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Jacob Elordi
De Noah Flynn à Nate Jacobs, d’Elvis à Frankenstein, Jacob Elordi incarne une nouvelle génération d’acteurs où la beauté n’est jamais déconnectée de la complexité. À 27 ans, l’Australien impose une trajectoire singulière, mêlant intensité dramatique et élégance moderne, entre cinéma grand public et d’auteur.

Un acteur australien au parcours fulgurant
Né le 26 juin 1997 à Brisbane, Jacob Elordi découvre le théâtre à 12 ans, inspiré par Heath Ledger. Après quelques petits rôles, notamment une figuration dans Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar (2017), il se fait connaître grâce à The Kissing Booth (2018), où il campe Noah Flynn, séduisant bad boy qui lui offre une popularité fulgurante auprès de la génération Z.
Mais c’est en 2019 que le virage s’opère : Euphoria l’éloigne de l’image de l’idole adolescente. Avec Nate Jacobs, personnage aussi charismatique qu’instable, Elordi dévoile une palette d’émotions plus complexe. Ce rôle, acclamé par la critique, lui vaut une nomination aux AACTA Awards et assoit sa crédibilité d’acteur.
Des choix audacieux pour une filmographie en mouvement

En 2023, il surprend en endossant le rôle d’Elvis Presley dans Priscilla de Sofia Coppola. Loin du clinquant et des clichés, il livre un portrait nuancé et mélancolique de la légende du rock, centré sur sa relation ambivalente avec Priscilla. Présenté à la Mostra de Venise, le film divise, mais Elordi, lui, séduit par sa retenue et sa densité.
Saltburn : le mystère aristocratique
La même année, dans Saltburn d’Emerald Fennell, il incarne Felix Catton, jeune aristocrate aussi fascinant qu’insaisissable. Le rôle lui vaut une nomination au BAFTA du meilleur second rôle et confirme son attrait pour les personnages ambigus, à la frontière du trouble et de la séduction.
Frankenstein : l’icône métamorphosée
À l’automne 2025, il sera à l’affiche de Frankenstein signé Guillermo del Toro. Dans ce film très attendu, Elordi se glisse dans la peau de la créature légendaire, succédant à Andrew Garfield. Entre tragédie intime et quête d’humanité, il incarne un monstre bouleversant, dans une relecture sombre et poétique du roman de Mary Shelley.
Une silhouette qui bouscule les codes du masculin
Jacob Elordi fascine aussi par son allure. À la Mostra de Venise 2023, vêtu d’un ensemble Zegna et d’un sac oversize Louis Vuitton, il affirme un style audacieux et non conformiste. Ambassadeur de Bottega Veneta, il incarne une masculinité fluide, moderne, qui séduit les maisons de luxe et électrise les tapis rouges.
Sa récente apparition au Festival de Marrakech, barbe fournie et coiffure rétro, a suscité des réactions contrastées. Transformation pour un rôle ou geste stylistique ? Quoi qu’il en soit, il impose une esthétique mouvante, toujours en décalage, toujours fascinante.
Une trajectoire tournée vers l’avenir
Parmi ses prochains projets : Wuthering Heights, prévu pour 2026, où il incarnera Heathcliff aux côtés de Margot Robbie, et The Dog Stars, un film de science-fiction dirigé par Ridley Scott. Ces choix illustrent une ambition claire : explorer des registres variés, tout en s’associant à des cinéastes exigeants.
Jacob Elordi appartient à cette génération qui refuse les étiquettes. À la fois icône pop, interprète viscéral et muse de mode, il trace une voie hybride entre le cinéma d’auteur et les productions mainstream. En privilégiant les rôles complexes et les mises en danger, il façonne une carrière profondément contemporaine — mobile, élégante, affranchie.