Stella McCartney : une vision ecoresponsable du luxe
Créatrice sans concession, pionnière de la mode écoresponsable, Stella McCartney s’est engagée avec ferveur, dès le lancement de sa maison en 2001, en faveur de la protection de l’environnement et des animaux. Aujourd’hui partenaire du groupe LVMH, elle est plus que jamais l’emblème du développement durable plébiscité par les millennials. Un engagement qu’elle rappelait avec force, en mars, lors de la Fashion Week de Paris.
Sur le podium du défilé automne-hiver 2020-2021 de Stella McCartney, des effigies de vaches, de crocodiles ou encore de lapins se mêlaient aux mannequins pour rappeler au public, en un clin d’œil malicieux, que les animaux doivent une fière chandelle à la créatrice… Depuis le lancement de sa maison en 2001, la pionnière de la mode consciente et responsable n’a jamais cessé de bousculer les codes de l’industrie au nom de ses valeurs éthiques, prônant la défense de la nature et le bien-être animal. Végétarienne depuis toujours, elle a inspiré une vision alternative du luxe, respectant la planète et ses espèces vivantes.
La veille de son dernier défilé au palais Garnier, la créatrice organisait un débat intimiste sur le développement durable : “Je travaille dans une des industries qui sont à l’origine du problème environnemental. Cela me préoccupe. Au sein de l’entreprise, nous nous efforçons de trouver des solutions et d’informer les gens.” Accompagnée de Christiana Figueres, qui fut secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2010 à 2016, Stella McCartney évalue alors le chemin parcouru : “Je vois beaucoup de gens dans cette salle avec qui je n’aurais pas pu avoir ce type de conversation durant la Fashion Week il y a encore quelque temps sans me sentir un peu ridicule. Maintenant, cette discussion est possible et peut se faire d’une façon constructive, même en cas de désaccord.”
La semaine précédant le défilé, la maison Stella McCartney publie sur son compte Instagram des slogans tels que “Stella saved our skin” ou “No leather, feather or fur since 2001”, rappelant à tous la sincérité de son engagement, qu’elle mettait déjà en avant au temps où elle était directrice artistique de la maison Chloé, décrochant l’autorisation de ne pas utiliser de matières animales dans ses collections. En 2008, la créatrice lançait une collection de lingerie en matières 100 % bio, et, en 2010, son sac best-seller Falabella prouvait que le cuir végétal pouvait parfaitement concurrencer le cuir animal. Pour sa collection printemps-été 2020, elle est par ailleurs devenue la première créatrice à utiliser la fausse fourrure écologique et recyclable dénommée Koba, entièrement constituée de fibres végétales.
Toujours plus engagée, Stella McCartney n’a pas hésité à mettre en vedette dans l’une de ses campagnes publicitaires des activistes d’Extinction Rebellion, mouvement connu pour ses actions coup de poing, aux côtés de la top model américaine engagée Amber Valletta. Elle est aujourd’hui signataire du Fashion Pact visant à limiter l’impact de la filière mode sur la biodiversité, le climat et les océans, présenté aux dirigeants du G7 à Biarritz le 26 août 2019. Stella McCartney joue également un rôle particulier en matière de développement durable au sein du groupe LVMH, dont son label est devenu partenaire en juillet 2019. Forte de son expertise, elle exerce en effet le rôle de conseillère spéciale auprès du président-directeur général Bernard Arnault et des membres du comité exécutif du groupe. “Le but est d’apporter des informations et un savoir-faire pour une mode durable. Par exemple, en introduisant des technologies innovantes afin de montrer qu’il est possible de ne pas sacrifier quoi que ce soit durant le processus de fabrication”, souligne-t-elle. Avant d’ajouter : “En espérant que ce soit cela, le futur de la mode.”