Dior : que faut-il retenir du premier défilé homme par Jonathan Anderson
Ce vendredi 27 juin 2025, Jonathan Anderson présentait sa toute première collection pour Dior à l’occasion du défilé homme printemps-été 2026 de la maison. Un rendez-vous très attendu, annonceur d’un nouveau chapitre teasé depuis quelques jours par le créateur irlandais sur les réseaux sociaux…
Par Camille Bois-Martin.
Publié le 27 juin 2025. Modifié le 1 juillet 2025.

Les débuts de Jonathan Anderson chez Dior
En avril dernier, Dior annonçait l’arrivée de Jonathan Anderson à la tête de ses collections homme, dans la foulée de son départ de Loewe. Une nouvelle qui courrait déjà dans les petits papiers de la mode, mais qui fut surenchérie début juin par sa nomination à la direction des départements de la femme et de la couture. Ouvrant ainsi un nouveau chapitre pour la maison française et pour le créateur irlandais.
Sur Instagram, Jonathan Anderson postait depuis quelques jours nombre d’indices concernant ses projets pour son premier défilé homme printemps-été 2026, présenté ce jour. D’abord au gré des emblématiques sacs Book Tote de la maison, que l’on retrouvait au bras de la plupart des mannequins. Il les recouvre des titres des livres qui l’inspirent – Dracula de Bram Stocker (1897), Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos (1782), Bonjour tristesse de Françoise Sagan (1954)… Mais aussi d’une phrase : “Dior by Dior”, sous-entendant une référence à l’histoire de la maison par Christian Dior, son fondateur.


Une irrésistible esthétique vintage
C’est en tout cas ce que confirme cette première collection. Si Dior dévoilait mercredi que le créateur irlandais a exploré les archives de la marque –et pas seulement celles des vêtements, mais aussi les créations déco et accessoires –, les vêtements présentés ce vendredi témoignent d’une connaissance pointue de l’histoire de la maison parisienne. Et ce malgré l’arrivée très récente de Jonathan Anderson aux commandes…
Car les pièces Dior du printemps-été 2026 tranchent largement avec la dernière collection présentée par Kim Jones en janvier dernier. Sous la houlette de ce dernier, les collections homme se voulaient modernes, voire avant-gardistes. Sous celle du créateur irlandais, elles adoptent une irrésistible allure vintage, qui nous évoque celle des étudiants de la prestigieuse université d’Oxford dans les années 2000.
Pantalon large, chemise enfilée rapidement, cravate à peine nouée et sacoche à bandoulière portée dans le dos : cette silhouette, visible au sein du défilé, discrètement preppy et ultra-chic, ouvre avec brio la nouvelle ère Dior par Jonathan Anderson.


Un premier défilé Dior homme très attendu
Très attendu, ce premier défilé Dior par Jonathan Anderson a déjà donc fait grand bruit. Surtout si l’on s’arrête sur les visages qui incarnent cette collection homme printemps-été 2026. Au gré d’affiches dans Paris et de posts Instagram, Jonathan Anderson dévoilait deux polaroids, en amont du défilé. Un de l’artiste Jean-Michel Basquiat et un second de Lee Radziwill (1933-2019) – sœur de Jackie Kennedy –, ajoutant en description : “Lorsque j’ai débuté cette aventure, je n’arrêtais pas de revenir vers ces photographies de Basquiat et Radziwill qui sont, pour moi, l’incarnation du style”.
Et on retrouve en effet le charme insolent de Basquiat et l’élégance de Radziwill au sein des vêtements imaginés par le créateur. À commencer par l’esthétique très seventies qui s’en dégage au gré de redingotes, de tailleurs Bar revisités mais aussi de capes très draculesques ou encore de pulls irlandais – sceau distinctif de Jonathan Anderson, qui en disséminait déjà au sein de ses silhouettes chez Loewe.


Des références historiques pointues
On note également la multitude de noeuds papillons portés en collier, détachés des chemises, et arborés avec des pulls ou des vestes. Un accessoire surprenant, qui s’ajoute aux nombreux autres aperçus au sein de cette collection. À l’image des baskets montantes portées lacées défaits, ou encore des gilets de costume (signature mode de Basquiat).
Parmi les divers détails également repérés au sein de ce premier défilé Dior homme par Jonathan Anderson, on remarque également deux tableaux, accrochés sur les murs du décor. Le célèbre Panier de fraises (1761) et le Vase de fleurs (1750) signés de l’artiste Jean-Siméon Chardin (1669-1779).
Une référence artistique pointue (et quelque peu datée), qui souligne encore davantage la nouvelle esthétique que le créateur souhaite insuffler à la maison de mode française. C’est-à-dire : un retour aux classiques et aux indémodables de son histoire, notamment porté par le tailleur Bar version masculine.
On note également les pantacourts cargos aux multiples couches, dont la coupe large et structuréee fait écho à la célèbre robe Delft imaginée par Christian dior en 1948 – dramatique et architecturale, cette silhouette couture brise les frontirèes en les vestiaires féminins et masculins. Mais aussi, et surtout, par le retour de l’ancien logo Dior, abandonnant les majuscules de l’ère Kim Jones et Maria Grazia Chiuri pour revenir à l’oblique.




























































