27 août 2025

Les meilleures adresses pour une semaine à Prague

Un hôtel dans un ancien monastère médiéval, un bar à cocktails servis par des prêtres, ou encore une galerie d’art contemporain dans un bâtiment néorenaissance… La capitale tchèque regorge de nombreuses surprises. Numéro propose son carnet d’adresses pour un séjour à Prague, du restaurant Finestra in Cucina à la galerie Rudolfinum.

  • Par Matthieu Jacquet.

  • Publié le 27 août 2025. Modifié le 8 octobre 2025.

    Mandarin Oriental Prague : un hôtel de luxe dans un ancien monastère

    Considéré comme l’un des quartiers les plus riches en histoire de Prague, Malá Strana est connu pour son nombre impressionnant de palais, ses rues pavées et son architecture emblématique du style baroque tchèque. Parmi ses pépites, un ancien monastère médiéval héberge désormais des visiteurs du monde entier, depuis que l’hôtel de luxe Mandarin Oriental Prague y a ouvert ses portes il y a près de vingt ans.

    Garants d’un séjour confortable dans les destinations les plus touristiques du globe, de Dubaï à Bangkok en passant par Barcelone et Marrakech, les hôtels du groupe Mandarin Oriental sont devenus une véritable référence pour les voyageurs exigeants, et celui-ci ne déroge pas à la règle. L’architecture historique du bâtiment et ses cloîtres permettent une circulation dans des espaces lumineux et aérés, à l’image des 99 chambres spacieuses, dont 20 suites, décorées avec goût. Situé à quelques pas du parc Kampa, l’hôtel possède plusieurs atouts, dont un spa dans la partie la plus ancienne de l’édifice, et une terrasse avec la vue sur la ville, notamment sur la colline dominée par le fameux château de Prague, ou encore le fameux restaurant Monastiq.

    Hôtel Mandarin Oriental Prague, Nebovidská 459/1, 118 00 Malá Strana, Prague.

    La Finestra in Cucina : le meilleur de la cuisine italienne à Prague

    Entre la Moldau et la très touristique place de la Vieille-Ville, un restaurant intimiste et chaleureux invite à une évasion méditerranéenne en plein cœur de la capitale tchèque. Fondée en 2009 par le chef italien Riccardo Lucque, La Finestra in Cucina offre, comme son nom l’indique, une véritable “fenêtre sur la cuisine” de la Botte si appréciée dans le monde entier. Littéralement, car parmi ses murs en briques, ses meubles en bois et ses lumières tamisées, l’architecture du lieu permet d’apercevoir les cuisiniers en train de concocter les mets qui apparaîtront sur les assiettes.

    Mise au point par le chef slovaque Roman Kintler, la carte actuelle propose une variété de plats traditionnels comme les gnudi, un risotto à la carbonara, ou encore une burrata crémeuse, riche en légumes et fruits frais. Plus originaux, les raviolis fourrés au lapin et aux épinards, cuisinés avec des lardons et des brocolis, ou un carpaccio de poisson aux canneberges, orange sanguine et caviar de citron vert sauront sans nul doute éveiller les papilles. Car si le restaurant doit sa réputation à ses viandes et notamment ses steaks, les produits de la mer y sont aussi à l’honneur. En attestent les savoureux spaghettis à l’encre de seiche et au homard cuisinés dans une soupe de poissons cacciucco, aussi soigneusement présentés que délicieux à déguster.

    La Finestra in Cucina, Platnéřská 90/13, 110 00 Staré Město, Prague.

    Galerie Rudolfinum : un lieu de référence pour l’art contemporain

    Avec son architecture néorenaissance, son parvis impressionnant et son grand hall majestueux, le Rudolfinum compte parmi les bâtiments historiques emblématiques de la capitale tchèque. Construit à la fin du 19e siècle, le lieu accueille notamment l’orchestre philharmonique tchèque depuis plusieurs décennies, et a été l’hôte de la chambre des députés durant la première république tchécoslovaque. 

    Depuis 1994, il s’est aussi imposé comme adresse majeure de l’art contemporain grâce à l’activité de la galerie Rudolfinum, qui organise plusieurs expositions par an dans tout son premier étage. Après des expositions notables consacrées à Cindy Sherman, Arthur Jafa, Kiki Smith ou encore Anthony Gormley, l’institution présente jusqu’à septembre  le travail d’Iván Argote. 

    Jusqu’au 7 septembre, les sculptures, peintures et films de l’artiste colombien se déploient dans non moins de huit salles, dont les très hauts plafonds permettent d’apprécier toute l’ampleur. De l’une de ses premières vidéos dans le métro parisien (2006) aux archives de ses manifestations organisées avec des enfants dans différents pays du monde depuis 2011, en passant par son triptyque vidéo réalisé pour le prix Marcel-Duchamp en 2022 et son jardin intérieur peuplé de patates douces géantes, le corpus réuni balaie près de vingt ans de carrière, formant sa plus grande exposition institutionnelle à ce jour. S’y lisent la réflexion du plasticien sur les rapports entre l’être humain et l’espace public, le poids et l’impact des monuments historiques, ou encore les soulèvements populaires, toujours avec un humour et une poésie accessibles à tous.

