Acteur

Austin Butler

Né le 17 août 1991 à Anaheim, en Californie, l’acteur Austin Butler explose au cinéma en 2022 en incarnant la star du rock Elvis Presley dans le film signé Baz Luhrmann.

Les débuts d’Austin Butler au cinéma et à la télévision trouvent leur origine dans une passion précoce pour le spectacle. Austin Butler a longtemps été une silhouette en apesanteur dans des productions comme The Carrie Diaries ou The Shannara Chronicles. Des rôles tremplins, certes, mais loin de présager l’impact sismique qu’il déclencherait quelques années plus tard.

Il faut dire que ce Californien à l’élocution feutrée et aux traits taillés pour l’écran a toujours cultivé une forme de discrétion stratégique. Pourtant, dès Once Upon a Time in Hollywood, où il croise le regard de Tarantino, son intensité crève l’écran. Il y joue un Charles “Tex” Watson glaçant, préfigurant déjà la dualité qui deviendra sa marque : beauté vénéneuse et violence rentrée.

Elvis, rôle-charnière et performance habitée

Lorsque Baz Luhrmann le choisit pour incarner Elvis Presley, les sceptiques ne manquent pas. Mais dès les premières notes du biopic musical, une évidence s’impose : Butler ne joue pas Elvis, il le réincarne. À tel point que sa voix, son phrasé, ses gestes imprégnés du King, provoquent le trouble.

En effet, l’acteur s’est fondu dans la peau de Presley pendant trois ans, allant jusqu’à transformer sa propre voix — un mimétisme si frappant qu’il a continué à parler comme Elvis bien après le tournage. Un travail de fond qui lui vaudra une nomination aux Oscars et une pluie de récompenses, dont un Golden Globe retentissant.

Sa relation avec Kaia Gerber, loin d’être un simple fait divers people, s’inscrit dans une esthétique du duo starifié. Ensemble, ils cristallisent une certaine idée du glamour américain, version Gen Z : distanciée, élégante, résolument consciente de son image. Pourtant, malgré les flashs, Butler continue d’échapper aux archétypes. À mesure qu’il gagne en notoriété, il choisit les ombres : Masters of the Air, série produite par Tom Hanks et Steven Spielberg, le projette dans les vertiges de l’histoire et l’introspection virile des conflits.

Si son jeu fascine, c’est parce qu’il ne repose pas seulement sur le texte. Il se déploie dans le corps, dans les silences, dans les regards qui vacillent. Butler semble constamment écrire une partition physique, proche de la danse, comme si chaque mouvement révélait une strate d’émotion enfouie.

À l’heure où Hollywood cherche des incarnations plus complexes, plus ambiguës, l’acteur s’impose comme un prisme à travers lequel lire notre époque. Il est à l’image d’une génération fluide, composite, dont l’identité artistique évolue au gré des genres — du biopic musical au space opera post-humaniste.

 Son parcours laisse présager une carrière à la Joaquin Phoenix, entre éclats d’audace et retraits méditatifs. Car ce qui frappe chez lui, au fond, c’est cette façon de ne jamais se figer. Un acteur mouvant, traversé par les mythes, mais jamais alourdi par eux.