24 mar 2021

Raf Simons dévoile une collection automne-hiver 2021-2022 emplie d’amour et de générosité

Quelques semaines après avoir présenté sa dernière collection pour la maison Prada, le créateur belge Raf Simons dévoile cette fois-ci la nouvelle collection de son propre label, hors calendrier de la Fashion Week parisienne. Un retour aux fondamentaux de son ADN, des coupes oversize à la maille en passant par les détails audacieux et les mariages de couleurs unies.

Depuis quelques mois, le nom de Raf Simons est une fois de plus sur toutes les lèvres du monde de la mode. Arrivé à la co-direction artistique de Prada l’an passé, le créateur belge a dû démontrer dès septembre dernier ses talents aux côtés de Miuccia Prada, avec laquelle il forme désormais un tandem créatif. Si la patte de cet émissaire d’une mode underground à la fin des années 90 s’est indéniablement ressentie dans ses premières collections pour la maison italienne, ces dernières semblent également l’avoir incité à revenir à ses premières amours pour son propre label, fondé à son nom en 1995. Sa nouvelle collection en est l’exemple. Masculines comme féminines, ses pièces inédites explorent en effet les fondements de son vocabulaire stylistique à l’instar de l’oversize, qui a longtemps caractérisé sa silhouette phare. Ici, on le retrouve dès les premières vestes matelassées aux manches extra-longues, les blousons dont la coupe ultra-évasée dessine un A de face comme de profil, les pantalons volontairement allongés pour que leurs extrémités tombent au sol, les pulls à col roulé en fausse fourrure duveteuse et épaisse qui leur donne une allure de poncho, ou encore les chemises en popeline dont les bords inférieurs descendent jusqu’au niveau des genoux.

 

“L’oversize crée ici une nouvelle langue où les vêtements peuvent adopter différentes fonctions qui s’y traduisent, entre les hommes et les femmes”, explique le créateur, déterminé à célébrer dans ce nouveau vestiaire ce qu’il chérit le plus dans l’ADN son propre label. La maille en fait elle aussi partie depuis ses débuts, et Raf Simons ne se prive pas de la revisiter : on découvre des pulls dont le tricotage serré donne une texture en relief, d’autres où il dessine des losanges évoquant ceux des vestes en quilting, des sous-pulls en maille beaucoup plus fine et ajourée, ainsi que plusieurs tricots de laine bouillie pourvus de quelques détails discrets. Afin de maintenir ou froncer ces pièces et perturber leur équilibre par des jeux d’asymétrie, le créateur les ajuste au corps grâce à des bracelets argentés dessinant les doigts d’une main de squelette. Un détail remarquable qui vient briller sur des créations le plus souvent unies et mates, caractérisées par une association élégante de couleurs qui n’est pas sans rappeler les dernières collection Prada : on y retrouve du jaune poussin, des verts pomme, anis et vert d’eau, bleu marine et orange, rouge et rose mais aussi marron pour une véritable symphonie chromatique presque sonore. À ce titre, Raf Simons a fait appel au groupe allemand culte d’électro Kraftwerk pour mettre en musique son défilé : “Leur musique m’a façonné autant qu’elle a façonné mon travail – elle est électronique et technologique, mais pour autant a toujours conservé en son cœur, une humanité.” Un choix qui rejoint là aussi les grandes lignes ayant présidé à cette collection : amour, réconfort, sérénité et générosité.