Ariana Grande

Les débuts d’Ariana Grande

Née le 26 juin 1993 à Boca Raton, en Floride, Ariana Grande-Butera débute sa carrière en 2007. Déjà remarquée sur les planches de Broadway, elle incarne Charlotte dans 13, une comédie musicale. L’histoire explore les difficultés d’Evan Goldman, un adolescent contraint d’affronter le divorce de ses parents.

Cependant, c’est son rôle de Cat Valentine qui la propulse réellement sous les projecteurs. Issue de Victorious (2010), sitcom diffusée sur la chaîne Nickelodeon, ce personnage pétillant et étourdi devient rapidement le cœur de la série. La jeune star est alors perçue comme l’un des meilleurs talents du projet par les producteurs et les fans.

En 2013, son succès lui offre un spin-off intitulé Sam & Cat, où elle partage l’affiche avec Jennette McCurdy. Pour la première fois, elle occupe un rôle principal et s’impose comme figure centrale. Pourtant, l’adolescente starifiée rêve déjà d’un ailleurs. La même année, elle lance sa carrière solo sous son propre nom : Ariana Grande.

Une carrière solo : la période Yours Truly

Malgré son succès, le rôle de Cat Valentine limitait les opportunités de Ariana Grande, sa réputation restant trop liée au personnage. En mars 2013, alors que le lancement de Sam & Cat approche, la chanteuse américaine change d’image et se teint en brune. Elle publie alors son premier single, The Way, en collaboration avec le rappeur Mac Miller.

Le titre connaît un succès fulgurant : plus de 120 000 exemplaires vendus en seulement 48 heures. Rapidement, il atteint la première place du Billboard Hot 100. Ce record la met sur le même plan que son idole, Mariah Carey, une comparaison flatteuse et médiatisée. Son premier album studio, Yours Truly, paraît en août 2013. Le projet séduit immédiatement ses fans et dépasse 140 000 ventes dès la première semaine. L’album occupe la première place des classements dans quatre pays : Australie, Royaume-Uni, Irlande et Pays-Bas.

En 2014, Ariana Grande fait un choix décisif. Incapable d’allier télévision et musique, elle se consacre exclusivement à ses enregistrements, ses clips et ses tournées. Déjà consciente de son potentiel artistique, elle oriente définitivement sa carrière vers la musique, terrain où elle peut tout accomplir.

Dangerous Woman : la consécration Pop et R’N’B

Après My Everything (2014), qui l’a propulsée pop-star avec Problem, Bang Bang et Break Free, Ariana Grande change d’image. Elle inaugure une nouvelle ère avec Dangerous Woman, album marquant une maturité artistique et un tournant esthétique.

Sorti en mai 2016, l’opus réunit quinze titres aux sonorités plus sombres et nuancées. La chanteuse s’éloigne alors des codes trop pop qui dominaient jusque-là. Les couleurs éclatantes et les images très « PG » cèdent place à une atmosphère tamisée. Les chansons explorent tout le spectre amoureux : rupture, premiers élans, intimité émotionnelle, désir charnel, pardon et renaissance. Jusqu’ici, la réputation d’Ariana Grande restait attachée à une image sage, parfois espiègle. Mais en 2016, cette phase s’achève. Certes, elle avait déjà utilisé lingerie et sensualité dans Break Free. Toutefois, Dangerous Woman affirme une expression plus adulte et assumée.

La chanson-titre incarne cette évolution. Sensuelle, vocalement puissante, elle évoque l’intimité physique entre deux amants, sans détour. Loin des terrains battus, l’album s’impose comme l’un des projets les plus marquants de sa carrière. Ariana Grande elle-même souligne cette transformation dans ses paroles : « Je n’ai pas besoin de permission, j’ai pris ma décision, je teste mes limites. »

Sweetener et Thank U, Next : des hauts et des bas

Sweetener (2018), quatrième album studio, naît entre deux tragédies majeures. En 2017, un attentat-suicide frappe son concert à Manchester. En octobre 2018, son ex-compagnon Mac Miller disparait tragiquement. Pourtant, le premier single, No Tears Left to Cry, annonçait un renouveau. Porté par un visuel renversé, où le monde se déplaçait sens dessus dessous, Ariana Grande évoquait sa santé mentale. Elle tentait alors de se relever doucement du drame de Manchester. Si l’album n’est pas toujours cité comme favori des fans, Sweetener demeure essentiel. Il agit comme un disque transitoire, traversé par la quête d’apaisement et l’illusion d’une romance stable. Cependant, ce calme reste éphémère. Après la mort de Mac Miller, la chanteuse annonce rapidement un cinquième album : Thank U, Next (2019). Sorti seulement sept mois après, ce projet porte des thématiques plus sombres.

Les titres dénoncent l’hypocrisie médiatique (Thank U, Next ; Fake Smile ; break up with your boyfriend, i’m bored). Ils explorent aussi le deuil (Ghostin) et la douleur de la rupture (NASA, Imagine). Cette honnêteté brutale résonne profondément avec le public. Succès critique et commercial, l’album confirme son statut d’icône pop. La chanson-titre, accompagnée d’un clip réunissant Kris Jenner, Elizabeth Gillies, Troye Sivan et Jennifer Coolidge, explose les records. Elle atteint 55 millions d’écoutes en 24 heures et grimpe au Billboard Hot 100 américain. Pourtant, malgré cette popularité fulgurante, le disque n’obtient pas de Grammy Award. Une absence qui souligne l’écart entre reconnaissance institutionnelle et adoration populaire.

Positions et Eternal Sunshine : le signe d’un après

Alors que la pandémie de Covid-19 ferme les salles de concert pour une durée indéterminée, Ariana Grande sort Positions (2020). Avec une pochette épurée, la chanteuse propose quatorze titres aux sonorités R’n’B et soul. Ces genres, déjà présents dans ses œuvres, prennent ici des accents inspirés des années soixante et soixante-dix. Dans cet album, elle cherche surtout la réconciliation avec elle-même. Elle explore ce thème à travers Safety Net, en duo avec Ty Dolla $ign, et Off the Table, chanté avec The Weeknd. Les morceaux évoquent l’amour perdu, mais aussi la possibilité d’une renaissance affective. Enfin, POV aborde l’acceptation de soi et la reconnaissance de l’autre, au cœur d’une relation complexe. En 2024, l’artiste publie Eternal Sunshine, jugé par la critique comme son meilleur projet. Inspiré du film Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004), cher à Mac Miller, l’album raconte un cycle amoureux : rencontre, perte, oubli, puis recommencement.

Si le film s’oriente vers une tragédie inéluctable, Ariana Grande propose une lecture plus lumineuse. Dans le clip we can’t be friends (2024), fortement inspiré du long-métrage, elle privilégie l’idée d’un « après ». Elle affirme que chaque rupture porte en elle un renouveau, une possibilité de recommencer autrement. Cet album agit comme une catharsis. Elle y évoque ses épreuves récentes : un mariage échoué, la tromperie, l’anxiété, l’hostilité médiatique. Toutefois, elle transforme ces douleurs en matière artistique. Elle s’en libère et clôt symboliquement un chapitre de sa vie personnelle et professionnelle. Aujourd’hui, Eternal Sunshine: Brighter Days Ahead (2025) prolonge ce message d’espoir. Disponible sur toutes les plateformes de streaming, il confirme la volonté d’Ariana Grande d’avancer, malgré les tempêtes, vers des jours plus lumineux.