À quoi ressemblent les costumes des catcheuses japonaises signés Olympia Le-Tan ?

par Johanna Bellerose.

Du 3 au 6 juillet 2025, la créatrice de mode Olympia Le-Tan dévoilait des costumes théâtraux à l’Anime Expo 2025 de Los Angeles. La créatrice imaginait un univers fait de couleurs vibrantes où l’on trouvait aussi bien des robes corsetées et lacées que des ensembles de school girls… Elle égayait ainsi la ligue de catcheuses professionnelles japonaises Sukeban lors d’animations réalisées en partenariat avec TikTok.

Sous la lueur teintée de rose des projecteurs, quatre groupes de catch féminin – Cherry Bomb girls, Harajuku Stars, Vandals et Dangereuses Liaisons – montent sur le ring. Leur style intrigue tout autant que le match qui s’apprête à débuter. Ancrés dans la culture japonaise, leurs looks intègrent de nombreux détails kawaï (terme nippon signifiant “mignon”, ndlr). Mais chaque groupe revêt témoigne d’une identité propre.

Olympia Le-Tan, la créatrice derrière les fascinants costumes des catcheuses japonaises

Les Cherry Bomb Girls arborent un style hip-hop, marqué par des bombers XXL, des tee-shirts oversize, des bermudas ou encore des shorts en nylon. Une allure sportive pensée par la créatrice Olympia Le-Tan en s’inspirant des groupes TLC et Salt-N-Pepa. Le Harajuku Stars arborent de leur côtéde longues tresses pastels, lacées de rubans colorés. Des looks influencés par les costumes d’écoliers japonais.

Quant aux Vandals, elles arborent une allure aux codes punk avec leurs collants déchirés, leurs ceintures en cuir et leurs vêtements à carreaux. Enfin, le groupe Dangereuses Liaisons enrichissent leurs tenues de dentelle, de manteaux de fourrure ainsi que de vestes d’inspiration victorienne. Leurs accessoires convoquent un imaginaire de la royauté et de l’aristocratie, à l’image de couronnes et de perruques rappelant la figure de Marie-Antoinette.

Née d’une mère anglaise et d’un père français (le dessinateur Pierre Le-Tan), la créatrice grandit dans un milieu qui stimule sa créativité. Elle apprend à coudre avec sa mère tandis que son imaginaire artistique se nourrit des œuvres de son père, un célèbre illustrateur de couvertures de magazines (New York Times Magazine, Harper’s Bazaar) et dessinateur de publicités pour des marques de renom (Hermès, Gucci, Lanvin).

Olympia Le-Tan : des minaudières aux tournois Sukeban

C’est en 2009 qu’elle lance sa marque de minaudières qui évoquent des couvertures de livres modernes. Telle une copie parfaite des plus grands classiques, elle retrace dans ses créations des titres emblématiques de la littérature anglaise et française comme Madame Bovary, Diamants sur canapé ou encore La Belle et la Bête.

Ses pièces sont ensuite prisées par une clientèle exclusive et internationale. Parmi ses clients, figurent notamment Ariana Grande, Millie Bobby Brown ou encore Chloë Sevigny…

Olympia Le-Tan rejoint le projet de son compagnon en 2022 : ce dernier est fondateur de la ligue Sukeban. Tous deux fascinés par les catcheuses japonaises, ils développent un récit autour des groupes Cherry Bomb girls, Harajuku Stars, Vandals, Dangereuses Liaisons.

L’utilisation du terme Sukeban remonte en fait aux années 1960. Il désigne un groupe féminin contestataire qui se révolte contre la marginalisation des femmes, réduites alors au silence. Dépeintes comme des délinquantes, ces dernières se livrent à des délits sans gravité tels que les vols à l’étalage, à l’instar de leurs homologues masculins nommés banchō.

Les origines féministes de Sukeban

A la ligue Sukeban, le Japon devient aujourd’hui un acteur majeur du catch féminin professionnel. Avec leurs tenues extravagantes et leur maquillage théâtral, les lutteuses d’aujourd’hui continuent de faire vivre la dimension subversive du Sukeban d’autrefois, se revendiquant des valeurs contestataires de leurs prédécesseures.

Aujourd’hui, l’influence de Sukeban dépasse les limite du ring. Ce spectacle attire réalisateurs, artistes (SAWEETIE) et designers. Le chapelier Stephen Jones confectionne en effet les chapeaux des catcheuses.

Les matchs de Sukeban ont lieu à Los Angeles en juillet 2025, puis à New York, Tokyo et Miami de septembre à décembre 2025.