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Rencontre avec l’artiste Julian Klincewicz, qui signe une collection pour Vault by Vans
Jeune artiste américain adepte d’une esthétique lo-fi, Julian Klincewicz dévoile une collection pour Vault by Vans, la ligne dédiée aux collaborations artistiques du label de skateboard, qui évoque sa jeunesse et ses étés passés au bord du lac Michigan. Pour Numéro, l’artiste pluridisciplinaire revient sur son parcours et sa pratique artistiques, et raconte comment il a imaginé cette collection emprunte de nostalgie et de poésie
propos recueillis par Léa Zetlaoui.
NUMÉRO : Quand avez-vous décidé de devenir artiste ?
JULIAN KLINCEWICZ : Je me souviens qu’au lycée, j’ai réalisé que la plupart des personnes que j’admirais étaient des créatifs et des artistes… Après avoir obtenu mon diplôme, comme je n’avais pas les moyens d’aller à l’université, j’ai pris une année sabbatique pour essayer de devenir moi-même un artiste à travers des projets créatifs, notamment de la vidéo, de la musique, de la photo et de l’écriture… À l’époque, j’ai très clairement ressenti une envie d’être artiste avant même d’être sûr que j’avais le potentiel pour. Mais finalement, grâce au soutien d’amis et mentors, j’ai pu y arriver.
Vous exprimez votre créativité en utilisant différents médiums, comment se complètent-ils ?
Oh oui ! J’aime penser que tout évolue dans le même spectre créatif : les univers visuels, sonores et écrits s’entremêlent, tout en étant très différents. L’inspiration de presque tous mes travaux vidéo vient de la musique et des sensations qu’elle me procure. Je m’assois, j’écoute une chanson et je laisse libre cours à mon imagination – j’essaie de retranscrire ce que je vois dans ma tête. Il en va de même pour l’écriture. J’écris beaucoup plus ces derniers temps et j’ai vraiment l’impression que c’est une pratique qui procure discernement et fun. J’ai récemment écouté une interview de l’extraordinaire poète Ocean Vuong, qui parle de sa capacité à créer n’importe quoi en une seule phrase, à faire surgir ou disparaître une ville, ou à faire revivre un souvenir… Je pense que, si l’on se place du point de vue des arts visuels, la poésie, la musique ou l’écriture apportent un équilibre incroyable qui permet de créer plus librement.
L’esthétique Lo-Fi est au cœur de votre pratique artistique, qu’est-ce qui vous plaît dans cet esthétique ?
Je pense qu’il y a deux concepts importants dans le monde Lo-Fi… D’abord, le concept des médiums low-fidelity repose sur le fait d’être plus accessibles et démocratiques; de permettre à plus de gens de pénétrer le monde artistique… C’est un aspect que j’aime particulièrement. Ensuite, c’est un univers visuel chargé d’émotions qui laisse plus de place à l’imagination. Quand l’image se fait plus abstraite, avec des couleurs hallucinées ou des pixels apparents, cela offre une interprétation plus intime et personnelle. Et je pense que créer sa propre relation avec une œuvre d’art est quelque chose de vraiment spécial.
Comment avez-vous débuté votre collaboration avec Vans ?
J’ai commencé à collaborer avec Vans en 2019 par l’intermédiaire de mon ami Edwin, qui dirigeait une boutique appelée Gym Standard à San Diego. À l’époque, il travaillait avec Vans sur un projet de modèle de chaussures exclusif et il m’a présenté aux équipes. Finalement ils m’ont proposé de créer ma propre collection. Collaborer avec Vans a toujours été un rêve, et tout s’est fait très naturellement. J’ai grandi dans l’univers du skateboard et j’ai porté ou désiré plusieurs paires de Vans comme les Slip-On, les Rowley SPV’s, les Alva… En réalité, quand j’avais 12 ou 13 ans, je voulais être designer de chaussures, donc concevoir des chaussures avec Vans aujourd’hui, c’est un rêve qui se réalise!
Avant de travailler avec les équipes Vans, que représentait la marque pour vous ?
