objets d’art, leurs verreries, leurs idées nouvelles.

Parmi eux, la maison Louis Vuitton. Née en 1854, lorsque le malletier originaire du Jura ouvre sa première boutique rue Neuve-des-Capucines et enchaîne les commandes de malles plates – pratiques car empilables pour les longs voyages –, celle-ci grandit tout au long du 19^e siècle. Jusqu’à ce que le petit-fils du fondateur, Gaston-Louis Vuitton, ne fasse construire sur les Champs-Élysées un immeuble d’inspiration Art déco en 1912 – lequel demeure aujourd’hui l’une de ses plus belles boutiques au monde.

L’Art déco, le mouvement qui marque le début du siècle

De son côté, l’Art déco apparaît au tournant des années 1910, et fait rapidement son nid parmi les esthètes, lassés des courbes exubérantes de l’Art nouveau. Désormais, ce sont les lignes épurées et les motifs symétriques qui dominent, associés à des matériaux de belle facture. Strict, mais précieux, l’Art déco séduit les grandes maisons de luxe, comme Vuitton, donc, qui participe à la grande exposition de 1925.

Pour célébrer le centenaire de cet événement, et s’inscrire dans la lignée des grandes institutions qui s’y sont intéressées, comme le musée des Arts décoratifs ou la Cité de l’architecture et du patrimoine, la maison de mode investit le 26, quai de la Mégisserie à Paris pour une grande exposition autour des liens de Louis Vuitton avec l’Art déco, notamment avec des artistes et des décorateurs comme l’ébéniste et illustrateur Pierre-Émile Legrain, l’artiste spécialisée dans les décors de flacons Camille Cless-Brothier ou encore le sculpteur Gaston Le Bourgeois. 

Une exposition rétrospective dans les archives de la maison

Le parcours s’étend sur huit salles, riche de 300 objets et archives. Il s’ouvre avec une introduction autour de l’histoire de la maison, de son créateur et de son petit-fils, Gaston-Louis, ainsi qu’avec un impressionnant diorama, qui donne un bel aperçu du stand qu’occupait Vuitton, lors de l’exposition de 1925. Puis, différents focus sont abordés : l’innovation et la diversité des malles (malle automobile, malle-armoire, secrétaire à chaussures, etc.), l’apparition des premiers accessoires comme un nécessaire spécialement conçu pour la cantatrice Marthe Chenal, l’inventivité mise au service des vitrines, envisagées comme de véritables espaces d’expression artistique…

L’ultime salle prend la forme d’une évasion : international, associé au luxe des trains de nuit ou des gigantesques paquebots transatlantiques, l’Art déco est un art nomade, dans l’espace et dans le temps, puisqu’il est célébré pour ce dernier chapitre par un dialogue entre des pièces d’archives et des créations de Nicolas Ghesquière, Pharrell Williams, Marc Jacobs et Kim Jones. L’Art déco d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Louis Vuitton Art Déco, exposition à partir du 26 septembre 2025 chez LV Dream, 26 quai de la Mégisserie, Paris 1er.