Art Basel Paris 2024 : zoom sur la galerie Balice Hertling

Retrouvez le Numéro art 15 en kiosque et sur iPad.

La galerie Balice Hertling à Art Basel Paris

C’est un peu par hasard que l’Italien Daniele Balice et l’Allemand Alexander Hertling joignent leurs noms en 2007 pour fonder leur galerie, après avoir aidé des amis sur la programmation du project space castillo/corrales à Belleville. Rapidement, pourtant, le duo s’impose sur la scène des galeries parisiennes, avec une programmation exigeante et ouverte à l’international. Sa réputation se construit notamment sur sa capacité à dénicher de très jeunes artistes et à lancer leurs carrières.

Parmi eux, on peut citer Ser Serpas, Julie Beaufils, Alex Ayed ou Xinyi Cheng, mais le cas le plus spectaculaire est celui de Pol Taburet (né en 1997). Après sa première exposition à la galerie en 2020, alors qu’il était encore étudiant, l’ascension du peintre a été fulgurante : lauréat du premier prix Reiffers Art Initiatives en 2022, il est finaliste du prix Fondation Pernod Ricard et bénéficie d’une première exposition personnelle à Lafayette Anticipations l’année suivante.

Une approche expérimentale valorisant les jeunes artistes

Installée à ses débuts à Belleville, la galerie Balice Hertling a ensuite pris ses quartiers dans le Marais, avant de s’ancrer rue des Gravilliers. Alors que de nombreuses galeries de son envergure possèdent des antennes à l’étranger, c’est sur Paris que ses fondateurs souhaitent se concentrer actuellement, une ville sur laquelle ils ont parié à un moment où peu d’acteurs du monde de l’art y croyaient.

Mais “depuis les années 2000, les choses ont changé, explique Daniele Balice : La scène française est internationale” et la ville de Paris “de plus en plus cosmopolite”, formant un passage obligé pour les collectionneurs. Peu présente dans les foires à l’international (à part à l’incontournable Art Basel), la galerie monte toutefois régulièrement des expositions “pop-up” à l’étranger (Beyrouth, New York, Shanghai), projets qui affirment son approche expérimentale.

En effet, pour Daniele Balice, le métier de galeriste consiste avant tout à introduire le public à de nouvelles scènes. Si le codirecteur de Balice Hertling continuera de travailler avec de jeunes artistes en restant à l’affût des talents de demain – “une véritable addiction”, nous confie-t-il, il souhaite aussi aujourd’hui se distinguer du courant dominant.

“Je cherche à exposer des profils allant à l’encontre des tendances du marché de ces dernières années, qui s’est beaucoup focalisé sur les jeunes artistes et leur croissance rapide.” Ainsi, lors de la troisième édition d’Art Basel Paris, la galerie présentera principalement des artistes plus âgés, comme la Libano-Américaine Simone Fattal (née en 1942), l’Italien Enzo Cucchi (né en 1949) ou encore l’Américaine Deborah Hanson-Murphy, décédée en 2018.

Pour le galeriste, il s’agit avant tout de montrer “des artistes qui font de l’art avec ou sans marché, et peuvent avoir une position émergente à n’importe quel moment de leur vie. L’émergence aujourd’hui, c’est la résilience”, conclut-il. Pendant la foire, Balice Herling présentera également l’artiste et activiste transgenre Puppies Puppies, qui ne s’interdit pas de dévoiler une “surprise” sur le stand.

Art Basel Paris du 18 au 20 octobre 2024 au Grand Palais, Paris 8e.

Retrouvez le Numéro art 15 en kiosque et sur iPad.