Pour moi, ils ont toujours occupé une place centrale dans le monde du skateboard, mais ils m’ont aussi ouvert de nouveaux horizons. Quand j’étais jeune, je me souviens qu’ils ont lancé la ligne OTW, qui était plus orientée vers l’art et le design, voire le streetwear. J’étais très intrigué car Vans puisait dans son univers skate pour s’ouvrir vers d’autres mondes créatifs. C’était inédit et fantastique, et depuis ce moment, je ressens une réelle connexion avec la marque.
Quels modèles de sneakers Vans préférez-vous et pourquoi ?
Ça dépend des jours… En ce moment, ma préférée est la Style 31 que nous relançons pour cette collaboration. C’est un modèle simple et iconique qui est selon moi aussi classique que la Slip-On ou l’Authentic. J’aime également beaucoup le Style 36 appelée aussi Old Skool, une basket au design unique grâce à sa forme affinée à l’avant et la Sidestripe iconique de Vans.
Où avez-vous trouvé l’inspiration pour cette collaboration Vault by Vans?
Pour cette collaboration, j’ai commencé à réfléchir de manière très personnelle à ce que l’été signifie pour moi – quels sont mes meilleurs souvenirs, quel est l’esprit de cette saison… Et j’en suis arrivé à m’inspirer des étés de mon enfance, que je passais dans le cottage de mes grands-parents dans une petite ville du Michigan. J’ai essayé de décrire ce qu’était ce monde : l’air humide, les longues journées à la plage en compagnie de plusieurs générations de ma famille, les promenades à vélo, les feux d’artifice et les feux de joie… Une ambiance assez poétique et romantique, dont j’ai voulu capturer quelques éléments.
Comment avez-vous retranscrit cet esprit estival dans la collection?
L’idée était vraiment de proposer des pièces idéales, parfaites pour l’été. Les chaussures que j’ai imaginé dans ces tons saturés sont destinées à se décolorer pour finalement devenir des reliques du temps passé à courir ou marcher sous la pluie, à jouer au football ou à faire du vélo et à traîner avec ses amis… Toute la collection est axée sur le concept du Wabi-Sabi – qui raconte qu’au fur et à mesure que les chaussures s’usent, elles deviennent uniques, et ont d’autant plus de valeur. C’est la même chose avec les t-shirts : j’ai déposé un poème sur le dos de l’un d’eux, pour qu’il soit lu dans un moment de calme sur la page. Et je souhaite qu’il soit tellement usé qu’il passe du blanc au gris ou à l’écru…
Comment avez-vous choisi les styles de vêtements et de chaussures et les détails comme les couleurs et les tissus ?
Pour les chaussures, nous avons opté pour un daim au toucher doux – que j’adore parce que les variations de couleurs naturelles permettent beaucoup de nuances notamment car cette matière absorbe la teinture de façon non uniforme. Et c’est selon moi vraiment la clé pour exprimer cette idée du temps qui passe. Les palettes de couleurs sont toutes inspirées du Michigan comme le ciel violet d’un orage, les routes de terre brunes, les turquoises vifs des stands de fruits peints à la main et le jaune et le rouge proviennent d’une photo du coucher de soleil sur le lac Michigan pour l’Authentic. J’ai ajouté la phrase « Pale Fire Sky » sur le côté des baskets, qui pour moi est une façon de capturer cet esprit estival. J’ai également inclus une autre phrase sur le modèle Style 31 – « Pure Imagination », comme une référence à l’enfance qui évoque le fait de se perdre sur la plage, dans les bois ou les dunes de sable, et inventer des histoires, des jeux… L’imagination est aussi réelle que la vie elle-même.
La collection Vault by Vans x Julian Klincewcwiz « Pale Fire Sky » sera disponible à partir du 7 mai dans les boutiques Vans et sur Vans.fr. Pour plus d’informations, et pour savoir où se procurer les pièces de la collection, veuillez consulter The Drop List, un calendrier des lancements de produits les plus exclusifs de Vans.