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Laure Calamy
Laure Calamy naît en 1975 à Orléans dans une aile intellectuelle et humaniste. Sa mère exerce le métier de psychologue, tandis que son père pratique la médecine.

Les débuts de Laure Calamy
Très tôt, elle manifeste un intérêt sincère pour l’expression artistique. Dès la fin de ses études secondaires, elle choisit de s’installer à Paris afin d’intégrer le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. En 2001, elle en sort diplômée avec talent. Très rapidement, l’artiste se lie avec des figures du théâtre contemporain. Olivier Py, Pascal Rambert ou Marcial Di Fonzo Bo lui offrent des rôles exigeants. À travers ces collaborations, Laure Calamy construit une posture contrastée : sensible et robuste, légère et viscérale.
L’ascension par le court métrage et les premiers rôles
Progressivement, l’actrice attire l’attention des cercles de cinéma indépendant et apparaît notamment dans des courts métrages remarqués, tels que Ce qu’il restera de nous ou Un monde sans femmes. Ainsi, sa présence croissante dans les festivals lui vaut une visibilité accrue. Par ailleurs, elle remporte certains prix, dont le Jeanine-Bazin et un prix spécial à Sundance pour La Contre-allée. Cette reconnaissance précoce confirme l’intensité de son jeu et sa capacité à émouvoir sans grandiloquence.
Dix pour cent : un tournant majeur
En 2015, sa carrière bascule grâce à la série Dix pour cent (Call My Agent!). Son personnage de Noémie Leclerc, assistante passionnée et fantasque, séduit un large public. Dès lors, elle navigue aisément entre le théâtre exigeant et la comédie légère et gagne en notoriété sans sacrifier sa singularité. Très vite, elle refuse d’être cantonnée à un genre unique ou à une image attendue. Ainsi, l’actrice dessine une trajectoire originale, audacieuse et imprévisible.
De rôles secondaires à actrice principale reconnue
À partir de la fin des années 2010, ses performances au cinéma lui valent des distinctions. En 2018, elle incarne Maud dans Ava de Léa Mysius et reçoit une nomination au César du meilleur second rôle. Simultanément, elle remporte un Molière pour son incarnation de Dorante dans Le Jeu de l’amour et du hasard. Dès lors, sa capacité à interpréter un personnage complexe dans des univers très variés devient manifeste. Peu après, elle confirme cette dynamique en devenant l’égérie de films indépendants qui explorent la psychologie féminine, l’intime et les contradictions de la modernité.
Antoinette : comédie tendre, consécration réelle
En 2020, Laure Calamy atteint un nouveau sommet avec Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal. Elle y interprète une femme amoureuse et obstinée qui poursuit son amant à travers les montagnes avec un âne pour seul compagnon. Le film, à la fois burlesque, poétique et émouvant, repose sur la justesse de son interprétation. Passionnée sans en faire trop, Calamy incarne parfaitement l’équilibre fragile entre humour et émotion. Ce rôle lui vaut le César de la meilleure actrice en 2021. À compter de ce moment, l’artiste devient une figure centrale du cinéma français.
À plein temps : tension sociale et performance physique
Peu après, elle incarne le personnage de Julie dans À plein temps d’Éric Gravel. Le film décrit une femme en lutte contre un quotidien harassant. L’intensité dramatique et l’urgence narrative s’expriment à travers la caméra mobile et la course haletante de son personnage. À Venise, Laure Calamy reçoit le prix Orizzonti de la meilleure actrice. Ce jeu naturel, porté par une énergie organique, confirme sa capacité à incarner la vie sans artifices et démontre ainsi qu’un acteur peut rendre visible la fatigue, le stress, l’humanité d’une femme isolée sous pression sociale.
Un style d’interprétation unique

Très vite, l’actrice se distingue par une approche du jeu fondée sur la vérité. En lieu et place d’un jeu spectaculaire, elle préfère laisser un silence devenir une tension. Plutôt que de dramatiser, elle pose une émotion, subtile. Notamment dans ses rôles dramatiques, elle témoigne d’une présence physique forte, sans exagération. Ainsi, elle transforme l’ordinaire en moment vibrant à l’écran. Dans l’absolu, elle revendique une interprétation naturelle, jamais mécanique, libre de toute ostentation.
Engagement et implication citoyenne
En dehors des plateaux, l’actrice s’engage pour des causes sociales. En 2018, elle participe à une campagne contre l’homophobie aux côtés de nombreux artistes et rejoint le collectif 50/50 pour promouvoir la parité dans le cinéma et l’audiovisuel. Elle défend aussi les intermittents, les minorités, la justice sociale. Qui plus est, elle n’endosse jamais une posture militante creuse ; au contraire, ses prises de parole restent authentiques et nuancées.
Théâtre et cinéma : un double socle solide
Depuis l’obtention de son diplôme en 2001, elle alterne théâtre et cinéma. L’artiste collabore régulièrement avec Olivier Py, Pascal Rambert ou Marivaux, incarnant des rôles variés dans les pièces classiques et contemporaines. Parallèlement, l’actrice mène une carrière cinématographique très riche, explorant des univers allant de la comédie populaire à la tragédie sociale. Cette double trajectoire lui donne une flexibilité rare : l’artiste peut exprimer le tragique ou le léger avec la même intensité. De ce fait, elle devient l’une des actrices les plus polyvalentes de sa génération.
« Classe Moyenne » en 2025
En 2025 Laure Calamy incarne avec précision l’un des personnages centraux de la comédie sociale aux accents dramatiques : Classe Moyenne. Sa capacité à naviguer entre tendresse, tension et ironie y est pleinement exploitée.
Et demain ? une étoile en mouvement
Enfin, à l’instar d’autres figures fortes, l’artiste refuse les parcours trop prévisibles. Elle poursuit son chemin entre cinéma, théâtre et engagement. En 2025, elle développe des projets personnels pour la scène et l’écran. Elle choisit des œuvres audacieuses plutôt que confortables. Ainsi, Laure Calamy continue de bousculer les représentations du féminin à l’écran. Elle pose un regard critique sur son époque, avec finesse. Dès lors, elle s’affirme comme une actrice de demain : puissante, fragile, profonde et libre.