Qui est Sarah Burton, la nouvelle directrice artistique de Givenchy acclamée par le monde de la mode ?

Sarah Burton, l’héritière d’Alexander McQueen

Si depuis quelques années, les créateurs de mode sont plus que jamais considérés comme des stars, Sarah Burton est longtemps restée dans l’ombre des ateliers Alexander McQueen, où elle travaille depuis 1996.

Discrète, elle fut le bras droit de l’illustre créateur britannique pendant plus de treize ans, avant d’assumer la responsabilité du design dès 2000 et de prendre, en 2010, la direction artistique de sa maison après sa disparition.

Un poste prestigieux au gré duquel elle perpétue son héritage, tout en développant sa patte, sous les radars du grand public et acclamée par les professionnels du milieu.

Une créatrice discrète adoubée par la mode

À tel point le nom de Sarah Burton est progressivement devenu indissociable de celui d’Alexander McQueen. Si elle confectionne parfois des créations pour des personnalités – comme la robe de mariée de Kate Middleton en 2011 –, la créatrice marque les esprits en façonnant un vestiaire portable et poétique.

Loin des éclats de génie et les fantaisies de l’enfant terrible de la mode britannique, sa mode rend la maison Alexander McQueen plus accessible, sans pour autant délaisser son extravagance fondatrice, rythmée de coupes fortes et d’inspirations audacieuses.

Car rares sont aujourd’hui les créateurs qui officient de manière pérenne au sein de grandes maisons de mode – si ce n’est lorsqu’ils en sont les fondateurs (Rick Owens, Ralph Lauren, Giorgio Armani).

Et malgré sa longévité à la tête de la marque britannique, Sarah Burton ne semble ainsi pas échapper au jeu des chaises musicales qui semble régir le monde de la mode ces dernières années, bousculant les couturiers d’ateliers en ateliers au fil des saisons : John Galliano chez Margiela, Glenn Martens chez Y/Project, Virginie Viard chez Chanel, Ludovic de Saint Sernin chez Ann Demeulemeester…

Givenchy, le nouveau projet ambitieux de Sarah Burton

En septembre 2023, Sarah Burton annonçait donc son départ d’Alexander McQueen, non sans émotions : devant un parterre d’invités prestigieux, elle dévoilait sa toute dernière collection pour la maison, et saluait une dernière fois les couturiers et couturières qu’elle côtoyait depuis plus de vingt ans.

Les larmes de Naomi Campbell, défilant pour la dernière fois sur le podium pour Burton, marquaient alors la fin d’une ère, dont personne ne savait si cette décision annonçait le retrait définitif de la créatrice du monde la mode, ou bien le début d’un nouveau projet.

Et alors que, quelques semaines plus tard, Matthew Williams hissait également les voiles après huit saisons à concevoir les collections d’Alexander McQueen, aucun nom n’avait encore été annoncé à sa suite. L’arrivée de Seán McGirr la saison suivante à la tête d’Alexander McQueen soulevait alors de nombreux débats à la suite de son premier défilé, et ajoutait aux surenchères et spéculations quant au futur de la maison, et de la créatrice britannique…

Jusqu’à l’annonce, ce mercredi 9 septembre, de sa nomination à la direction artistique de la maison de couture française. Marchant dans les pas d’Alexander McQueen qui assumait, entre 1996 et 2001, les mêmes fonctions pour Givenchy, Sarah Burton vogue ainsi vers l’inconnu, après avoir officié pour la même marque depuis ses débuts – et devient la seconde femme à diriger les collections depuis Clare Waight Keller (2017-202).

Si elle a entièrement dédié sa carrière à la maison Alexander McQueen, cette dernière entame ainsi, à 50 ans, un nouveau chapitre ambitieux : reprendre les rênes d’une marque de mode historique, et pour laquelle elle n’a encore jamais travaillé. “Je suis très enthousiaste à l’idée […] d’apporter ma propre vision, ma sensibilité et mes convictions à Givenchy.” Rendez-vous à la Fashion Week de février 2025 pour découvrir sa première collection pour la maison, dont on peut déjà envisager le renouement avec son savoir-faire séculaire, cher à Sarah Burton.s.