Directeur artistique

Daniel Lee

Daniel Lee naît le 22 janvier 1986 à Bradford, dans le nord de l’Angleterre.

Les débuts de Daniel Lee

Très tôt, Daniel développe une curiosité naturelle pour les vêtements. Il observe les coupes, les matières, les couleurs. Pour lui, un vêtement n’est pas seulement une parure : c’est une construction, un langage. Cette vision précoce façonnera tout son parcours.

À l’adolescence, il étudie à la Dixons City Academy, où il découvre l’art et le design. Rapidement, il comprend que la création sera son moyen d’expression. Il s’inscrit alors au Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, l’une des écoles les plus prestigieuses au monde. Là, il apprend à penser le vêtement comme un projet global. Son master en design de mode lui apporte une rigueur méthodique. Il y explore la relation entre silhouette, mouvement et émotion. Cette formation, aussi exigeante qu’expérimentale, l’aide à construire une vision claire de ce que doit être la mode.

Durant ses études, il effectue des stages chez Maison Margiela et chez Balenciaga, alors dirigée par Nicolas Ghesquière. Ces expériences sont décisives. Elles lui enseignent que l’innovation ne se résume pas à la provocation, mais à l’équilibre entre tradition et audace. À ce moment précis, il saisit que la technique et l’émotion doivent coexister dans chaque création.

Premiers pas dans la mode

Après son diplôme, Daniel s’envole pour New York. Il rejoint Donna Karan, une maison où la mode se pense à l’américaine : directe, structurée, efficace. Il y découvre les rouages du prêt-à-porter de luxe et apprend à allier créativité et rentabilité. Cette étape l’initie à la dimension concrète du métier.En 2012, il revient en Europe et entre chez Céline, à Paris. Il y travaille auprès de Phoebe Philo, figure emblématique du minimalisme contemporain. Sous sa direction, il affine son sens des proportions et de la coupe. Il apprend que la force d’un vêtement tient souvent à sa simplicité. Peu à peu, il devient directeur du prêt-à-porter.

Chez Céline, il découvre une forme de mode à la fois intellectuelle et instinctive. Il comprend qu’un vêtement peut être profondément rationnel tout en restant émotionnel. Cette approche équilibrée deviendra l’un des fondements de son esthétique. Lorsqu’il quitte la maison en 2018, il emporte avec lui un savoir rare : celui de la sobriété puissante.

La renaissance de Bottega Veneta

En juin 2018, Daniel Lee est nommé directeur artistique de Bottega Veneta. La maison italienne, fondée en 1966, est célèbre pour son artisanat d’exception et son cuir tressé. Dès sa première collection, présentée en février 2019, il impose une vision claire. Son travail revisite les codes sans les trahir. Le cuir intrecciato devient plus grand, plus graphique, presque architectural. Les lignes sont nettes, les silhouettes pleines d’assurance. Il insuffle un souffle nouveau, que la presse baptise très vite la « New Bottega ».

Le sac “Pouch” incarne cette renaissance. Simple, souple, minimal, il séduit immédiatement. Ce succès planétaire repositionne Bottega Veneta parmi les marques les plus désirées du moment .En 2019, la reconnaissance est unanime. La marque rafle quatre prix aux Fashion Awards : créateur de l’année, créateur femme, créateur d’accessoires et marque de l’année. Ces distinctions consacrent l’approche moderne et émotionnelle de Daniel Lee. Cependant il quitte la maison en novembre 2021.

Un nouveau chapitre chez Burberry

En septembre 2022, Daniel Lee rejoint Burberry en tant que Chief Creative Officer. Il succède à Riccardo Tisci, dont l’univers streetwear a profondément transformé la maison. Le défi est de taille : réconcilier héritage et modernité. Pour sa première collection, l’automne-hiver 2023, il revient aux racines britanniques de la marque. Il met en avant les codes fondateurs : les trenchs, les tartans, la campagne anglaise. Il réintroduit aussi le chevalier équestre du logo originel, symbole d’une élégance intemporelle.

Cette collection marque un tournant. Elle reconnecte Burberry à son histoire tout en la projetant vers l’avenir. Daniel y insuffle une énergie vive, colorée, presque optimiste. Il veut montrer qu’une marque patrimoniale peut rester pertinente sans perdre son âme. Dans ses interviews, il explique vouloir rendre à Burberry « son ancrage culturel et émotionnel ». Pour lui, cette maison doit célébrer l’esprit britannique sous toutes ses formes : chic, robuste et ancré dans le réel.

Une esthétique entre rigueur et émotion

Le style de Daniel Lee se définit par une précision presque architecturale. Ses lignes sont nettes, ses volumes calculés, mais ses vêtements respirent la liberté. Il revendique une élégance sans excès, une mode discrète mais puissante. Chez Bottega Veneta comme chez Burberry, il s’attache à unir artisanat et désir contemporain. Il répète souvent que la modernité ne dépend pas de la nouveauté, mais de la justesse. Chaque détail, chaque couture, chaque matière doit avoir un sens.

Récompenses et reconnaissance

Tout au long de sa carrière, Daniel Lee a su s’imposer sans jamais chercher le bruit. Ses quatre Fashion Awards de 2019 restent une prouesse rare pour un créateur aussi jeune. Les critiques louent son sérieux, sa cohérence et sa vision.

Son influence dépasse les podiums. De nombreux jeunes designers britanniques voient en lui un modèle d’intégrité. Son parcours prouve qu’on peut allier exigence artistique et succès commercial, sans renoncer à ses convictions.

Vers un futur ancré dans l’authenticité

Aujourd’hui, Daniel Lee poursuit son œuvre chez Burberry avec la même constance. Il défend une idée du luxe utile, sincère et durable. À travers ses créations, il prône un retour à l’essentiel, loin du bruit et de la surenchère. Il incarne une nouvelle génération de créateurs pour qui la mode n’est plus un simple produit, mais une pensée. De son enfance à Bradford aux podiums de Londres, de Paris et de Milan, son parcours raconte une conviction : un vêtement, lorsqu’il est juste, peut refléter une vision du monde.