22 mai 2025

Cannes 2025 : qui remportera le Prix d’interprétation féminine ?

Notre sélection des actrices qui crèvent l’écran dans les films en compétition au Festival de Cannes 2025, de Jennifer Lawrence à Léa Drucker.

  • par Olivier Joyard

    et Nathan Merchadier.

  • Publié le 22 mai 2025. Modifié le 27 mai 2025.

    Notre sélection pour le prix d’interprétation féminine à Cannes

    Alors que le jury du Festival de Cannes 2025, présidé cette année par Juliette Binoche, s’apprête à dévoiler son palmarès le samedi 24 mai, tous les regards sont désormais tournés vers les prétendantes au prix d’interprétation féminine. L’un des plus prestigieux de la compétition. Cette année, plusieurs comédiennes talentueuses, venues des quatre coins du monde, se distinguent par des performances intenses, engagées et inoubliables.

    Mais qui parviendra à convaincre le jury et décrocher ce trophée convoité ? En 2024, le prix avait été exceptionnellement décerné à un quatuor d’actrices. Adriana Paz, Zoe Saldana, Karla Sofia Gascon et Selena Gomez s’imposaient à l’unisson dans le Emilia Perez de Jacques Audiard.

    En 2025, la compétition est tout aussi relevée, voire plus. De Léa Drucker, incandescente dans deux rôles forts, à Jennifer Lawrence, transformée dans un rôle à contre-emploi, en passant par la jeune révélation Yui Suzuki ou encore le duo intense formé par Golshifteh Farahani et Mélissa Boros, la sélection regorge de prestations puissantes. Entre actrices confirmées et nouveaux visages prometteurs, le suspense est total. En attendant, voici notre sélection des favorites pour le prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes 2025.

    Jennifer Lawrence, incandescente dans Die, My Love

    Si vous voulez voir Jennifer Lawrence danser, ramper, hurler, le dernier film de l’écossaise Lynne Ramsay (dont on avait remarqué We Need To Talk About Kevin en 2011) est fait pour vous. Face à Robert Pattinson, qui joue son mari – un type falot et sexuellement incapable, figurez-vous -, la star de Hunger Games, désormais âgée de 34 ans, se déchaine dans le rôle d’une jeune mère white-trash insatisfaite, touchée par une dépression post-partum sévère. Le sujet est fort, mais Die My Love n’a rien de léger et empile des images trop stylisées pour être honnêtes. On s’y ennuie ferme. Dans ce cas, Il vaut mieux revoir Rosemary’s Baby. Pourtant, le Jennifer Lawrence show vaut le détour : voilà le genre de rôle qui redéfinit une carrière et pourrait taper dans l’œil des membres du Jury du Festival de Cannes 2025. O.J.

    Yui Suzuki, révélation inattendue dans Renoir

    Celles et ceux qui ont vu ce film délicat sur une enfant déphasée suite à la maladie grave de son père, se souviennent du regard bouleversant de la jeune Yui Suzuki. Car, cette jeune actrice japonaise occupe quasiment tous les plans. Renoir est sa première incursion dans le cinéma. Elle brille sous le regard de la prometteuse réalisatrice Chie Kyakawa, basculant à l’aise de la petite fille de CM2 rieuse à l’enfant hantée par des émotions irréversibles. Et, si le film n’obtient pas un autre prix, l’actrice de 12 ans a vraiment sa chance. O.J.

    Léa Drucker, entre intensité sociale et thriller politique

    Cette année, sur le tapis rouge du Festival de Cannes, une actrice française semble concentrer tous les regards : Léa Drucke. Incandescente dans L’Intérêt d’Adam, drame social présenté à la Semaine de la Critique où elle campe une infirmière pédiatrique épuisée, au bord de la rupture. Et formidable dans Dossier 137, le nouveau thriller politique de Dominik Moll. Elle incarne une inspectrice de l’IGPN déterminée à faire éclater la vérité, dans une enquête tendue sur les dérives policières. Un rôle fort, taillé pour une actrice qui n’a jamais eu peur d’empoigner la complexité humaine. Le moment serait-il (enfin) venu de lui remettre un prix d’interprétation ? N.M.

    Nadia Melliti, un premier rôle plein de grâce

    Repérée lors d’un casting sauvage à Paris, l’actrice principale du troisième film de Hafsia Herzi, Nadia Melliti, incarne une lycéenne de terminale, qui entre bientôt en fac de philo. Issue d’une famille d’origine algérienne, elle découvre et explore son homosexualité, alors qu’elle vit en banlieue et pratique l’Islam. A la fois secrète et subtilement expressive, la comédienne de 23 ans – dont c’est le premier rôle – est pour beaucoup dans la réussite de La Petite dernière, adapté avec grâce du roman autobiographique de Fatima Daas. La voir monter sur la scène du Théâtre Lumière serait une divine surprise. O.J.

    Golshifteh Farahani et Mélissa Boros, duo intense dans Alpha

    Si Golshifteh Farahani et Mélissa Boros emportent le prix d’interprétation féminine de ce Festival de Cannes 2025, on imagine que ce sera ensemble, en corps à corps comme dans le film qui les a réunies. Alpha, le retour de Julia Ducournau quatre ans après Titane (Palme d’or 2021), a été reçu froidement par la presse française. Mais la prestation des deux comédiennes, l’une expérimentée – on l’a vue chez Garrel, Chabat, Desplechin -, l’autre presque toute nouvelle, et leur rapport mère-fille intense et volcanique, ne s’oublie pas de sitôt. D’origine hongroise, Melissa Boros a 19 ans et devrait très vite refaire entendre parler d’elle. O.J.