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La Petite Dernière, Des preuves d’amour… 7 films queer à voir en 2025
Tour d’horizon des films queer à découvrir dans les salles obscures en 2025, de l’adaptation du roman La Petite Dernière sacré à Cannes à Honey Don’t, un western lesbien avec Margaret Qualley et Aubrey Plaza.
par Jordan Bako.
Publié le 21 octobre 2025. Modifié le 18 novembre 2025.
Des preuves d’amour, la maternité vue sous un prisme lesbien
Comment être mères ? Ou plus exactement, quels bastions restent-ils à conquérir pour que deux femmes en couple puissent toutes deux être mères ? Voilà les questions qui jalonnent Des preuves d’amour, premier long-métrage de la réalisatrice Alice Douard. Au lendemain de la loi “Mariage pour tous”, Nadia (Monia Chokri) et Céline (Ella Rumpf) attendent un enfant. La première porte le bébé pour le couple, la seconde doit l’adopter lors de la naissance. Des preuves d’amour suit alors toute la période qui prélude la venue du monde du nouveau-né. Du cercle proche qui se prépare (tant bien que mal) à l’arrivée du poupon, aux instants de complicité qui lient les deux compagnes…
Des preuves d’amour (2025) d’Alice Douard, au cinéma le 19 novembre 2025.

La Petite Dernière, le dernier bijou de Hafsia Herzi
“Je voulais m’exprimer avec une totale liberté.” C’est en ces mots que Hafsia Herzi narrait, dans les colonnes de Numéro, l’écriture de son troisième long-métrage : l’adaptation au cinéma du roman La Petite Dernière de Fatima Daas. L’actrice et réalisatrice prend bel et bien des libertés avec le livre, mais reste fidèle à son esprit.
On y suit encore l’histoire de Fatima, une jeune femme originaire de banlieue parisienne, partagée entre sa foi et son orientation sexuelle. Alors que la plume de Fatima Daas opère des va-et-vient entre passé et présent, la caméra de la cinéaste suit une narration chronologique. Elle explore les ardeurs des premiers émois, se glissant avec tendresse dans les failles de sa protagoniste. Un personnage d’une subtilité rare, incarné par la jeune Nadia Melliti – qui repart d’ailleurs du Festival de Cannes 2025 avec un Prix d’interprétation féminine entre les mains.
La Petite Dernière (2025) de Hafsia Herzi, actuellement au cinéma.
Egoist, amours interdites sous le Soleil levant
Pour Kōsuke, “les vêtements sont une armure.” Employé dans un magazine de mode, ce personnage du film Egoist colmate toute lézarde de vulnérabilité par la froide allure de ses vêtements de luxe. Mais lorsqu’il rencontre et engage Ryūta, un coach sportif de quelques années son cadet, l’attirance est indéniable. Il n’a nul autre choix que de se défaire de sa cuirasse sous le regard incandescent du jeune homme. Sauf que Ryūta cache plus d’un secret…
Adaptation du roman autobiographique de l’écrivain Makoto Takayama, le drame romantique et mélancolique Egoist a tardé à parcourir les frontières du Soleil levant. Sorti en 2022 au Japon, le film a été présenté en avant-première au festival de cinéma queer Chéries-Chéris, avant de s’installer dans les salles de cinéma françaises dès le mois d’octobre 2025.
Egoist (2025) de Daishi Matsunaga, actuellement au cinéma.
Le Rire et le Couteau, une fresque queer à travers la Guinée-Bissau
Il existe peu des longs-métrages pour lesquels la formule “film-fleuve” nous paraît aussi appropriée que pour Le Rire et le Couteau. Celle-ci est adéquate à la fois pour la longueur du film (un peu plus de 3h30) et pour ses plans oniriques sur des cours d’eau de la Guinée-Bissau. Mais aussi parce que le cinéaste portugais Pedro Pinho nous emmène dans un flux cinématographique aussi fluide qu’hypnotique.
On y suit Sérgio (Sérgio Coragem), un ingénieur employé par une ONG qui débarque en Guinée-Bissau pour produire un rapport sur les conséquences environnementales de la construction d’une autoroute. Pendant son périple, il découvre notamment la scène queer du pays – aux côtés des séduisants Diára (Cleo Diára) et Gui (Jonathan Guilherme)… C’est alors dans une véritable épopée homérique que le réalisateur nous emmène. Une fresque qui défie les lois du temps, à la fois édifiante, éprouvante, mais surtout, électrisante.
Le Rire et le Couteau (2025) de Pedro Pinho, sorti au cinéma en juillet 2025.
Honey Don’t!, un western queer avec Margaret Qualley
Fargo, The Big Lebowski… À l’instar des Safdie et des Dardenne, les Coen font partie de ces fratries du cinéma qui travaillent en tandem. En 2024, Ethan Coen se sépare pourtant de son frère pour imaginer un premier film en solo baptisé Drive-Away Dolls.
Et un an après la réception mitigée du long-métrage, le cinéaste retrouve l’actrice Margaret Qualley pour Honey Don’t!, une nouvelle comédie aux accents de western. Cette fois, elle se glisse dans la peau d’une détective chargée d’élucider une série de meurtres liés à une secte. Sur son chemin ? Un gourou particulièrement exubérant (Chris Evans) et une femme au sarcasme mordant (Aubrey Plaza) qui éveille la curiosité de notre protagoniste…
Le film Honey Don’t! (2025) d’Ethan Coen n’a pas encore de date de sortie.

Love Me Tender, un drame maternel inspiré par Constance Debré
Dans Love Me Tender, Clémence (Vicky Krieps) quitte son activité d’avocate, son appartement confortable (qu’elle troque contre une chambre de bonne) et son mari (Antoine Reinartz), avec qui elle élève son enfant. S’ils trouvent d’abord un équilibre dans la co-parentalité, la situation prend un virage inopiné lorsque Clémence annonce à son ex-conjoint qu’elle a commencé à fréquenter des femmes. Son mari décide de la poursuivre en justice pour la garde de leur fils…
Avec Love Me Tender, la réalisatrice Anna Cazenave Cambet adapte au cinéma l’auto-fiction littéraire de Constance Debré : son deuxième long-métrage après le remarqué De l’or pour les chiens. Refusant de tomber dans le cliché du film de procès, le film s’attarde davantage sur la lutte fastidieuse d’une mère pour préserver sa liberté.
Love Me Tender (2025) d’Anna Cazenave Cambet, au cinéma le 10 décembre 2025.

Le Son des souvenirs, un drame romantique avec Paul Mescal et Josh O’Connor
C’est d’une nouvelle d’une trentaine de pages – signée de l’écrivain Ben Shattuck – que le Sud-Africain Oliver Hermanus choisit de s’inspirer pour son sixième long-métrage. Présenté au Festival de Cannes 2025, Le Son des souvenirs (The History of Sound) retrace l’histoire entre deux jeunes hommes au début du 20e siècle. Après une brève rencontre dans un pub ordinaire, ils décident d’arpenter les plaines de la Nouvelle-Angleterre à la quête des chants folk populaires de ce territoire. Mais au cours de leur périple, l’amour rôde autour des personnages, incarnés par les étoiles montantes Josh O’Connor et Paul Mescal…
Le Son des souvenirs (2026) d’Oliver Hermanus, au cinéma le 25 février 2026.