Une exposition photo célèbre l’esthétique 90’s
Comme une ode à l’esthétique 90’s, une sélection de clichés de 7 photographes de mode, est présentée jusqu’au 9 mars à la Galerie Duret à Paris. D’un portrait de Léa Seydoux à un nu intégral du mannequin Cindy Bruna, l’exposition balaye à travers l’archétype du supermodel, les caractéristiques de cette décennie fertile.
Par Erwann Chevalier.
Les années 90 ont fondamentalement marqué la photographie de mode. Menée de front par Peter Lindbergh, Steven Meisel ou Richard Avedon, les photographes libres dans leur manière de s’exprimer usent de l’abondance de corps nu, du caractère statuaire et sensuelle des poses. En 1990, le regretté Peter Lindbergh dessinait les contours de cette décennie rassemblant sur la même couverture, Cindy Crawford, Naomi Campbell, Linda Evangelista et Christy Turlington dans un naturel déconcertant. Séduisant aussi bien les photographes que les aficionados de la mode, ce nouveau groupe de modèles érigé au rang de supermodels, ont réinventé par leur personnalité affirmée et leur plastique entretenue, un nouvel idéal sans précédent. De leurs jambes infinies, à leur poitrine bombée en passant par leurs abdos dessinés, la silhouette sculpturale et sulfureuse de Linda Evangelista, Claudia Schiffer ou bien Naomi Campbell viennent accentuer le culte de la muse abandonnant au même moment, la mode maximaliste des années 80, bouleversée, alors, par la montée des silhouettes minimalistes. À travers une exposition à la galerie Duret à Paris, sept photographes infusés de cette culture présentent jusqu’au 9 mars leur perception de cette décennie fertile à travers une sélection de clichés. Nikita Dmitriev, commissaire d’exposition et critique d’art déclare que cette exposition est à comprendre comme une continuation des années 90 dans la réalisation des clichés des photographes contemporains.
Tandis que la fashion week bat son plein à Paris, la galerie Duret rend hommage à cette époque fertile notamment raviver par des photographes de mode comme Hugo Comte ou bien Jack Bridgland. La galerie réuni sept autres photographes motivés par cette culture du style où le noir et blanc, gage d’émotions brutes, prime tout comme la composition avantageant le naturel des modèles. Le visage juvénile, le regard perçant, la bouche entre ouverte laissant apparaitre deux dents du bonheur, Léa Seydoux dans un noir et blanc lumineux se prête au jeu de l’esthétique 90’s sous l’objectif de Fred Meylan, alors que le top model Cindy Bruna se tient debout, totalement nue, tenant de sa main un chapeau devant l’objectif de Sylvie Castioni. De portraits aux nus les plus littéraux, cette nouvelle génération de photographes de mode injecte, à leurs manières, dans leurs images l’empreinte de cet âge d’or. Jacques Burga, Sylvie Castioni et Fred Meylan mettent en scène une femme déesse, qui écrase presque le spectateur par sa splendeur physique tandis que Félix Dol-Maillot, Denis Boulze et Pierre-Alban Hüe de Fontenay s’intéressent à la dimension plus intime et domestique des postures témoignant d’une grande confiance entre le photographe et le modèle. Les images de Sabine Villiard, quant à elles, soulignent ces clichés d’une scénographie joviale et extravagante.