Art Basel Paris 2024 : zoom sur la galerie Édouard Montassut
Du 18 au 20 octobre, le Grand Palais accueille la troisième édition de la foire d’art contemporain Art Basel Paris. Parmi les 195 galeries participantes, focus sur la galerie Édouard Montassut, fervente défenseure de la création émergente à Paris, qui présente notamment sur son stand des œuvres des artistes Deshaun Price, Niklas Taleb ou encore Nora Kapfer.
Texte par Matthieu Jacquet.
Portrait par Blommers & Schumm.
Retrouvez le Numéro art 15 en kiosque et sur iPad.
La galerie Édouard Montassut à Art Basel Paris
Œufs géants, meubles industriels chapeautés de globes lumineux, ou bien bonshommes endormis, confinés dans des écrans numériques noirs? Difficile de prévoir quelles surprises nous attendent chez Édouard Montassut. Niché dans une petite cour d’immeuble du IXe arrondissement parisien, à quelques encablures du cœur battant des galeries dans le Marais, le lieu continue, neuf ans après son ouverture, de surprendre son audience avec des propositions audacieuses, indissociables de l’exigence de son fondateur éponyme.
Diplômé en droit, passé par la galerie Jan Mot à Bruxelles et par le CAPC de Bordeaux, le Parisien a appris conjointement la dimension commerciale du métier et la partie recherche et prospection. Ses nombreux voyages l’introduisent auprès de grandes références du marché, de la très pointue Buchholz à Berlin à l’audacieuse ZERO à Milan, au point de fonder, en 2015, sa propre galerie pour montrer exclusivement des artistes peu, voire jamais présentés en France.
Des artistes conceptuels, de Niklas Taleb à Nora Kapfer
“Bien que l’aspect transactionnel soit prépondérant dans une galerie, celle-ci demeure avant tout un espace indépendant dédié à l’expérimentation”, précise Édouard Montassut, pour qui la prise de risques reste essentielle, d’autant plus avec des pratiques difficiles à vendre. “Les pratiques des artistes avec lesquels nous collaborons sont conceptuelles et discursives, car elles adoptent une approche réflexive et critique vis-à-vis des médiums qu’ils utilisent. C’est le cas, par exemple, de Nora Kapfer avec la peinture, ou de Niklas Taleb avec la photographie.” Par le choix de leurs sujets, du cadrage, du traitement de la toile ou de l’image, ces derniers défient les canons historiques de leur discipline pour mieux les redéfinir.
Défendant aujourd’hui quinze artistes, principalement d’une trentaine d’années et peu représentés ailleurs, Montassut conserve une vision à long terme, espérant d’abord voir leurs œuvres gagner les murs des musées. Un pari qui a fonctionné très tôt avec le jeune artiste multimédia Özgür Kar (né en 1992), dont on a pu voir les œuvres à la Biennale de Lyon et la Fondation Louis Vuitton ces dernières années.
Des expositions d’ambition muséale
Nul doute que les présentations mémorables de ses œuvres à la galerie et dans les foires ont aidé les curateurs à se projeter. “L’enjeu, en termes d’exposition, est d’atteindre une qualité comparable à celle des institutions, tant sur le plan formel que dans la contextualisation.” Cette année, Édouard Montassut présentera d’ailleurs cinq expositions au lieu de six habituellement, se dégageant du temps pour des projets plus ambitieux.
Dernier arrivé à la galerie, le jeune peintre canadien Deshaun Price capte de plus en plus l’attention du monde de l’art avec ses natures mortes et ses portraits éthérés à l’huile très diluée. Une toile de l’artiste sera présentée au Grand Palais cette année, aux côtés de pièces signées Marie Angeletti, Nora Kapfer, Niklas Taleb, Joanne Robertson et Matthew Langan-Peck, présentant un échantillon varié d’un goût affûté.
Art Basel Paris, du 18 au 20 octobre 2024 au Grand Palais, Paris 8e.