D’Elliott Erwitt à Antoine d’Agata, offrez-vous un tirage de l’agence Magnum pour 110€
Jusqu’aux 28 mars, la célèbre agence de photographie Magnum présente une vente de plus de 90 clichés, signés ou estampillés et tirés en très haute qualité, au prix unique de 110€. Les œuvres, dont les dates s’étendent des années 30 à 2020 et les auteurs comptent des noms comme Bruce Gilden ou Khalik Allah, se rejoignent autour de la thématique de l’imprévisibilité pour mettre en lumière l’une des pierres angulaires du médium photographique.
Par Jordane de Faÿ.
Art de l’instant capturé, du moment inattendu saisi en une fraction de seconde, la photographie doit en grande partie sa magie à l’imprévisibilité de la vie et du quotidien. C’est à cette magie qu’est dédiée la vente Square Print de Magnum, une vente qui trouve sa particularité dans le prix unique et particulièrement attractif de ses tirages en très haute qualité : 100 dollars, 100 livres ou 110 euros selon le pays, un concept que l’agence avait déjà proposé l’année dernière. Fondée à Paris en 1947 par entre autres Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, l’agence Magnum a pour mission de promouvoir le rôle essentiel de la photographie dans la transmission d’information journalistique, mais aussi comme medium d’expression artistique. Ses photographes ont suivi de près les grands chapitres de l’histoire du XXème siècle.
Balayant ainsi presque un siècle de photographie, la vente propose plus de 90 tirages réalisés par de nombreux grands noms ayant rejoint la célèbre agence Magnum, tels que les américains Bruce Gilden et Elliot Erwitt à qui l’on doit des clichés mémorables de New York, mais aussi des œuvres plus contemporaines tout aussi poignantes. Le photographe de renom Antoine d’Agata signe ainsi une œuvre issue de sa série Virus, réalisée l’an passé lors du premier confinement, dans laquelle les passants des rues de Paris apparaissent sous une intense lumière orange, mettant en lumière l’impact inédit de la pandémie qui a bouleversé le monde en quelques semaines.
D’autres clichés de la vente mettent quant à eux en valeur l’imprévisibilité permise par la technique même de la photographie. C’est ainsi que le photographe Werner Bischof, connu pour ses expérimentations surréalistes en prise de vue, déjoue les lois de la gravité et de ce que l’on attendrait d’une nature morte photographique pour donner l’impression que des escargots volent dans le ciel dans un cliché intitulé Floating snails (1936). Un portrait du boxeur Mohamed Ali prouve de son côté combien l’imprévu est au coeur de tout travail photographique : perdu pendant des années, son négatif réalisé en 1966 aura attendu 2015 pour être redécouvert par son auteur, Thomas Hoepker, grand nom de l’agence Magnum. À l’image de ce cliché, la petite centaine de clichés de la vente regorge ainsi de (re)découvertes à ne pas manquer.