Prix LVMH 2025 : August Barron, de magazine à marque de mode glamour

Propos recueillis par Louise Menard.

August Barron, marque finaliste du Prix LVMH 2025

Dans le monde de la mode, la rentrée s’annonce riche en promesses… Une prévision d’autant plus actuelle pour le duo de créateurs Bror August Vestbø et Benjamin Barron, finalistes du Prix LVMH 2025. Tout commence en 2015, lorsque Benjamin Barron fonde le magazine ALL-IN, encore existant, qui quelques années plus tard, se transforme en marque de vêtements, à la suite de sa rencontre avec Bror August Vestbø.

À ses débuts, ALL-IN propose des pièces uniques, confectionnées à partir d’éléments chinés dans les friperies et autres boutiques vintage de New York. Leur ADN ? Des créations fortes à l’esthétique Y2K et clinquant, où les superpositions et les jeux de matières donnent naissance à des silhouettes faussement nonchalantes et profondément glamours.

Peu à peu adoptée par des stars au style affirmé et ultra-scruté, telles que Charli xcx, Dua Lipa ou encore Rihanna, la marque n’a cessé de faire parler d’elle et de se réinventer au fil des ans. Aujourd’hui, alors qu’ils annoncent un rebranding total et unissent leurs noms sous la nouvelle identité August Barron, Bror August Vestbø et Benjamin Barron ouvrent un chapitre prometteur.

Finalistes du Prix LVMH 2025 et attendus sur les podiums lors de leur prochain show à la Fashion Week de Paris en octobre, les deux créateurs confirment leur place parmi les talents à suivre de près. Rencontre.

Rencontre avec Bror August Vestbø et Benjamin Barron

Numéro : Au départ, l’aventure ALL-IN a débuté avec un magazine. Quand et pourquoi avez-vous décidé de transformer cette publication en marque de vêtements ?
Bror August Vestbø : La marque a effectivement vu le jour sous la forme d’un magazine, avant d’évoluer grâce à la collecte de pièces et d’étoffes au sein des marchés aux puces et autres friperies new-yorkaises. Plutôt que de simplement styliser ces éléments comme pour un éditorial, nous avons décidé de les transformer afin de créer des pièces inédites.

Nos créations ont ensuite été dévoilées pour la première fois lors d’un défilé organisé chez Maryam Nassir Zadeh, à New York, où certaines ont même été mises en vente. Puis les choses se sont enchainées assez rapidement… Aujourd’hui encore, les thématiques développées dans le magazine et celles des collections établissent un dialogue constant et s’enrichissent mutuellement.

Quel ont été vos parcours ?

Benjamin Barron : Je suis né à New York et j’ai grandi à Rome. Puis je suis retourné dans ma ville natale pour étudier la photographie et j’ai lancé le magazine ALL-IN juste après l’obtention de mon diplôme.

Bror August Vestbø : Pour ma part, j’ai grandi à Oslo et j’ai déménagé à New York à l’âge de dix-huit ans. Juste après mon arrivée, j’ai assisté au lancement du magazine ALL–IN et c’est là que j’ai rencontré Benjamin. J’ai également lancé ma propre marque de vêtements au même moment et nous avons commencé à fusionner nos projets quelques années plus tard.

Un duo mode ultra-complice

Quel est votre premier souvenir mode ?
Bror August Vestbø : J’ai toujours été fasciné par la scène de Cendrillon où les petites souris cousent une robe pour la princesse. Ainsi que par celle de La Belle au bois dormant où les trois fées s’affairent à créer sa robe d’anniversaire…

Benjamin Barron : Quant à moi, mon premier souvenir mode remonte à l’enfance, quand ma mère m’a montré le documentaire Unzipped (1995). Réalisé par Douglas Keeve, ce long-métrage suit le créateur Isaac Mizrahi dans les coulisses de la préparation de sa collection automne-hiver 1994. J’étais fasciné.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Benjamin Barron : Nous nous inspirons beaucoup de la musique qui tient une place importante dans notre processus créatif. Nos bandes sonores de défilés sont généralement composées de titres que nous écoutons pendant la création d’une collection. La musique nous permet de construire une atmosphère autour de laquelle nous composons nos pièces.

Quel est votre processus de création ?
Benjamin Barron : Nous commençons toujours par imaginer un personnage familier mais insaisissable, porteur d’une forme de contradiction. Puis, chaque vêtement est ensuite conçu autour de ce personnage, tandis que nous élaborons petite à petit l’univers dans lequel ce dernier va évoluer.

Est-ce toujours facile de travailler en duo ?
Bror August Vestbø : Lorsque nous avons commencé à collaborer, nous nous sommes aidés mutuellement. Nous avons appris à voir les choses du point de vue de l’autre. Aujourd’hui, nous sommes tellement complémentaires que nous finissons souvent par comprendre les désirs de l’autre. Et ce sans même avoir besoin de communiquer.

Des collections inspirées par le cercle proche des créateurs

Quelle est votre rapport au vintage ?
Bror August Vestbø : Au départ, notre pratique consistait à travailler exclusivement avec des pièces chinées. Nous voulions créer exclusivement des pièces uniques. Cette méthode fait toujours partie de notre approche, mais elle s’est progressivement transformée en une pratique plus axée sur le design.

Qui sont vos muses ?
Bror August Vestbø : Nous sommes très inspirés par la façon dont nos amis s’habillent. Lorsque nous créons, nous nous demandons souvent si ces derniers porteraient la pièce sur laquelle nous travaillons. Lotta Volkova, par exemple, a été notre première cliente. Et cela fait deux ans que nous pensons nos collections avec elle. Au-delà d’être notre amie, elle est une grande source d’inspiration.

Que représente cette place de finaliste au Prix LVMH 2025 ?
Benjamin Barron : C’est un véritable honneur de participer au Prix LVMH et c’était une expérience folle de rencontrer certaines de nos idoles en mars dernier. Nous avons vraiment hâte d’y retourner.

Quels sont vos futurs projets ?
Bror August Vestbø : Nous travaillons en ce moment sur notre prochaine collection, qui sera présentée en octobre. Nous allons commencer les essayages juste après la remise du Prix LVMH.