    Galerie Rudolfinum, Alšovo nábř. 79/12, 110 00 Staré město-Staré Město, Prague.
    “Iván Argote: Radical Tenderness”, exposition jusqu’au 7 septembre 2025 à la Galerie Rudolfinum.

    Bitter Priest : un bar à cocktails sulfureux

    Des cocktails alcoolisés servis par des prêtres ? Si l’image semble improbable, le bar praguois Bitter Priest en a fait l’un de ses signes distinctifs. Inauguré il y a à peine un an sur l’avenue Národní, l’une des principales artères qui traverse la capitale, le bar n’a toutefois pas pignon sur rue et se découvre au fond d’une charmante cour intérieure. Ses ardentes lumières rouges ont de quoi attirer les curieux, baignant l’ensemble d’une atmosphère presque sulfureuse voire élégamment sombre, dont témoignent les croix inversées en néons qui ornent certains murs.

    Derrière ces abords légèrement impressionnants, les barmans tous vêtus de chemises noires à cols blancs sauront répondre à de nombreuses envies. Outre sa généreuse sélection de classiques (compter en moyenne dix euros le cocktail), la carte se distingue par son impressionnante variété de gins et de tonics, offrant de nombreuses possibilités de dégustations mais aussi de mélanges – plus sec et amer, plus sucré et fruité, parfumé au pamplemousse, à la pastèque ou à la vanille… – et même la création des cocktails sur mesure. Ouvert jusqu’à 3 heures en semaine et 4 heures en week-end, le bar pourra vous accompagner jusqu’à tard dans la nuit.

    Bitter Priest, Národní 135/14, 110 00 Nové Město, Prague.

    National Gallery : le meilleur de l’art du 19e siècle à nos jours

    Du couvent Sainte-Agnès au Palais Schwarzenberg en passant par la maison à la Vierge noire, les riches collections de la galerie nationale de Prague se déploient aujourd’hui dans près de dix bâtiments de la capitale tchèque, permettant chacun de parcourir plusieurs pans de l’histoire de l’art – Moyen Âge, Renaissance, art baroque ou encore cubisme. 

    Mais pour découvrir les trésors des 19e, 20e et 21e siècles, le palais des foires et expositions (Veletržní palác) s’impose comme la destination incontournable : édifiée dans les années 1920, son architecture fonctionnaliste bordée de nombreuses fenêtres irradie de lumière naturelle ses huit étages ouverts et sa cour intérieure. Une surface qui permet au lieu de montrer simultanément plusieurs expositions permanentes, explorant tantôt la scène artistique tchécoslovaque de l’entre-deux guerres, l’architecture pendant la Guerre Froide, ou encore les grands moments de l’art entre 1796 et 1918. Ce dernier accrochage réunit d’ailleurs de nombreux chefs-d’œuvre de la collection muséale, signés Kupka, Klimt, mais aussi Jan Preisler ou Emil Orlik.

    Jusqu’à mi-octobre, le lieu offre également un coup de projecteur bienvenu sur l’héritage immédiat du surréalisme dans la scène artistique d’Europe de l’Est du 20e siècle. L’exposition temporaire “Silent Spring: Art and Nature 1930–1970” invite tout particulièrement à découvrir la place qu’occupait la nature dans les œuvres de ces plasticiens, montrant comment les formes, réelles ou fantasmagoriques, qu’elle y adoptait préfiguraient déjà les questionnements de notre époque.

    Galerie nationale de Prague – Palais des foires et expositions, Dukelských Hrdinů 47, 170 00 Prague.
    Silent Spring: Art and Nature 1930–1970”, exposition jusqu’au 31 août 2026.

    Monastiq Restaurant : la cuisine bohémienne revisitée.

    La Tchéquie dispose aussi d’une riche histoire culinaire, et le Monastiq s’en fait l’un des ambassadeurs. Restaurant du Mandarin Oriental, qui se déploie de l’intérieur à l’extérieur de l’hôtel avec une charmante terrasse dans sa cour intérieure, l’établissement offre une carte gastronomique exigeante qui puise dans la tradition bohémienne. Des plats comme l’escalope de veau et sa purée de pommes de terre, cornichons et vinaigre, et les côtelettes d’agneau fumées, cuisinées avec un mélange de mûres et de céleri, en sont la preuve.

    Au-delà de la tradition, le chef Michal Horváth orchestre également des rencontres gustatives plus inattendues, comme un tartare de veau agrémenté d’une glace de moutarde et de miel de forêt, un gâteau de truite arc-en-ciel panée servi dans un velouté d’herbes et d’échalotes, ou encore de délicieux gnocchis accompagnés d’une purée de petits pois, d’asperges et de fromage de chèvre.

    La carte des cocktails signature vaut également le détour. En hommage à Franz Kafka, l’équipe a notamment mis au point le Kafka’s Treasure, un savant mélange de cognac, amaretto, absinthe et noix de muscade. Mémorable, cette boisson au goût caramélisé et fumé est apportée dans une petite boîte en forme de valise, où l’on trouve également une citation du célèbre écrivain tchèque.

    Monastiq Restaurant, Nebovidská 459/1, 118 00 Malá Strana, Prague.