Olivier Theyskens rend hommage à Mylène Farmer dans sa collection printemps-été 2021
Corsets, drapés de velours, chemises à lavallière ou encore costumes à la garçonne sont au programme de la nouvelle collection sombre et sensuelle d’Olivier Theyskens. Pour cette saison, le créateur belge a puisé dans ses réserves de matériaux et rendu hommage à une icône de son adolescence : Mylène Farmer.
Par Matthieu Jacquet.
Pour nombre d’entre nous, le confinement fut l’occasion d’un retour dans le foyer dans lequel nous avons grandi, voire d’un plongeon dans les archives de notre enfance. Du côté d’Olivier Theyskens, c’est vers son adolescence que l’emmena cette période si particulière, et plus précisément vers une figure qu’il adulait jadis : Mylène Farmer. En réécoutant avec joie ses premiers albums, le créateur belge a choisi de faire de la chanteuse française l’inspiration majeure de sa collection. Et si l’univers sombre, poétique éthérée de cette icône est bien connu, il rejoint ici tout à fait le néo-romantisme gothique qui a fait la signature d’Olivier Theyskens depuis maintenant plus de vingt ans.
Dans chaque silhouette de la collection, le créateur fait jaillir un hommage à une tenue portée par Mylène Farmer. Les chemises à lavallières nouées sur le dos évoquent la tenue marquise du clip de Libertine, les vestes et pantalons à pied-de-poule et carreaux noir et blanc discrets le costume à la garçonne de Sans Contrefaçon, tandis que de nombreux ensembles s’inspirent de ses concerts. Mais si elle est une fois de plus portée par un érotisme subtil et ténébreux, la collection d’Olivier Theyskens témoigne une nouvelle fois de sa virtuosité technique : quelques robes et hauts en jersey transparent maintiennent un léger drapé par une couture en X centrale, des volants en organdi et tissu technique maintenus sous de longues robes noires donnent à leurs hanches un volume remarquable, des cols tailleur se fixent dans les coutures géométriques de tuniques fluides tandis que deux robes magistrales sont drapées et cousues à la main dans des velours rouge et rose poudré. Car des cupros scintillants aux mousselines de soie en passant par les gazes de coton ou encore les cuirs d’une robe courtes et des gants, tous les matériaux utilisés par Olivier Theyskens proviennent de sa propre réserve dans laquelle il a puisée pendant le confinement. Une nouvelle preuve que l’exigence et la finesse de son travail dotent ses pièces d’une valeur résolument intemporelle.